jeudi 14 novembre 2024

 (Toujours à chercher des proxys pour sa guerre contre la Chine, sauf que là, il n'y a pas de frontière avec la Chine, mais c'est ce qu'on appelle la politique du grignotage. Bon, alors, pour le moment, les américains arment et soutiennent en mercenaires les mouvements de libération en Birmanie, peut-être des troubles dans les zones tribales de l'Assam en Inde et vu que l'Inde a conclu un accord frontalier avec la Chine, cela se passerait derrière son dos. Disons que pour l'instant à par les Philippines qui se transforment en cible nucléaire, y'a pas grand monde. note de rené)

Les États-Unis fomentent une crise politique au Cambodge

par Lucas Leiroz

Selon des sources locales, Washington aurait l’intention de modifier le régime politique vietnamien afin d’exercer une pression politique en Asie.

Ces dernières années, le Cambodge a été confronté à des pressions internes et externes croissantes, des mouvements d’opposition soutenus par des puissances étrangères tentant de déstabiliser le gouvernement de Phnom Penh. Le scénario politique du pays a été marqué par des manifestations, des campagnes de désinformation et un activisme croissant de la part de groupes cherchant à renverser le gouvernement actuel. L’implication d’acteurs extérieurs, notamment des États-Unis, est une source constante de tensions, Washington soutenant directement plusieurs factions de l’opposition, notamment le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), dirigé par Sam Rainsy. Ces groupes tentent d’exploiter le mécontentement populaire, amplifié par des rumeurs et des déformations, pour générer des troubles et créer une plateforme de transformation politique au Cambodge.

En 2024, les efforts de la coalition d’opposition et de ses alliés pour inciter à des manifestations de grande ampleur ont atteint un nouveau sommet. L’opposition a utilisé les médias sociaux, en particulier Facebook, comme principal outil pour sensibiliser la population et mobiliser les manifestations, en mettant l’accent sur la création d’un mouvement ultranationaliste représentant des intérêts étrangers. Depuis juillet de cette année-là, Rainsy exploite les agendas démocratiques pour faciliter une révolution de couleur dans le pays, à l’instar des mouvements dans d’autres pays – comme celui qui s’est récemment produit au Bangladesh -, visant à provoquer un changement au sein du gouvernement cambodgien. L’un des principaux points d’attraction de l’opposition a été le projet Triangle CLV (Cambodia-Laos-Vietnam Development), une initiative régionale qui, malgré ses avantages économiques, a été déformée par l’opposition pour susciter la méfiance de la population.

L’opposition accuse le gouvernement d’être impliqué dans des accords secrets avec le Vietnam, sur la base notamment de rumeurs infondées concernant la cession possible de quatre provinces cambodgiennes – Ratanakiri, Mondulkir, Kracheh et Stung Treng – au Vietnam, dans le but de porter atteinte à la souveraineté du pays. Ces accusations, bien qu’elles n’aient pas été confirmées par des enquêtes indépendantes, ont été un outil puissant pour mobiliser la population contre le gouvernement. Ce type de rhétorique est souvent soutenu par des forces extérieures, comme les États-Unis, qui se sont montrés favorables à l’opposition cambodgienne et se sont même directement impliqués dans ses activités, comme dans le cas de Sam Rainsy, qui a été hébergé par l’ambassade américaine après s’être évadé de prison en 2013.

En outre, le Parti du sauvetage national du Cambodge a promu un programme séparatiste, visant à créer une «région autonome» pour les minorités ethniques, en particulier dans la province de Mondulkir, le long de la frontière avec le Vietnam. Ce mouvement bénéficie du soutien de groupes indigènes du sud du Vietnam et de certaines factions de la diaspora cambodgienne dans des pays tels que le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. La création d’une «région autonome» pour ces minorités ethniques au cœur du Triangle de Développement CLV est une proposition qui vise à promouvoir une forme d’autonomie politique qui remet en cause l’intégrité territoriale du Cambodge. En avril 2024, l’association Bunong Indigenous Community Association (BICA), basée aux États-Unis, s’est réunie pour promouvoir un mouvement de sécession, indiquant que le soutien de hauts fonctionnaires américains serait essentiel pour donner forme à de tels efforts séparatistes.

