par Patrice Gibertie

Les épanchements péricardiques malins sont souvent liés à des métastases de tumeurs solides, comme celles du poumon ou du sein, ou à des maladies hématologiques. Les tumeurs cardiaques primitives sont rares, ne représentant que 0,02% des cas.
Les signes cliniques initiaux sont essentiels pour déterminer l’origine d’un épanchement péricardique. Une malignité doit être suspectée en cas de tamponnade cardiaque, de liquide péricardique hémorragique inexpliqué ou de symptômes récurrents. Une cytologie négative justifie des investigations complémentaires par imagerie avancée ou biopsie afin d’améliorer la sensibilité diagnostique. Le diagnostic des tumeurs rares implique de multiples modalités d’imagerie, des analyses de liquide, des biopsies et une approche interdisciplinaire, l’analyse anatomopathologique étant la référence. Le traitement reste complexe en raison de la progression rapide de ces tumeurs, la chirurgie étant souvent impossible. Une approche diagnostique multidimensionnelle est cruciale, et les cliniciens doivent maintenir la suspicion de malignité en cas d’épanchement péricardique persistant, même en présence d’autres facteurs de confusion potentiels.
Un homme noir africain de 49 ans a présenté des douleurs thoraciques et un essoufflement quatre semaines après avoir reçu le premier vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19. Les observations initiales étaient normales, à l’exception d’une légère hypertension artérielle (180/100 mmHg).
L’échocardiographie au lit du patient a révélé un épanchement péricardique important et un collapsus ventriculaire droit pendant la diastole, suggérant une tamponnade cardiaque nécessitant un drainage d’urgence. Le liquide péricardique était hémorragique, mais la cytologie était négative pour une tumeur maligne. Le patient travaillait dans une usine de carton, sans exposition à l’amiante, et souffrait de diabète de type II et d’hypertension.
Le patient a manqué les examens de suivi à intervalles réguliers, mais est revenu plusieurs mois plus tard. L’imagerie a suggéré une tumeur cardiaque ou péricardique primitive maligne.
Le patient a développé une fibrillation auriculaire due aux effets compressifs probables de la tumeur, ainsi que des complications rénales et une anémie sévère. Il est décédé quatre mois après le diagnostic.
Un homme caucasien de 43 ans, asthmatique et récemment vacciné contre la COVID-19, présentait une toux et un essoufflement depuis trois semaines. À son admission, il présentait une fièvre (39,1 °C) et des marqueurs d’infection élevés (numération leucocytaire à 17,8 × 10 9 /L, CRP à 185 mg/L). Son ECG montrait une tachycardie sinusale et sa radiographie pulmonaire indiquait une hypertrophie cardiaque.
Initialement traité pour une pneumonie communautaire, ses symptômes ont persisté malgré les antibiotiques. Les hémocultures étaient négatives et un scanner corps entier a confirmé un important épanchement péricardique dans l’espace péricardique postérieur
Des échocardiographies en série réalisées sur 8 mois ont révélé une augmentation de la taille de l’épanchement, entraînant une compression auriculaire et une régurgitation mitrale.
Le patient a été adressé pour une chimiothérapie néoadjuvante suivie d’une tentative de résection tumorale par thoracotomie postéro-latérale gauche. Cependant, la tumeur, très vascularisée et envahissant le myocarde, a rendu l’exérèse chirurgicale impossible. Une biopsie ouverte a confirmé un sarcome synovial péricardique. Malgré les traitements, le patient a succombé à sa maladie suite à l’augmentation du lien entre le vaccin contre la COVID et la myopéricardite, en particulier chez les hommes âgés de 12 à 39 ans, il est facile pour les cliniciens de développer un biais diagnostique. Cela souligne l’importance de revoir le diagnostic si les symptômes persistent ou s’aggravent.
source : Patrice Gibertie
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