lundi 21 octobre 2019

Opération turque en Syrie: avec les réfugiés syriens en Irak

mediaLa ville irakienne accueille des Syriens qui fuient l'offensive turque en Syrie, le 15 octobre 2019.REUTERS/Ari Jalal
Cela fait que semaine que la Turquie a lancé son offensive contre les Kurdes de l'YPG, la milice des Unités de protection du peuple, dans le nord du pays. Il y a des dizaines de morts civils et plus de 190 000 déplacés selon le Croissant rouge kurde. Des centaines de personnes ont également commencé à fuir le pays, la plupart clandestinement, vers le Kurdistan irakien voisin.




Nos envoyés spéciaux Murielle Paradon et Boris Vichith ont pu rencontrer des réfugiés à Dohuk, côté irakien non loin de la frontière syrienne comme Mustafa Ali. Le jeune homme est arrivé il y a peu au camp de réfugiés de Domiz à Dohuk. Il vient de Kobané, à plus de 500 kms et a fui les combats en Syrie.
Faute d'autorisation, il a traversé la frontière syro-irakienne clandestinement. Un voyage interminable et risqué. « Passer clandestinement est très difficile, nous raconte t-il. On doit prendre des chemins de traverse, à cheval, pendant 2 ou 3 h. Près de la frontière, vous avez les YPG derrière vous et les peshmergas devant vous et ils tirent au-dessus de votre tête. Ensuite les passeurs vous font traverser la rivière Tigre, avec un petit bateau. Après ça, vous marchez 5 heures pour rejoindre une voiture qui vous amène vers Erbil ».
Il y a plus plus de 500 kms de Kobané (Syrie) à Dohuk (Irak).google map
Abu Issa lui est venu avec sa famille. Ce vieil homme originaire de Ras al-Aïn a le visage marqué par ce qu’il a vécu. « Nos maisons ont été bombardées, nous avons laissé nos voitures, nos biens, tout derrière nous pour venir ici. Ici nous avons des difficultés, toutes les procédures sont lentes. Nous sommes arrivés hier mais nous ne savons toujours pas où nous allons aller ».
Ils ont fui le nord de la Syrie, malgré l’accord passé entre les forces kurdes et le régime syrien, censé les protéger contre l’offensive turque. Mustafa Ali n’y croit pas : « nous ne faisons pas confiance à l’armée syrienne. Nous n’avons pas vu les détails de l’accord. Le régime est criminel. Il tue les gens depuis huit ans alors nous n’avons pas confiance ». Le jeune homme sait qu’il ne retournera pas en Syrie… Son seul espoir : partir au plus vite en Europe.

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