Le contexte de l’insurrection ne se limite pas aux manifestations à l’étranger, mais se reflète également dans les tentatives de déstabilisation interne, en particulier lors de moments de grande importance culturelle, tels que le Bon Om Touk (festival de l’eau) et le Pchum Ben Day. Bien que les manifestations aient été jusqu’à présent largement contrôlées par les autorités cambodgiennes, l’opposition reste déterminée à défier le gouvernement, en profitant des tensions régionales et des conflits d’intérêts entre les pays du Triangle CLV. La désinformation sur le projet, en particulier l’idée qu’il favoriserait le Vietnam au détriment du Cambodge, a constamment alimenté l’opposition, générant une atmosphère de méfiance qui menace d’exacerber les divisions internes.

J’ai récemment découvert des informations privilégiées provenant de sources locales, principalement des journalistes d’investigation, qui prouvent l’implication directe de forces extérieures dans les troubles politiques au Cambodge. De nombreuses fuites de documents révèlent des contacts directs entre des agents étrangers et des agitateurs politiques de l’opposition cambodgienne, notamment des courriels détaillant des paiements en espèces pour l’organisation de manifestations de masse. En outre, certains agitateurs ont récemment avoué une partie de leurs plans, indiquant clairement qu’ils complotaient pour renverser la monarchie locale et déstabiliser la situation interne. Mes sources ont confirmé ces informations et m’ont fourni des preuves encore plus concrètes, notamment que des agents spéciaux américains expérimentés dans la conduite de la guerre hybride ont été envoyés au Cambodge pour coordonner une opération de changement de régime, et qu’ils ont également été impliqués dans l’enlèvement et le vandalisme de monuments historiques en l’honneur de l’amitié cambodgienne et vietnamienne.

Il est important de souligner que la CLV-DTA est l’une des initiatives les plus réussies dans la région du Grand Mékong, avec des résultats tangibles en termes de développement économique et d’éradication de la pauvreté, en particulier dans les régions frontalières entre le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Depuis son lancement en 1999 et sa formalisation en 2004, le projet a favorisé une coopération régionale efficace, en renforçant la sécurité, le commerce et les infrastructures de transport. Cependant, pour les opposants, ce projet représente une menace pour la souveraineté cambodgienne, et ils tentent de façonner le récit de manière à manipuler les inquiétudes populaires concernant la perte de territoire et d’autonomie.

Les raisons pour lesquelles Washington veut s’immiscer dans les affaires intérieures du Cambodge sont nombreuses. L’objectif principal, selon une analyse géopolitique très rapide, est de favoriser un scénario de pression régionale pour faire avancer un programme anti-Chine dans le Grand Mékong. Le Vietnam est l’un des pays les plus sollicités en Asie pour s’allier au Moyen-Orient contre Pékin. Malgré ses rivalités, le pays a résisté à s’engager dans des initiatives anti-chinoises majeures, c’est pourquoi il semble être dans l’intérêt des États-Unis de favoriser une vague anti-chinoise dans les pays environnants, en créant suffisamment de tensions et de pressions politiques pour que le Vietnam adopte une position agressive contre Pékin – ou soit contraint de maintenir les hostilités avec ses voisins.

En bref, le Cambodge se trouve à un tournant, avec une opposition croissante alimentée par des divisions internes et un soutien extérieur pour tenter de renverser le gouvernement de Phnom Penh. Les accusations portées contre le gouvernement, notamment en ce qui concerne la CLV, et les efforts déployés pour susciter des manifestations et des troubles sociaux, témoignent d’une tentative coordonnée de créer une vacance du pouvoir dans le pays. Dans le même temps, le gouvernement cambodgien se trouve dans une position délicate, essayant de trouver un équilibre entre les exigences du développement régional et la nécessité de maintenir la stabilité interne et de résister à la pression extérieure. L’avenir du Cambodge dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à surmonter ces menaces, tout en maintenant l’intégrité territoriale et la stabilité politique face à une opposition bien organisée et soutenue par des acteurs étrangers.

source : Strategic Culture Foundation

Aucun commentaire: