jeudi 9 juillet 2015

(blog à finir et à corriger)

Bon, alors, c'est reparti pour un tour mes chers cinq lecteurs, oui, non ?
En tout cas, ça s'agite en Chine et il n'est pas bon malgré tout pour wall street et la city qu'un traumatisme boursier qui semble de plus en plus s'identifier à un tsunami boursier finisse en trou noir d'une banqueroute généralisée des places asiatiques.

(source : Economie Matin)

La Bourse chinoise en plein crack, toute l'Asie suit

Paolo Garoscio EcoQuick 08-07-2015 

Bulle qui a explosé ? Vente irrationnelle ? Peur de quelque chose dont nous ne savons encore rien ? Quelle qu'en soit la raison, les faits sont là : la Bourse chinoise subit depuis plusieurs semaines un crack que rien ne semble arrêter... même pas le tout-puissant gouvernement du pays le plus peuplé du monde. Et forcément les marchés asiatiques dans leur ensemble emboîtent le pas.

Un tiers de la valeur boursière envolée en trois semaines

Tout a commencé avec la Bourse de Hong-Kong, puis celle de Shanghai. En quelques semaines les pertes ont été colossales : près de 30% de la valeur des stocks boursiers s'est envolée selon les analystes pour une valeur de... 3 200 milliards de dollars. Plus de la dette publique de la France, pour se faire une idée.
Et le risque que ça dure est réel : les investisseurs chinois ne sont pas des professionnels pour la plupart. Du coup, si tout le monde vend, ils vendent. Et s'ils vendent, tout le monde vend. Vous voyez un peu le cercle vicieux de la chose ?
Le gouvernement chinois lui-même a tenté d'intervenir : 40% des valeurs de la Bourse ont été suspendues... sans succès. Shanghai perdait 5,91% ce mardi 7 juillet 2015 après un pic à -7%, Shenzhen fermait ses portes à -6,75% et Hong Kong à -5,84%.

L'Asie dans son ensemble s'écroule... et ensuite ?

Ce crack d'envergure pourrait remettre les pendules à zéro : un véritable "rally" se jouait à Shanghai qui avait vu sa valeur augmenter de 150% en à peine un an, les chinois ayant été fortement incités à investir.
Mais maintenant que toutes les Bourses asiatiques souffrent de ce crack, Tokyo fermait à -3% ce même mardi 7 juillet, le risque de voir les investissements ralentir et les actions fortement capitalisées être vendues est réel.
Si la situation ne s'améliore pas, le vent de panique pourrait atteindre également les marchés européens déjà fortement sous tension avec la question de la crise de la dette en Grèce et sa possible sortie de la zone euro en ce mois de juillet 2015. Et la reprise économique tant attendue pourrait bien se faire attendre encore un peu..."
Bon, attendons l'effet domino inéluctable de l'effondrement de la première économie mondiale.
Et, pendant ce temps, l'Union Européenne s'occupe de notre santé.

(source : Le nouveau paradigme)





L’Europe prête à accepter des niveaux élevés de radioactivité dans les aliments

10 Juillet 2015, 06:29am
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Publié par Le Nouveau Paradigme

Reporterre observe les temps forts de la session du Parlement européen. Au programme des députés cette semaine, les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive en cas d’accident.

