Le relèvement de l'âge légal de la pension ne figurait pas parmi les recommandations du rapport d'experts réalisé à la demande du gouvernement sortant. Cependant, les experts qui s'étaient penchés sur l'avenir des pensions, parmi lesquels l'ancien ministre Frank Vandenbroucke, avaient retenu l'idée d'un relèvement progressif de l'âge jusqu'à 67 ans parmi les pistes de travail étudiées.
Outre l'âge légal, des mesures seront également prises pour rallonger les carrières. Il est question de décourager les départs anticipés à la retraite. Un cadre transitoire sera prévu pour les personnes qui atteindront prochainement l'âge de départ actuellement autorisé. Celui qui atteindra l'âge de 58 ans en 2016 devra travailler 2 années supplémentaires. Celui qui aura 59 ans ou plus en 2016 devra travailler une année de plus.
Un cadre transitoire spécifique est prévu pour le problème soulevé par la police. Le régime spécial pour les ex-gendarmes a en effet disparu à la suite d'un arrêt de la Cour constitutionnelle. Les policiers avaient manifesté à Bruxelles il y a quelques jours. Le deuxième pilier de pensions (assurance complémentaire via les entreprises) sera élargi.
Les travailleurs indépendants pourront bénéficier du deuxième pilier. Il y aura également un assouplissement des règles permettant de travailler moyennant un salaire illimité après une carrière complète.
Outre les pensions, les négociateurs ont également abordé le chapitre Emploi. Il est notamment question d'élargir de 12 mois le crédit-temps, singulièrement pour les soins palliatifs et la garde des enfants malades (jusqu'à huit ans). Le congé parental serait également étendu. On ne touche pas à la dégressivité des allocations de chômage mais un service d'intérêt général sera instauré (deux demi-jours par semaine) pour les chômeurs de longue durée. On évoque également une activation de bénéficiaires de l'assurance invalidité.
L'annualisation du temps de travail se trouvera également dans l'accord de gouvernement. Les négociateurs continuaient mardi à examiner le cadre budgétaire. Ils en ont terminé avec les volets Pension, Emploi et Progrès social (soins de santé, chômage...) et doivent encore boucler le chapitre relatif à la fiscalité, probablement le plus délicat.
"Il faudrait d'abord que tout le monde travaille jusqu'à 65 ans"
"Nous devons d'abord tout faire pour que tout un chacun travaille jusqu'à son 65e anniversaire. Cela est et reste essentiel", a estimé mardi Christine Mattheeuws, la présidente du SNI, en réaction à l'accord sur l'augmentation de l'âge de la pension à 66 ans en 2025 et 67 ans en 2030. Le SNI trouve que cette mesure est "insensée à l'heure actuelle".
"Il faudrait d'abord que le travail jusqu'à 65 ans soit la norme pour tout le monde. Cela inclut également que le régime de chômage avec complément d'entreprise (RCC, anciennement prépension) soit totalement supprimé. Après tout, à qui profiterait l'augmentation de l'âge légal de la retraite, si rien n'est fait pour inciter les personnes à effectivement travailler jusqu'à l'âge effectif de la pension?", précise le SNI."