par Patrice-Hans Perrier
Patrimoine canadien serait en train d’analyser une offre de service portant sur la surveillance numérique de l’information.
C’est un média indépendant, BLACKLOCK’S Reporter, qui vient de lancer l’alerte en soulignant que des employés de Patrimoine canadien auraient confirmé, le 28 novembre dernier, que le cabinet d’experts Public Policy Forum vient de faire une demande de subventions pour mener à terme un projet de surveillance d’Internet en période électorale.

Contrôler « l’écosystème numérique »

Ainsi, le ­Digital Democraty Project (DDP) a pour but d’analyser de quelle manière la « désinformation » prend de plus en plus d’ampleur à travers ce que les experts appellent « l’écosystème numérique ».
C’est un communiqué de la Max Bell School of Public Policy, faisant partie de l’Université McGill à Montréal, qui nous a permis de mieux comprendre l’étendu de ce projet qui mettra à contribution des analystes et des journalistes afin de suivre à la trace les médias virtuels (comme Le Peuple) et les médias sociaux (comme Facebook) en temps réel. Tout cela se fera en coordination avec d’autres projets de recherche et de développement des politiques de l’information mis de l’avant à l’international.
Rappelons à nos lecteurs que le très prestigieux Harvard Kennedy School’s Institute of Politics, aux États-Unis, travaille aussi sur le même type de projet dans un contexte où les défenseurs du libéralisme à tous crins estiment que les attaques informatiques qui visent les campagnes électorales ou le déroulement des élections constituent une menace réelle face à une démocratie qui serait chancelante face aux nouveaux médias.

Confondre la piraterie informatique avec la libre information

Confondant, volontairement, piraterie informatique et diffusion de sources d’information non conformes à la doxa libérale, tous ces chercheurs appointés par certaines officines gouvernementales estiment qu’il est temps d’organiser une surveillance étroite de la diffusion des informations, plus particulièrement en période électorale. Et, outre Patrimoine canadien, Élections Canada a déjà mis en œuvre des mesures de surveillance et d’analyse de ce qu’ils qualifient de « campagnes de désinformation ».
Le député conservateur David Anderson, qui a déjà siégé sur un sous-comité du Parlement sur la liberté de la presse, en novembre dernier, estime que les « Canadiens ne veulent pas que le gouvernement prenne en main leur accès à l’information et [qui plus est] ne désirent pas que leur argent soit utilisé afin de subventionner une entreprise de presse en particulier ou une perspective particulière au détriment des autres ».
Le député Anderson est formel : « Nous jouissons d’une liberté d’expression dans ce pays. Cela doit être respecté ».
sources de cet article : TwitterBlacklocksUniversité McGill et YouTube
source de la photo : CC0