Les députés européens se prononceront jeudi 9 juillet sur la contamination radioactive légale dans les denrées alimentaires et les aliments pour bétail en cas d’accidents nucléaire. « Ce projet de règlement a pour but d’harmoniser les normes au niveau communautaire mais lesNMA [Niveaux maximum admissibles] proposées par la Commission correspondent à des niveaux de risque inacceptables, en particulier pour les enfants », dénonce Michèle Rivasi, député Verts/ALE.
La député s’appuie sur un travail réalisé par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), dont elle a été la première présidente. L’association a procédé à l’analyse du rapport scientifique qui valide le choix des NMA« Elle a mis en évidence toute une série d’erreurs, d’incohérences et d’irrégularités. Ces erreurs sont graves et vont toutes dans le même sens : minimiser les risques et aboutir à la fixation de limites de contamination excessivement élevées. C’est pour cela que nous demandons que des amendements soient votés pour diminuer par 10 les limites définies pour les aliments solides et par 100 celles définies pour l’eau potable », indique la député.
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Dans la zone sous contrôle de Fukushima, au Japon, en juin 2014
Les NMA du règlement européen ont été définis selon un scénario peu crédible. « Les experts considèrent l’impact d’un accident lointain, survenant à plus de mille kilomètres des frontières de l’Union européenne. Partant de là, ils estiment que la contamination ne toucherait qu’une faible part de la ration alimentaire des consommateurs européens », explique-t-elle. Il faut donc, soit revoir à la baisse, et de façon drastique, les NMA, comme le demandent les députés Verts-ALE, soit rédiger un second règlement applicable aux accidents susceptibles d’affecter fortement les Etats membres. « C’est urgent : plus de 42 % des 438 réacteurs électronucléaires en fonctionnement dans le monde sont implantés en Europe », insiste la député du sud-est de la France.
Co-rapporteuse du texte pour la commission Envi (Environnement, santé publique et sécurité alimentaire), Michèle Rivasi dénonce aussi le manque de transparence qui a entouré le travail des députés. La direction générale de l’Energie de la Commission européenne a refusé de communiquer aux députés le nom des experts sur le travail desquels elle appuie ses propositions de niveaux admissibles de contamination.
Elle en a le droit : tout ce qui concerne l’énergie atomique en Europe relève du traité Euratom et n’est soumis au Parlement que pour consultation. « C’est inadmissible ! Le nucléaire ne doit plus échapper au débat public en Europe et nous avons déposé un autre amendement pour demander que soit établie la co-décision du Parlement sur les questions relatives à l’atome », indique Michèle Rivasi.

Source : Philippe Desfilhes pour Reporterre
Photos : Dans la région de Fukushima (© Hervé Kempf/Reporterre)
Et, que se passe-t-il en Ukraine ?

La Russie aurait coupé l’électricité aux rebelles ukrainiens

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

09.07.2015 08h34

Kiev a annoncé mardi que la Russie avait coupé l'électricité aux régions rebelles de l'Est de l'Ukraine dans ce qui semblerait être un autre signe que Moscou se désintéresse des supposés plans de démembrement de son voisin. De fait, depuis quelque temps déjà, le président russe Vladimir Poutine n'émaille plus ses discours de mentions à la « nouvelle Russie » (Novorossiya) constituée de terres ukrainiennes qui étaient autrefois sous contrôle tsariste.
Tandis que les séparatistes gagnaient du terrain le long du cœur industriel de l'Est de l'Ukraine a la fin de l'année dernière, le chef du Kremlin semblait plus ou moins soutenir ce projet. Cependant, les insurgés ukrainiens qui se disaient prêts à participer à la re-création d'une partie de l'ancien empire russe se sont plaints au cours des dernières semaines d'un manque d'intérêt soudain du Kremlin et d'une grave pénurie de fonds. Il semble désormais que ce ne soit pas seulement les fonds qui manquent, mais aussi l'électricité.
Le Ministre de l'énergie de l'Ukraine, Volodymyr Demchyshyne, a ainsi déclaré mardi que la Russie, un pays riche en énergie, avait récemment également cessé la fourniture d'électricité aux régions de Lougansk et de Donetsk tenues par les rebelles parce que les factures ne sont pas payées. « Nous avons eu des négociations assez productives avec les Russes », a dit Interfax-Ukraine, citant les propos de M. Demchyshyne lors d'une réunion du Ministère de l'énergie. « Nous avons été en mesure de fermer quatre lignes reliant la Russie aux territoires hors de notre contrôle ». Selon le Ministre de l'énergie, ces lignes fournissaient une valeur de 14 millions d'euros d'électricité par mois.
Il n'y a pas eu de réponse immédiate à ses commentaires, ni de Moscou ni des rebelles eux-mêmes. La révolte contre la nouvelle position pro-occidentale de Kiev qui dure depuis 15 mois a vu les rebelles se tailler une région de la taille du Pays de Galles qui abrite 3,5 millions de personnes et partage une frontière de 500 km avec la Russie. Mais aujourd'hui, une grande partie de cette région ne semble plus être que l'ombre de ce qu'elle fut, quand elle était le moteur économique du deuxième plus grand État de l'ex-Union soviétique. La plupart des mines de charbon et des aciéries ont été soit fermées soit ne peuvent plus fonctionner en raison de pénuries chroniques d'électricité." 


Et, aux States, la solidarité s'exprime à la base.

(source : Monsieur mondialisation)

Des adolescents construisent des refuges pour les sans-abris de Seattle

Mettre ses compétences au service de la communauté pour venir en aide à des personnes dans le besoin, c’est ce que viennent d’entreprendre ces étudiants américains à travers un projet baptisé « The impossible City », où quand la jeunesse redéfinit la solidarité volontaire.

