Salut aux militants qui vont se rendre aujourd'hui à Notre-Dame-des-Landes pour s'opposer à la construction d'un aéroport alors qu'il en existe déjà un à Nantes qui n'est même pas saturé. Courage !
Aujourd'hui, une petite leçon d'économie proposée par le blog "Finance publique pour tous" en explication de l'article alarmiste du magazine britannique "The Economist".
Donc, article en premier, explication de texte en second.RTPour The Economist, la France est une bombe à retardement
Maintenant, explication.
Posted by Christophe Berthier on 13 octobre 2012
Comparaison des taux d’endettement globaux de différents pays
Les pays de la zone euro ne savent plus à quel saint se vouer. Même le modèle allemand, longtemps considéré comme l’exemple à suivre, commence aujourd'hui à être critiqué et attaqué. Le 17 novembre, l’hebdomadaire populaire allemand "Der Spiegel" rappelait que la dette allemande (81% du PIB) était bien supérieure à celle, par exemple, de l’Espagne (69,4%). Les marchés, de leur côté, ont surpris toute l’Europe en ne prêtant, il y a une semaine, que trois milliards d’euros sur les six milliards que Berlin souhaitait.
Pour tenter de sortir de la nasse, les pays européens en viennent donc à tourner leur regard vers un autre pays et un autre modèle : l’Islande. Ainsi, en juillet, la BBC se demandait déjà si la petite île de l'Atlantique Nord pouvait “être un modèle économique pour le reste de l’Europe ?”. Le site américain spécialisé dans l’économie Business Insider a lui, début novembre, recensé 15 raisons pour lesquelles l’Europe devrait regarder de plus près comment l’Islande s’est remise en ordre de marche trois ans après la crise de 2008.
La situation économique islandaise actuelle est, en effet, séduisante. Alors que l’OCDE a promis à la zone euro, lundi 28 novembre, une “période de récession” en 2012, l'Islande devrait profiter d’une croissance proche de 3%. Le chômage commence également à baisser et devrait tomber à 5,8% l'an prochain après avoir atteint un pic historique de 7,5% en 2010. Les déficits publics sont, par ailleurs, en passe de retomber à 3% du PIB. “La consommation intérieure et le retour des investissements privés tirent la croissance vers le haut”, explique à France 24, David Carey, économiste à l’OCDE et spécialiste de l’Islande.
Protéger les déposants
Or, lorsque l'Islande s’est effondrée en 2008, elle souffrait de deux maux qui affectent actuellement toute la zone euro : des banques à restructurer de toute urgence tant elles avaient prêté au-dessus de leurs moyens (le montant des prêts qu'elles avaient consenti équivalait à 11 fois le PIB) et un déficit budgétaire qui dépassait 10% du PIB.
Reykjavik a alors demandé et obtenu un prêt de 2,25 milliards d’euros au Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie d’une longue cure d’austérité pour assainir ses finances. “Les Islandais ont été soumis à trois années de rigueur dont le pays sort à peine”, relève David Carey, qui ajoute que bon nombre d’Islandais ont perdu leur épargne durant cette période et que l’endettement des entreprises et des ménages restent, aujourd’hui encore, très élevé. Face à la crise, le gouvernement a, aussi, pris quelques mesures sociales pour protéger sa population, tel que l’allongement de la durée de l’indemnisation du chômage (portée de 3 à 4 ans) .
Mais ce qui a fait la spécificité de l'Islande dans la gestion de cette crise, c’est le lâchage du secteur bancaire. Contrairement à ce qui se passe actuellement en Europe où le soutien financier aux banques est considéré comme une priorité, l’Islande a choisi de les laisser couler en refusant de les renflouer. Plus encore : le gouvernement a décidé de faire supporter la plus grande partie de leurs pertes aux actionnaires - “essentiellement étrangers”, souligne David Carey - et de protéger au maximum leurs déposants. Une décision qui lui a permis de faire de précieuses économies...
Difficilement transposable
Reste que si le modèle semble avoir fait ses preuves en Islande, il paraît difficilement transposable dans la zone euro. Les banques européennes ont en effet un poids autrement plus lourd que leurs homologues islandaises. “La faillite des établissements financiers islandais ne faisait pas peser un risque de contagion à toute l’Europe comme ce serait le cas avec les banques espagnoles ou italiennes”, explique David Carey. La faillite d’enseignes comme UniCredit (Italie) ou Santander (Espagne) risquerait en effet de mettre en péril tout le système financier mondial, comme ce fut le cas avec la faillite de Lehman Brothers.
L’Islande disposait en outre de deux outils dont les pays de la zone euro sont dépourvus : une monnaie propre - la couronne - et une banque centrale qui peut agir comme prêteur en dernier ressort. La Banque centrale européenne (BCE) refuse en effet d’endosser ce rôle actuellement en rachetant indéfiniment de la dette des pays fragilisés, ce qui les rend d’autant plus dépendantes du bon vouloir des marchés financiers.
