Quand le plus gros hedge fund du monde tourne le dos à la Chine
Pour Raymond Dalio, le milliardaire fondateur du fonds Bridgewater, qui gère 169 milliards de dollars d’actifs, la Chine n’offre plus « d’endroits sûrs pour investir ».
Le krach de Shanghaï n’inquiète pas que les grands groupes européens . Bridgewater, plus gros hedge fund du monde avec quelque 169 milliards de dollars d’actifs, et jadis fervent défenseur de l’empire du Milieu, recommande aujourd’hui aux investisseurs de fuir la Chine.
« Notre opinion sur la Chine a changé. Il n’y a pas aujourd’hui d’endroits sûrs dans lesquels investir », a ainsi mis en garde le fondateur de Bridgewater, Raymond Dalio, dans une note adressée à ses clients cette semaine, selon le « Wall Street Journal ».
Le milliardaire se montre particulièrement inquiet quant à l’impact psychologique du refroidissement des marchés chinois. « Même ceux qui n’ont pas perdu d’argent sur les marchés seront affectés psychologiquement par les événements, et ces effets auront un impact dépressif sur l’activité économique », écrit-il.
Changement brutal
Un changement de ton brutal et soudain. Jusqu’ici, Raymond Dalio vantait en effet le potentiel de l’économie chinoise, la comparant même à un patient opéré d’une transplantation cardiaque par un brillant chirurgien. Dans une note adressée à ses clients en juin, le milliardaire estimait même que les problèmes connus par la Chine représentaient des « opportunités » car ils encourageaient les réformes.
Bridgewater, reconnu sur la place financière pour son discernement quant aux tendances de l’économie mondiale - le fonds avait réussi à réaliser un profit en 2008 tandis que ses concurrents affichaient de lourdes pertes - n’est pas le seul à formuler des inquiétudes quant aux récentes turbulences des marchés chinois.
Après avoir misé sur la croissance rapide et le développement d’une classe moyenne dans l’empire du Milieu, censés doper les investissements, les pontes de Wall Street doutent aujourd’hui de la capacité de la Chine à soutenir cette croissance sur le long terme, alors que le gouvernement chinois contrôle toujours de très près ses marchés domestiques.
« Pire que 2007 aux Etats-Unis »
Kingdon Capital Management, un hedge fund new-yorkais à la tête de 3 milliards de dollars, a ainsi annoncé à ses clients qu’il avait vendu toutes ses parts dans des entreprises chinoises cotées à Hong Kong. Paul Singer, le fondateur du fonds Elliott Management, mais aussi Richard Perry, fondateur de Perry Capital, et William Ackman, de Pershing Square Capital Management, ont également fait part publiquement de leurs inquiétudes.
« Cela me semble pire que 2007 aux Etats-Unis », s’est ainsi alarmé William Ackman lors d’une conférence d’investisseurs à New York, soulignant le manque de fiabilité des statistiques économiques fournies par le gouvernement chinois. Dans une note publiée cette semaine, Citigroup maintient ainsi que la Chine gonfle ses chiffres et que son taux de croissance, de 7 % sur un an au deuxième trimestre, est « en fait, en pratique, probablement en dessous de 5 % ».
Les investisseurs étrangers commencent à réduire leur exposition. Au 8 juillet, l’indice composite de la bourse de Shanghaï affichait une baisse de 32 % par rapport à ses plus-hauts du mois de juin. De nombreux secteurs de l’économie chinoise comme la construction et les investissements dans les infrastructures montrent une certaine faiblesse, et ce malgré de récentes baisses de taux d’intérêts. Le gouvernement chinois pousse également pour réduire la dépendance de son économie vis-à-vis des exportations.
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