Pour ceux qui en douteraient, les États-Unis regorge d’associations, de créatifs culturels et autres citoyens engagés, dont certains tentent d’apporter des solutions de terrain pour lutter contre la misère. C’est notamment le cas d’un groupe de jeunes portant le projet de « L’impossible ville » . Derrière ce projet initié par l’organisation à but non lucratif « Sawhorse Revolution » se cache une volonté non dissimulée de réunir les communautés et de montrer aux jeunes qu’en se regroupant autour d’un projet commun, ils peuvent changer le quotidien de personnes défavorisées.

Les États-Unis sont touchés par une profonde crise sociale depuis l’effondrement de la bulle des subprimes. En pratique, ça se transcrit par une augmentation du nombre de personnes sans domicile. Dans un marasme socio-économique où sont plongés environ 3800 personnes sans domiciles fixes dans le comté de King – soit une triste croissance de 21% par rapport à l’année derrière – il n’y a guère plus que les grandes métropoles comme New-York, Los Angeles ou encore Las Vegas pour rivaliser avec ces chiffres inquiétants.

Dès lors, « Sawhorse Revolution », association qui dispense des cours de menuiserie dans une école supérieure, va s’associer à des jeunes qui étudient l’ingénierie, l’architecture et bien entendu des professionnels dans le domaine de la construction. L’idée est de bâtir un petit éco-village de A à Z pour venir en aide à une communauté de sans-abris locale surnommée « Nickelsville ». Le mot d’ordre « Une petite maison peut être un château » aux yeux de ceux qui ne possèdent pas de toit.


Viser l’autonomisation de ses résidents est pour l’organisation un prérequis indispensable. Pour ce faire, tout ce beau monde va s’atteler à construire des « tiny houses » (micro-maisons) afin notamment de permettre le stockage des affaires, condition sine qua none lorsque les individus ont besoin de se déplacer pour retrouver une activité de vie quelconque. À mettre dans l’escarcelle des bénéfices, un concentrateur d’énergie solaire permettra l’éclairage des lieux et prodiguera de l’eau chaude jour et nuit. Par ailleurs, des toilettes à compostage verront le jour ainsi qu’une cuisine commune. Toutes les structures sont conçues pour le transport, ce qui permettra à la communauté de se déplacer si le besoin s’en fait sentir.
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« Nous ne nous faisons pas d’illusions sur la capacité du projet à résoudre le problème des sans-abris » déclare lucidement Sarah Smith, la directrice du programme, avant de poursuivre « mais ce que nous pouvons faire, c’est montrer aux étudiants qu’ils peuvent faire une réelle différence dans la vie des gens, en venant avec leur communauté et en aidant à façonner quelque chose de leurs propres mains. » estime-t-elle. En d’autres termes, en améliorant la qualité de vie de la communauté et sans omettre l’aspect sécuritaire, l’énergie déployée bénévolement par ces étudiants augmente les chances des résidents de s’en sortir, en les faisant renouer avec une relative stabilité.
L’idée a immédiatement remporté un grand succès et fut largement financée à travers une campagne de crowdfunding. Un projet noble qui suit de peu cette idée d’Hawaï de transformer les vieux bus en refuges, et qui, espérons-le, plantera des graines dans les esprits d’ici et d’ailleurs.
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Sources : huffingtonpost / mymodernmet / weburbanist / indiegogo.com / Photographies : Nate WattersAlec Gardner et Sam Hunt.

Et, la Grèce post référendum ?

(source : RussEurope, Jacques Sapir)

La trahison de Tsipras ?

Alexis_Tsipras_in_Moscow_4Les propositions soumises par Alexis Tsipras et son gouvernement dans la nuit de jeudi à vendredi ont provoqué la stupeur. Elle reprennent largement, mais non totalement, les propositions formulées par l’Eurogroupe le 26 juin. Elles sont largement perçues dans l’opinion internationale comme une « capitulation » du gouvernement Tsipras. La réaction très positive des marchés financiers ce vendredi matin est, à cet égard, un signe important.
On sait par ailleurs qu’elles ont été en partie rédigées avec l’aide de hauts fonctionnaires français, même si cela est démenti par Bercy. Ces propositions résultent d’un intense travail de pressions tant sur la Grèce que sur l’Allemagne exercées par les Etats-Unis. La France a, ici, délibérément choisi le camp des Etats-Unis contre celui de l’Allemagne. Le gouvernement français n’a pas eu nécessairement tort de choisir d’affronter l’Allemagne sur ce dossier. Mais, il s’est engagé dans cette voie pour des raisons essentiellement idéologique. En fait, ce que veut par dessus tout M. François Hollande c’est « sauver l’Euro ». Il risque de voir très rapidement tout le prix qu’il a payé pour cela, et pour un résultat qui ne durera probablement que quelques mois. Car, ces propositions, si elles devaient être acceptées, ne règlent rien.

