Italie, France : l’effarant deux poids, deux mesures budgétaires de l’UE
La simple nomination de Pierre Moscovici comme gendarme budgétaire de l’UEmontrait déjà le caractère totalement arbitraire de cette construction européenne. Le refus d’une augmentation du déficit Italien, à 2,4% du PIB parallèlement àl’acceptation d’une hausse de celui de la France à 3,5% achève, pour ceux qui en auraient encore besoin, de discréditer totalement l’UE.
Règles à géométrie variable et malhonnêteté crasse
Moscovici est sans doute une des caricatures les plus effarantes de tout ce qui ne va pas dans cette UE. Son passé de délinquant budgétaire (selon les standards de l’UE) promu chef de la police continental est déjà en soi extravagant. Il y a quelques jours, il a osé donner une interview au Parisien au sujet du dérapage budgétaire de la France suite aux annonces de Macron. Pour lui, « dépasser cette limite (des 3% du PIB de déficit) peut être envisageable de manière limitée, temporaire, exceptionnelle. Mais chaque mot compte : le dépassement éventuel des 3% ne doit pas se prolonger sur deux années consécutives, ni excéder 3,5% sur un an an ». Mais le plus fort est sa réponse sur le cas Italien.
Pour lui, « il n’y a pas d’indulgence. Ce sont nos règles, et rien que nos règles. Ne faisons surtout pas comme s’il y avait d’un côté une sévérité excessive, et, de l’autre, je ne sais quel laxisme. La comparaison avec l’Italie est tentante mais erronée car les situations sont totalement différentes ». Voilà un pays, l’Italie, qui, depuis 2007, a un déficit public inférieur au nôtre, qui, suite à une élection, prévoit d’augmenter son déficit de 1,8% du PIB en 2018 à 2,4% en 2019 pour tenir les promesses faites aux électeurs du pays, que cette commission inique, antidémocratique, et antisociale, traite comme un délinquant budgétaire alors que la France de Macron peut passer de 2,6 à 3,5% en même temps.
Le caractère orwellien de Moscovici n’en est que plus stupéfiant. S’il est envisageable de dépasser 3% sur une année, pourquoi donc un déficit de 2,4% pour l’Italie poserait problème, d’autant plus que le pays a plus d’une décennie de déficits inférieurs au nôtre, et que le sien resterait plus d’un point inférieur au nôtre ? Si les situations sont différentes, elles le sont dans le sens où Rome s’est bien davantage pliée aux règles de l’UE que nous. Bien sûr, l’UE se raccroche aux branches d’un déficit structurel qui augmenterait fortement (plus encore que le déficit, de manière objective bien sûr) et pourrait être supérieur à celui de la France en 2020. Mais comment accorder crédit à ce raisonnement ?
Etonnamment, l’Italie a déjà accepté de réduire son déficit 2019 à 2,04% du PIB, à peine plus qu’en 2018, ce que Bruxelles a fini par accepter. Logiquement, Matteo Salvini a demandé à ce que Bruxelles entame une procédure à l’encontre de la France : « je refuse d’imaginer qu’on fasse semblant de rien devant les demandes milliardaires qui arrivent d’un Macron en difficulté évidente et qu’on s’en prenne aux poches des Italiens ». Devant la nouvelle situation, Rome aurait du revenir à son budget initial, présentant un déficit de 2,4% du PIB, car rien ne justifie désormais le moindre effort de l’Italie devant les facilités que la Commission fait à la France de Macron, d’une manière totalement arbitraire.
Ce nouvel épisode montre à nouveau le caractère profondément arbitraire et injuste de l’UE qui demande à l’Italie ce qu’elle ne demande pas à Macron. Rome aurait du tenir une position bien plus ferme aujourd’hui. Mais, effet collatéral intéressant, cela nous protège plus encore, s’il y en avait besoin, de toute intégration supplémentaire entre sphère germanique et gaulois « trop dépensiers »…
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