Comment l’industrie du plastique tente de réhabiliter le tout-jetable avec la pandémie
Les industriels du plastique repassent à l’offensive contre l’interdiction de leurs produits jetables, comme les sacs. Le plastique serait plus efficace contre le coronavirus, prétendent ses fabricants sur la foi de leurs propres rapports, démentis par des études scientifiques indépendantes. Face à ce lobbying, l’Union européenne tient bon... pour l’instant.
Le plastique jetable revient en force. Les ventes de masques en polypropylène, de gants, de flacons de gel hydroalcoolique, et la pratique du suremballage des aliments dans les supermarchés, sont « boostées » par l’épidémie. Autant de déchets supplémentaires qui, quand ils ne jonchent pas les trottoirs ou les décharges, sont difficilement recyclables. « Le recours au jetable, dans l’urgence du début de la crise sanitaire, semble se transformer en une nouvelle normalité, sans que la question des alternatives possibles soit posée », s’inquiète l’association Zéro Waste France, qui milite pour une réduction drastique des déchets [1].
Les masques chirurgicaux à usage unique, qui ne peuvent être portés que quatre heures sous peine de perdre leur efficacité, sont composés essentiellement de polypropylène, de polystyrène, polycarbonate, polyéthylène et polyester : toutes des matières dérivées du pétrole. Pour des raisons d’hygiène, ils sont parfois emballés dans des barquettes de polystyrène et recouverts d’un film plastique... Depuis plusieurs semaines, des masques usagés recouvrent les plages de Hong-Kong [2] et jonchent depuis quelques jours les rues de l’hexagone. Au point de susciter l’indignation des éboueurs contraints de ramasser ce matériel qui peut être souillé par le virus.
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