Les termes de la proposition grecque

Ces propositions sont donc proches de celles de l’Eurogroupe. On peut cependant noter certaines différences avec le texte du 26 juin, et en particulier la volonté de protéger les secteurs les plus fragiles de la société grecque : maintien du taux de TVA à 7% pour les produits de base, exemptions pour les îles les plus pauvres, maintien jusqu’en 2019 du système d’aide aux retraites les plus faibles. De ce point de vue, le gouvernement grec n’a effectivement pas cédé. De même, le gouvernement a inclus dans ce plan des mesures de luttes contre la fraude fiscale et la corruption, qui faisaient parties du programme initial de Syriza. Mais, il faut bien reconnaître qu’il s’est, pour le reste, largement aligné sur les demandes de l’Eurogroupe. Faut-il alors parler de capitulation comme le font certains ? La réponse est pourtant moins simple que ce qu’il paraît.
En effet, le gouvernement grec insiste sur trois points : un reprofilage de la dette (à partir de 2022) aboutissant à la reporter dans le temps de manière à la rendre viable, l’accès à 53 milliards sur trois ans, et le déblocage d’un plan d’investissement, dit « plan Juncker ». Mais, ce « plan » inclut largement des sommes prévues – mais non versées – par l’Union européenne au titre des fonds structurels. Surtout, le gouvernement grec insiste sur unengagement contraignant à l’ouverture de négociations sur la dette dès le mois d’octobre. Or, on rappelle que c’était justement l’une des choses qui avaient été refusées par l’Eurogroupe, conduisant à la rupture des négociations et à la décision d’Alexis Tsipras de convoquer un référendum.
De fait, les propositions transmises par le gouvernement grec, si elles font incontestablement un pas vers les créanciers, maintiennent une partie des exigences formulées précédemment. C’est pourquoi il est encore trop tôt de parler de capitulation. Une interprétation possible de ces propositions est qu’elles ont pour fonction de mettre l’Allemagne, et avec elle les autres pays partisans d’une expulsion de la Grèce de la zone Euro, au pied du mur. On sait que les Etats-Unis, inquiets des conséquences d’un « Grexit » sur l’avenir de la zone Euro, ont mis tout leur poids dans la balance pour amener Mme Merkel à des concessions importantes. Que l’Allemagne fasse preuve d’intransigeance et c’est elle qui portera la responsabilité du « Grexit ». Qu’elle se décide à céder, et elle ne pourra plus refuser au Portugal, à l’Espagne, voire à l’Italie, ce qu’elle a concédé à la Grèce. On peut alors considérer que ce plan est une nouvelle démonstration du sens tactique inné d’Alexis Tsipras. Mais, ces propositions présentent aussi un grave problème au gouvernement grec.

