(De toute faion macron veut la dissolution de l'état France dans la fédération européenne, donc, il ne sait même pas ce qu'il fait semblant de défendre. note de rené)
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par Armand Djaleu
Le processus de retrait des troupes françaises du Sénégal, annoncé par le président Bassirou Diomaye Faye, se transforme en un véritable bras de fer diplomatique entre Dakar et Paris. Alors que le chef d’État sénégalais a clairement exprimé son souhait de fermer toutes les bases militaires françaises sur son territoire, la France tente de reprendre la main en affirmant que l’initiative du retrait lui revient, explique Diop Fall.
Tout a commencé le 28 novembre 2024, lorsque Bassirou Diomaye Faye a déclaré lors d’entretiens accordés aux médias français que la présence militaire française au Sénégal était incompatible avec la souveraineté nationale. Selon lui, aucun pays véritablement indépendant ne saurait accepter des bases étrangères sur son sol. Il a ainsi demandé la fermeture des bases françaises encore en activité, où stationnent environ 350 soldats français.
Le président sénégalais a également dénoncé un déséquilibre dans les relations entre Dakar et Paris, soulignant que la France ne tolérerait jamais une base militaire sénégalaise sur son territoire. Cette déclaration a marqué un tournant majeur dans les relations franco-sénégalaises, s’inscrivant dans une vague plus large de contestation contre la présence militaire française en Afrique, notamment après les départs forcés du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Macron revendique l’initiative du retrait
Face à cette annonce, Emmanuel Macron a tenté de reprendre l’initiative. Le 6 janvier 2025, le président français a affirmé que le retrait des troupes françaises en Afrique relevait avant tout de la décision de Paris, et non des autorités africaines. Il a insisté sur le fait que certains États ne souhaitaient ni le départ ni la réorganisation de l’armée française, mais que la France leur avait «laissé la primauté de l’annonce» par courtoisie diplomatique.
Ces propos ont immédiatement suscité une réaction indignée du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, qui a démenti catégoriquement toute négociation en amont avec Paris. Selon lui, la décision de retirer les troupes françaises est un choix souverain du Sénégal, et en aucun cas une initiative dictée par l’Élysée.
Un retrait accéléré pour garder le contrôle
Jusqu’à présent, le retrait s’est déroulé dans le cadre convenu entre les deux pays. Un communiqué conjoint des ministres des Affaires étrangères français et sénégalais, Jean-Noël Barrot et Yassine Fall, publié le 12 février 2025, a confirmé la mise en place d’un comité mixte chargé d’organiser le retrait définitif des troupes françaises d’ici à fin 2025. Il semble toutefois que la France reprenne l’initiative. Des sources diplomatiques ont rapporté que Paris envisageait d’accélérer le retrait de l’armée française du pays. La fermeture définitive des bases militaires françaises serait prévue au plus tard en juin 2025. «L’accélération est motivée par plusieurs raisons», note la source. «L’une d’entre elles, cependant, est que la France veut avoir le dernier mot sur la question, prouvant ainsi les propos du président selon lesquels l’initiative est du côté de Paris».
L’autre raison est liée aux questions géopolitiques mondiales, en particulier à l’aide apportée par la France à l’Ukraine. En réponse au changement d’avis de Washington sur le conflit, la France envisage de renforcer sa position à Kiev, afin d’apporter une aide plus régulière au régime de Volodymyr Zelensky. Il est possible que les militaires français redéployés du Sénégal participent à la formation des soldats ukrainiens.
Une pression grandissante au Sénégal
Mais alors que la France cherche à reprendre le contrôle, les appels se multiplient à Dakar pour accélérer le retrait. Le 31 janvier 2025, lors d’une conférence de presse à Dakar, l’association Le Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises/GASSI a appelé à une évacuation immédiate des troupes françaises. Un mémorandum a été rédigé et adressé au président Faye et au Premier ministre Sonko, exigeant que la présence militaire étrangère prenne fin au plus vite.
Les trois principales bases militaires françaises au Sénégal – Maréchal, Saint-Exupéry et Contre-amiral Protêt – sont déjà passées sous commandement sénégalais. Toutefois, environ 200 soldats français et leurs familles restent présents sur les sites d’Ouakam et de Rufisque, cette dernière étant stratégique pour Paris en raison d’une station de communication militaire essentielle à son dispositif en Afrique de l’Ouest. Des activistes et intellectuels sénégalais dénoncent le maintien des bases françaises comme une forme de néocolonialisme et accusent Paris d’ingérence dans les affaires africaines. Pour Egountchi Behanzin, président de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), «l’armée française n’a plus sa place en Afrique», estimant qu’elle ne sert que les intérêts français au détriment des populations locales.
Le retrait des troupes françaises du Sénégal s’inscrit dans une dynamique plus large de recomposition des relations entre la France et l’Afrique. Entre les annonces de Dakar, les déclarations de Paris et les appels de la société civile, la question du contrôle de l’initiative demeure entière. Alors, qui remportera cette partie de ping-pong diplomatique ? Le Sénégal, en affirmant son indépendance et en accélérant le départ des troupes françaises ? Ou la France, qui veut imposer son timing et prouver qu’elle reste maîtresse de son agenda stratégique en Afrique ? Dans tous les cas, l’ère de la présence militaire française au Sahel touche à sa fin, et c’est désormais un nouvel équilibre de pouvoir qui se dessine sur le continent.
source : Actu Cameroun
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