(La valse des milliards. note de rené)
Création de 1000 milliards $ de nouveaux droits de tirage spéciaux : le FMI fait pression sur les Etats-Unis
(Agence Ecofin) - Sans les citer, les responsables du Fonds monétaire international font pression sur les Etats-Unis afin qu’ils permettent la création de droits de tirage spéciaux supplémentaires de 1000 milliards $. Cela pourrait selon l’organisation, aider à mieux soutenir des régions comme l’Afrique.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva (photo), a invité les pays qui en ont le pouvoir à permettre à son institution d’émettre pour 1000 milliards $ de droits de tirage spéciaux (DTS) supplémentaires. Cela aidera à soutenir dit-elle, les pays qui font face à une baisse soudaine des réserves de change en raison des effets de la covid-19.
Kristalina Georgieva n'a pas nommément cité les Etats-Unis, mais ils sont le principal blocage politique à cette initiative approuvée par une majorité des acteurs de l'opinion publique internationale. L'administration américaine s'exprimant sur cette question, a souvent marqué son inquiétude qu'une telle émission de nouveaux DTS ne profite pas à des pays à faibles quotas au sein du FMI, mais plutôt aux puissants comme la Chine, ou à ses ennemis iraniens.
Pourtant, assure la directrice générale du FMI, c'est une solution crédible qui permettra à l'Afrique de tenir face aux conséquences économiques de la pandémie. La communauté internationale financière réalise aujourd'hui que l'initiative de suspension du service de la dette du G20 n'est pas allée aussi loin qu'on l'espérait dans l'expression de la solidarité internationale.
Jusqu'à présent, seulement 1,9 milliard $ des ressources supplémentaires sont dégagés pour l'Afrique et sur cette enveloppe, trois pays, notamment l'Angola (27%), le Kenya (23%) et le Sénégal (8%) se partagent la plus grosse part. Dans le même temps, le risque d'un surcoût pour les pays africains qui veulent accéder aux marchés internationaux des capitaux reste présent.
Enfin, il est difficile pour les pays africains de renégocier leurs dettes avec des créanciers privés internationaux, car les agences de notation menacent de baisser leurs notations. La pression que met le FMI sur les Etats-Unis vient de ce que la décision d’aller de l’avant avec son initiative doit obtenir une approbation de son Assemblée générale à hauteur de 85% des droits de vote au moins. Or les USA à eux seuls ont 16,5% de ces droits.
Idriss Linge
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