Le dilemme du gouvernement grec

Le problème auquel le gouvernement Tsipras est confronté aujourd’hui est double : politique et économique. Politiquement, vouloir faire comme si le référendum n’avait pas eu lieu, comme si le « non » n’avait pas été largement, et même massivement, majoritaire, ne sera pas possible sans dommages politiques importants. Le Ministre des finances démissionnaire, M. Yannis Varoufakis, a d’ailleurs critiqué des aspects de ces propositions. Plus profondément, ces propositions ne peuvent pas ne pas troubler non seulement les militants de Syriza, et en particulier la gauche de ce parti, mais aussi, et au-delà, l’ensemble des électeurs qui s’étaient mobilisés pour soutenir le gouvernement et Alexis Tsipras. Ce dernier prend donc le risque de provoquer une immense déception. Celle-ci le laisserait en réalité sans défense faces aux différentes manœuvres tant parlementaires qu’extra-parlementaires dont on peut imaginer que ses adversaires politiques ne se priveront pas. Or, la volonté des institutions européennes de provoquer un changement de gouvernement, ce qu’avait dit crûment le Président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz, n’a pas changé. Hier, jeudi, Jean-Claude Juncker recevait les dirigeants de la Nouvelle Démocratie (centre-droit) et de To Potami (centre-gauche). Privé d’un large soutien dans la société, ayant lourdement déçu l’aile gauche de son parti, aile gauche qui représente plus de 40% de Syriza, Tsipras sera désormais très vulnérable. Au minimum, il aura cassé la logique de mobilisation populaire qui s’était manifestée lors du référendum du 5 juillet et pendant la campagne. Il faut ici rappeler que les résultats de ce référendum ont montré une véritable mobilisation allant bien au-delà de l’électorat de Syriza et de l’ANEL, les deux partis du gouvernement. Cela aura, bien entendu des conséquences. Si les députés de la gauche de Syriza vont très probablement voter ces propositions au Parlement, il est néanmoins clair que les extrêmes, le KKE (les communistes néostaliniens) et le parti d’Extrême-Droite « Aube Dorée », vont pouvoir tirer profit de la déception que va susciter ces propositions.
Au-delà, la question de la viabilité de l’économie grecque reste posée, car ces propositions n’apportent aucune solution au problème de fond qui est posé. Certes, cette question de la viabilité sera posée dans des termes moins immédiatement dramatiques qu’aujourd’hui si un accord est conclu. La crise de liquidité pourra être jugulée sans recourir aux mesures radicales que l’on a évoquées dans ces carnet. Les banques, à nouveau alimentée par la BCE, pourront reprendre leurs opérations. Mais, rien ne sera réglé. Olivier Blanchard, l’ancien économiste en chef du Fond Monétaire International signale que les pronostics très négatifs réalisés par son organisation sont probablement en-deçà de la réalité. Après cinq années d’austérité qui l’ont saigné à blanc, l’économie grecque a désespérément besoin de souffler. Cela aurait pu passer par des investissements, une baisse de la pression fiscale, bref par moins d’austérité. Ce n’est pas le chemin vers lequel on se dirige. Cela aurait pu aussi passer par une sortie, et non une expulsion, hors de la zone Euro qui, en permettant à l’économie grecque de déprécier sa monnaie de -20% à -25%, lui aurait redonné sa compétitivité. On ne fera, à l’évidence, ni l’un ni l’autre. Dès lors, il faut s’interroger sur les conditions d’application des propositions soumises par la Grèce à ses créanciers. Même en admettant qu’un accord soit trouvé, la détérioration de la situation économique induite par l’action de la Banque Centrale Européenne, que M. Varoufakis a qualifiée de « terroriste », venant après cinq années d’austérité risque de rendre caduques ces propositions d’ici à quelques mois. Une chute des recettes de la TVA est aujourd’hui prévisible. Une nouvelle négociation sera donc nécessaire. En ce sens, ces propositions ne règlent rien.

L’Euro c’est l’austérité

Il faut, alors, s’interroger sur le sens profond de ces propositions. Si elles sont tactiquement défendables, elles correspondent très probablement à une erreur de stratégie. Alexis Tsipras a déclaré ce vendredi matin, devant le groupe parlementaire de Syriza, qu’il n’avait pas reçu mandat du peuple grec pour sortir de l’Euro. Le fait est aujourd’hui débattable, surtout après l’écrasante victoire du « non » au référendum. Il est clair que telle n’était pas l’intention initiale du gouvernement, et ne correspondait pas au programme sur lequel il avait été élu. Mais, on peut penser que mis devant l’alternative, refuser l’austérité ou refuser l’Euro, la population grecque est en train d’évoluer rapidement. En fait, on observe une radicalisation dans les positions de la population, ou du moins c’est ce qui était observée jusqu’à ces propositions. Les jours qui viennent indiqueront si cette radicalisation se poursuit ou si elle a été cassée par ce qu’a fait le gouvernement.
En réalité, ce que l’on perçoit de manière de plus en plus claire, et c’est d’ailleurs l’analyse qui est défendue par l’aile gauche de Syriza et un économiste comme Costas Lapavitsas[1], c’est que le cadre de l’Euro impose les politiques d’austérité. Si Tsipras a cru sincèrement qu’il pourrait changer cela, il doit reconnaître aujourd’hui qu’il a échoué. L’austérité restera la politique de la zone Euro. Il n’y aura pas « d’autre Euro », et cette leçon s’applique aussi à ceux qui, en France, défendent cette fadaise. Dès lors il faut poser clairement le problème d’une sortie de l’Euro, qu’il s’agisse d’ailleurs de la Grèce ou de nombreux autres pays.


Dommage pour les grecs, car, une sortie de la zone euro est la seule solution raisonnable. L'Euro est déjà un boulet pour les économies européennes, même pour l'Allemagne dont la chancelière détient le record du nombre d'allemands qui ont basculé dans la précarité, alors, pour une économie en déroute comme celle de la Grèce, c'est le coup de bambou final.

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