mardi 1 octobre 2019

Accaparement des terres pour planter des palmiers à huile ? On comprend mieux la décision de macron de permettre à total d'importer de l'huile de palme dans sa raffinerie en France. Cela va favoriser l'extension des plantations de palmiers en Afrique et accélérer la déforestation. Après, il critique le gouvernement brésilien au sujet de l'incendie de la forêt amazonienne pour planter du soja et l'élevage. Lui fait la même pour l'Afrique. Ce type n'est que dans la posture et la communication, mais, la réalité est plus sombre. Deux financeurs de sa campagne présidentielle ce qui ne le différencierait pas d'un homme politique américain. note de rené)



Liberté de la presse : Bolloré porte de nouveau plainte contre Basta !

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L’accaparement des terres en Afrique ou en Asie serait-il devenu un sujet impossible à évoquer sans risquer une longue procédure judiciaire ? Informer sur les mises en cause de la Socfin, une holding luxembourgeoise dont plusieurs entités du groupe Bolloré sont actionnaires, par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ? Oui semble-t-il, car le groupe Bolloré a déposé une seconde plainte en diffamation contre notre site d’information.
Le groupe Bolloré a déposé une seconde plainte en diffamation contre le site d’information Basta !. Cette nouvelle plainte nous a été notifiée cet été. Elle vise l’ancien directeur de publication, Julien Lusson, et l’un des journalistes de la rédaction, Simon Gouin, pour un article intitulé « Accaparement de terres : le groupe Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales », publié fin octobre 2014.
Le site d’information Bastamag, son ancien directeur de publication et trois journalistes de la rédaction (Nadia Djabali, Ivan du Roy et Agnès Rousseaux), font déjà l’objet d’une procédure en diffamation de la part du groupe Bolloré. Cette procédure vise un article de synthèse sur l’accaparement des terres, publié en octobre 2012 (lire ici). S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, cet article dressait un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine et en Asie, et des grandes entreprises françaises qui y sont impliquées. C’est à ce titre que Bolloré et la Socfin, une holding luxembourgeoise aux multiples filiales qui gère des plantations d’hévéas et d’huile de palme en Afrique et en Asie, et dont Vincent Bolloré est actionnaire, étaient cités dans l’article.
Cette première plainte en diffamation vise également le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article dans sa revue de presse signalant « le meilleur du web », ainsi que plusieurs blogs pour avoir signalé l’article. Le procès se déroulera le 11 février 2016.
L’accaparement des terres serait-il devenu un sujet impossible à évoquer sans risquer une longue procédure judiciaire ? Informer sur les mises en cause de la Socfin, dont plusieurs entités du groupe Bolloré sont actionnaires, par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ? C’est ce que laisse croire cette seconde plainte. Le groupe Bolloré avait déjà, par le passé, attaqué en justice plusieurs médias, dont France Inter suite à la diffusion d’un reportage sur ses activités au Cameroun.
Cette seconde plainte contre Bastamag intervient dans un contexte où les pratiques de la Socfin au sein de plantations qu’elle possède, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-est, sont toujours pointées du doigt. Des paysans cambodgiens ont d’ailleurs porté plainte en juillet contre le groupe Bolloré devant le tribunal de Grande instance de Nanterre pour violation des droits de l’homme et du droit de l’environnement.
Les pressions de Bolloré à l’encontre de journalistes sont également au cœur de l’actualité. Le collectif Informer n’est pas un délit, qui regroupe une cinquantaine de journalistes ainsi que l’association Reporters sans frontières, s’interroge sur la censure et la déprogrammation de pas moins de quatre documentaires qui devaient être diffusés par la chaîne Canal+, dont Vincent Bolloré est devenu le principal actionnaire.
Censure au sein des médias qu’il possède, poursuites contre ceux qu’il ne contrôle pas : il semble que Vincent Bolloré, propriétaire d’un des plus gros groupes médias au monde (Vivendi), a une conception très restrictive de la liberté de la presse.
Basta ! conteste cette nouvelle accusation en diffamation et vous tiendra informés des suites de l’affaire. En attendant, pour nous soutenir, c’est ici.

