lundi 14 octobre 2019

Le sud-africain Naspers est resté le seul partenaire des services de paiements, pour le projet de monnaie Libra de Facebook

Le sud-africain Naspers est resté le seul partenaire des services de paiements, pour le projet de monnaie Libra de Facebook
  • Date de création: 14 octobre 2019 09:32
(Agence Ecofin) - La fin de la semaine dernière aura été marquée par de mauvaises annonces pour le projet de création de la Libra, le projet de monnaie digitale du géant américain des réseaux sociaux, Facebook. Quelques jours après la société de paiement en ligne Paypal, les leaders mondiaux des cartes bancaires Visa et Mastercard ont aussi annoncé leur retrait de l'Association Libra. Le site d’achats en ligne eBay et le système de paiement Stripe leur ont également emboîté le pas en annonçant officiellement leur départ.
Ces défections en cascade surviennent, alors que se tiendra ce lundi en Suisse, une importante rencontre, au cours de laquelle devaient être formalisés les principes directeurs du fonctionnement de l'association, en prélude à un début des émissions de Libras prévu en 2020. Les groupes partenaires du projet semblent donc tour à tour céder à la pression des institutions politiques et financières. Ils savent en effet que leur implication pourrait attirer un peu trop l’attention des autorités sur leurs activités.
La France et l'Allemagne ont clairement fait savoir qu'elle ne permettrait pas à la Libra de s'opérer sur leur territoire. Mais la pression la plus forte est venue des Etats-Unis où des sénateurs ont estimé que les régulateurs financiers et les sociétés membres potentielles de l'Association Libra n’ont pas obtenu de Facebook suffisamment de garanties sur les risques que cette monnaie pourrait présenter, notamment le financement du terrorisme et le blanchiment, la déstabilisation du système financier mondial, l'ingérence dans la politique monétaire ou l'exposition des consommateurs à « des risques inconnus ».
Visa et Mastercard ont reçu deux menaces directes dans une lettre écrite par deux sénateurs anti-Libra. « Nous vous exhortons de examiner avec soin la manière dont vos sociétés gèreront ces risques avant de vous engager, sachant que Facebook n'a pas encore démontré au Congrès, aux régulateurs financiers - et peut-être même pas à vos sociétés - qu'il prenait ces risques au sérieux.» ont-ils fait savoir, en précisant que si Visa et Mastercard poursuivaient, on investiguerait dans leurs systèmes de paiement.
Dans ces conditions, Pay U est restée la seule société de paiement encore présente dans l'association Libra. Cette dernière entreprise est une Fintech qui appartient à Prosus, l'entité créée par le groupe de service digitaux sud-africain Naspers et qui a récemment été introduite sur l'Euronext Amsterdam. Rappelons que Naspers est proche de Facebook depuis des années. Elle était déjà son actionnaire indirect, grâce à une participation à hauteur de 29% au capital de Mail.ru, un service russe des annonces. 
Les conclusions de la rencontre de ce jour sont très attendues. Facebook ou Calibra n'ont pas encore indiqué si l'agenda de la réunion de Genève devrait se poursuivre. Rappelons que la monnaie digitale subit de fortes critiques de la part des banques centrales, qui avancent comme argument des risques qu'elles-mêmes ne sont pas parvenues à contenir, comme le blanchiment d'argent ou le financement du terrorisme, en dépit d’une lourde régulation qui a réduit significativement la capacité des banques à financer les économies réelles, via le crédit.
Idriss Linge

Aucun commentaire: