vendredi 3 avril 2020


Turquie/Syrie : L’accès à l'eau, une arme de guerre lors de la pandémie ?

source : Human Rights Watch
La protection contre le COVID-19 nécessite un approvisionnement régulier en eau salubre

Une jeune fille syrienne recueille de l'eau conservée dans une citerne, dans un camp pour personnes déplacées qui se situe dans le nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie.  © 2018 AP Images / Anas Alkharboutli

(Beyrouth, le 31 mars 2020) – Les autorités turques entravent l’approvisionnement en eau des zones tenues par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, compromettant ainsi la capacité des agences humanitaires à protéger ces communautés vulnérables contre les risques liés à la pandémie de COVID-19, selon Human Rights Watch. Les autorités turques devraient immédiatement prendre des mesures pour rétablir l'approvisionnement en eau fournie par la station de pompage d'eau d'Allouk.
La Turquie et les forces locales qu’elles soutiennent ont pris le contrôle de la station d'eau d'Allouk lors de leur offensive dans le nord-est de la Syrie, en octobre 2019. Cette station d'eau, située près de la ville de Ras al- Aïn  (aussi connue sous le nom de Serekaniye en kurde), subvient normalement aux besoins de 460 000 personnes dans le gouvernorat d'al-Hasakeh, y compris les habitants la ville d'al-Hasakeh et les résidents de trois camps pour personnes déplacées. Des organisations humanitaires ont déclaré à Human Rights Watch que les autorités turques avaient interrompu plusieurs fois le pompage de l'eau depuis le début de l'année, la dernière interruption ayant eu lieu le 29 mars.
« Dans un contexte de pandémie mondiale qui crée de fortes pression même pour les infrastructures les plus sophistiquées, les autorités turques ont coupé l'approvisionnement en eau de régions particulièrement vulnérables en Syrie », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
En vertu du droit international relatif aux droits humains et des lois de la guerre, toutes les parties à un conflit armé doivent protéger les biens qui sont indispensables à la survie de la population civile, y compris ceux qui sont nécessaires à la distribution d'eau et à l'assainissement. Le gouvernement syrien, les autorités kurdes, les agences d'aide des Nations Unies et la Turquie devraient collaborer pour garantir l'approvisionnement en eau et en électricité de la population civile, sans discrimination ni restrictions illégales.
Communiqué complet en anglais :

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