Des paysans dénoncent l'accaparement de leurs terres par Bolloré (Cameroun)

En Afrique et en Asie, des paysans entament des actions contre le groupe Socfin, une holding luxembourgeoise dont l'actionnaire principal est Bolloré.Source AFP
Modifié le 06/05/2015 à 17:15 - Publié le 22/04/2015 à 19:29 | Le Point.fr
Des paysans africains et asiatiques ont annoncé mercredi le lancement d'une série d'actions contre l'"accaparement" de leurs terres par une holding dont l'actionnaire principal est le groupe Bolloré. "Les paysans privés de leurs terres lancent une série d'occupations sur les plantations Socfin au Cameroun, au Liberia, au Cambodge et en Côte d'Ivoire qui va durer jusqu'aux assemblées générales des groupes Socfin (27 mai) et Bolloré (4 juin)", prévient dans un communiqué l'Alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré. La première action est prévue jeudi dans la plantation camerounaise de Dibombarri. Pendant trois jours, "nous allons bloquer l'usine, les bureaux administratifs et empêcher l'embauche des ouvriers de la plantation", avant de répéter l'opération dans six autres plantations camerounaises, a expliqué à l'AFP Emmanuel Elong, président de l'Alliance.
La Socfin, holding luxembourgeoise dont le capital est détenu à 39 % par Bolloré, possède des plantations de palmiers à huile et d'hévéas dans plusieurs pays africains ainsi qu'en Indonésie et au Cambodge. L'expansion de ces plantations est "continue" depuis 2008, affirme l'Alliance des riverains, citant une hausse d'un quart des surfaces cultivées par la société en Afrique entre 2011 et 2014. "Ces expansions provoquent de graves conflits avec les populations riveraines qui sont privées de terres et voient leurs conditions de vie sans cesse se dégrader", dénoncent les riverains, qui ont créé l'Alliance en 2013 après avoir été mis en relation par l'ONG française ReAct.


"Mauvais traitements"

L'organisation dénonce un "accaparement aveugle ne laissant aux riverains aucun espace vital", la "faiblesse des compensations", une "réduction forte (...) des contributions au développement social des villages contrairement aux bonnes intentions affichées", ainsi que des "mauvais traitements" infligés aux habitants par des "gendarmes commandités" ou des employés de gardiennage privés.
Le groupe "Bolloré avait accepté d'entamer un processus de négociation", avec de premières discussions à Paris en octobre, mais les "actionnaires belges historiques de la Socfin ont repoussé cette volonté d'apaisement", explique le communiqué. Bolloré a "finalement fait marche arrière et s'est aligné à la position dure des Belges", affirme le texte. 


DROIT DE RÉPONSE DE LA SOCFIN :

"Depuis le 23 avril 2015, la SOCAPALM, notre filiale au Cameroun, été confrontée à de graves exactions matérialisées par : 
Le blocage des accès aux sites de SOCAPALM, ce qui a empêché nos employés d'arriver à leurs lieux de travail tant dans les plantations que dans les usines, ainsi que la circulation des camions affectés au transport de nos régimes. Il en est donc résulté une paralysie totale de l'activité de cette société.
Dans l'après-midi du 23 avril, le chef du Département technique a été violemment agressé et roué de coups parce qu'il tentait d'accéder à l'usine.


Depuis le 24 avril, des groupes de personnes étrangères aux activités de la SOCAPALM se sont répandus dans les plantations, armés de machettes, de gourdins, ou de faucilles, pour couper nos régimes de fruits et les emporter en camions.
Ces groupes disent agir contre "les accaparements de leurs terres par les groupes BOLLORE et SOCFIN".
Cette affirmation procède donc d'une contre-vérité.


Depuis sa création il y a plus de cent ans, la SOCFIN et ses filiales locales ont toujours agi dans le respect des lois des pays où elles s'implantent et en harmonie avec les communautés qui voisinent ses installations. Toutes ses concessions ont été acquises légalement et chaque transaction est parfaitement documentée. La SOCFIN et ses filiales sont à l'avant plan du progrès social sur toutes ses plantations, progrès dont bénéficient les riverains autant que ses employés.
Spécifiquement, la SOCAPALM a été constituée il y a plus de 45 ans par l' État du Cameroun. Les terres qu'elle exploite restent la propriété de l'État qui les lui confie sous forme de baux emphytéotiques. La SOCAPALM a été privatisée en 2000 mais la surface de ses baux n'a pas augmenté depuis lors. Bien au contraire, plus de 20'000 ha ont été rétrocédés à l'État suite à la privatisation.
Il est donc faux de prétendre à un "accaparement de terres".
Nous déplorons les importants dommages à la SOCAPALM ainsi que les conflits qui résultent de ces affirmations inexactes, alors que celle-ci est un moteur de développement social, économique et rural du Cameroun, et qu'elle contribue substantiellement à l'indépendance alimentaire de ce pays et à la modernisation de son agriculture. Mais avant tout, nous souhaitons perpétuer nos relations constructives et harmonieuses avec nos riverains."
Hubert Fabri, président de la SOCFIN

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