L'ARNAQUE AUX BITCOINS DÉCRYPTÉE EN 5 ÉTAPES
Sandrine Lebeau, responsable gestion des risques chez le courtier Coinhouse, est régulièrement confrontée à des internautes victimes d’escroquerie au bitcoin. Elle nous décrypte comment la victime se fait arnaquer.
1/ L'appât
Tout débute par une visite sur un site des plus sérieux, mais aux publicités accrocheuses: «Patrick Sébastien quitte France Télévisions et investit 11 millions dans le bitcoin»; «Cet expatrié français gagne 501.504 dollars par an», etc. Des liens pointant vers une adresse où les informations, fausses, accréditent l'idée qu'une fortune rapide vous attend.
2/ L'hameçonnage
Après la lecture des articles, on vous propose d'investir. Quitte à vous rediriger vers un site imitant ceux d'acteurs reconnus tel Coinhouse. Il n'y a pas à sortir sa carte bleue, seuls les nom, e-mail et numéro de téléphone sont requis par ces «courtiers». Ça n'engage à rien, après tout… mais le piège se referme déjà.
3/ Le trafic de contacts
Vos coordonnées sont revendues à des centres d'appels, qui se situent pour la plupart à Ramat Gan, en Israël, un pays refusant d'extrader ses ressortissants. Proche de Tel-Aviv, la ville est l'épicentre des arnaques aux actifs en vogue (diamants, Forex, etc.). Les escrocs se servent de téléphones délocalisés pour faire croire que l'appel vient de France.
4/ La manipulation
Tutoiement d'usage, gains assurés de 10%... Au bout du fil, la séquence de manipulation psychologique commence rapidement. Objectif : vous faire virer des fonds vers un compte souvent situé en Europe de l'Est. L'argent n'y restera pas longtemps et s'envolera vers le Moyen-Orient, Dubaï ou Israël. On ne le reverra jamais.
5/ La fuite
Les choses se gâtent au moment de récupérer son pécule. Faux agent du fisc exigeant le paiement de la TVA ou d'un impôt sur la plus-value : tout est bon pour vous faire remettre au pot 20% de plus, en moyenne. Si vous refusez, les malfrats coupent tout contact. En moyenne, selon l'AMF, la perte atteint 24.660 euros par épargnant.
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