Enfin, si elle comporte un certain nombre de similitudes avec le cas islandais, la tourmente que vit actuellement la zone euro dépend surtout d’un manque de confiance des marchés financiers dans la capacité des États à règler le déficit de leur dette publique. Une différence fondamentale qui fait que le remède islandais à la crise consistant à punir les banques plutôt que les contribuables ne permettrait pas de résoudre la crise de la zone euro.
Et, cela sera tout pour aujourd'hui.
Bien le bonjour chez vous.
René.
Pour tenter de sortir de la nasse, les pays européens en viennent donc à tourner leur regard vers un autre pays et un autre modèle : l’Islande. Ainsi, en juillet, la BBC se demandait déjà si la petite île de l'Atlantique Nord pouvait “être un modèle économique pour le reste de l’Europe ?”. Le site américain spécialisé dans l’économie Business Insider a lui, début novembre, recensé 15 raisons pour lesquelles l’Europe devrait regarder de plus près comment l’Islande s’est remise en ordre de marche trois ans après la crise de 2008.
La situation économique islandaise actuelle est, en effet, séduisante. Alors que l’OCDE a promis à la zone euro, lundi 28 novembre, une “période de récession” en 2012, l'Islande devrait profiter d’une croissance proche de 3%. Le chômage commence également à baisser et devrait tomber à 5,8% l'an prochain après avoir atteint un pic historique de 7,5% en 2010. Les déficits publics sont, par ailleurs, en passe de retomber à 3% du PIB. “La consommation intérieure et le retour des investissements privés tirent la croissance vers le haut”, explique à France 24, David Carey, économiste à l’OCDE et spécialiste de l’Islande.
Protéger les déposants
Or, lorsque l'Islande s’est effondrée en 2008, elle souffrait de deux maux qui affectent actuellement toute la zone euro : des banques à restructurer de toute urgence tant elles avaient prêté au-dessus de leurs moyens (le montant des prêts qu'elles avaient consenti équivalait à 11 fois le PIB) et un déficit budgétaire qui dépassait 10% du PIB.
Reykjavik a alors demandé et obtenu un prêt de 2,25 milliards d’euros au Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie d’une longue cure d’austérité pour assainir ses finances. “Les Islandais ont été soumis à trois années de rigueur dont le pays sort à peine”, relève David Carey, qui ajoute que bon nombre d’Islandais ont perdu leur épargne durant cette période et que l’endettement des entreprises et des ménages restent, aujourd’hui encore, très élevé. Face à la crise, le gouvernement a, aussi, pris quelques mesures sociales pour protéger sa population, tel que l’allongement de la durée de l’indemnisation du chômage (portée de 3 à 4 ans) .
Mais ce qui a fait la spécificité de l'Islande dans la gestion de cette crise, c’est le lâchage du secteur bancaire. Contrairement à ce qui se passe actuellement en Europe où le soutien financier aux banques est considéré comme une priorité, l’Islande a choisi de les laisser couler en refusant de les renflouer. Plus encore : le gouvernement a décidé de faire supporter la plus grande partie de leurs pertes aux actionnaires - “essentiellement étrangers”, souligne David Carey - et de protéger au maximum leurs déposants. Une décision qui lui a permis de faire de précieuses économies...
Difficilement transposable
Reste que si le modèle semble avoir fait ses preuves en Islande, il paraît difficilement transposable dans la zone euro. Les banques européennes ont en effet un poids autrement plus lourd que leurs homologues islandaises. “La faillite des établissements financiers islandais ne faisait pas peser un risque de contagion à toute l’Europe comme ce serait le cas avec les banques espagnoles ou italiennes”, explique David Carey. La faillite d’enseignes comme UniCredit (Italie) ou Santander (Espagne) risquerait en effet de mettre en péril tout le système financier mondial, comme ce fut le cas avec la faillite de Lehman Brothers.
L’Islande disposait en outre de deux outils dont les pays de la zone euro sont dépourvus : une monnaie propre - la couronne - et une banque centrale qui peut agir comme prêteur en dernier ressort. La Banque centrale européenne (BCE) refuse en effet d’endosser ce rôle actuellement en rachetant indéfiniment de la dette des pays fragilisés, ce qui les rend d’autant plus dépendantes du bon vouloir des marchés financiers.
Enfin, si elle comporte un certain nombre de similitudes avec le cas islandais, la tourmente que vit actuellement la zone euro dépend surtout d’un manque de confiance des marchés financiers dans la capacité des États à règler le déficit de leur dette publique. Une différence fondamentale qui fait que le remède islandais à la crise consistant à punir les banques plutôt que les contribuables ne permettrait pas de résoudre la crise de la zone euro.
Et, cela sera tout pour aujourd'hui.
Bien le bonjour chez vous.
René.
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