mardi 15 octobre 2024

 7 octobre 2024

État des tuyaux de la salle d'échangeur de chaleur (photographié avec un drone le 1er octobre 2024)

 

 

Ça aurait fait les gros titres en 2011. Aujourd’hui, cette information passe inaperçue. La catastrophe de Fukushima n’est pourtant pas terminée.

Le 3 octobre 2024, Tepco a diffusé un rapport confirmant que de l'eau fuyait du système de refroidissement primaire de la piscine de désactivation de l’unité 2. Cette piscine est remplie de combustibles usés : 587 assemblages, correspondant à une centaine de tonnes de combustible, auxquelles il faut ajouter 5 tonnes de combustible neuf. Cette fuite, supposée depuis plusieurs mois, avait pour conséquence de faire baisser le niveau d’eau de la piscine. Celle-ci étant difficilement accessible car trop radioactive, Tepco envisage toutefois une réparation du système de refroidissement en construisant un moyen de refroidissement de substitution. Selon l’enquête menée par un drone, la fuite proviendrait d’un endroit proche de la salle des pompes et de l'échangeur de chaleur du système de refroidissement et de filtrage de la piscine de combustible au troisième étage du bâtiment du réacteur. Pour l’heure, la fuite est stoppée.

État des tuyaux de la salle d'échangeur de chaleur (photographié par un ouvrier le 2 octobre 2024)

État des tuyaux de la salle d'échangeur de chaleur (photographié par un ouvrier le 2 octobre 2024)

Le vieillissement de l’ancienne centrale nucléaire est préoccupant : corrosion des tuyaux, corrosion du béton. On n’en parle pas en Europe mais un nouvel accident est toujours possible. La piscine est perchée à 30 mètres de hauteur et a subi le tremblement de terre de 2011 et les secousses des 4 explosions des unités 1 à 4 il y a maintenant 13 ans. La réparation est totalement nécessaire pour conserver le niveau d’eau indispensable au refroidissement des barres de combustible pour éviter un feu de piscine (1). Pour mesurer ce danger toujours présent, il faut se rappeler que les Etats-Unis, en 2011, avaient demandé à leurs ressortissants de s’éloigner d’au moins 80 km de la centrale de Fukushima Daiichi suite à la baisse inquiétante du niveau d’eau de la piscine de l’unité 4. En 2017, le coût d’un incendie de piscine de désactivation aux Etats-Unis était évalué à 2000 milliards de dollars, sans compter la pollution atmosphérique mondiale et le coût humain irréparable que cet accident provoquerait.

Pierre Fetet

 

  1. En savoir plus sur les dangers d’un feu de piscine avec l’article de Robert Alvarez, « Piscines de combustible nucléaire usé et déchets radioactifs » (pages 272-292 du livre Les conséquences médicales et écologiques de l'accident nucléaire de Fukushima, Actes du symposium de New York des 11 et 12 mars 2013, Éditions de Fukushima, 2021)
Schéma de l’enquête réalisée : on constate que l’opérateur est mentionné à l’extérieur du bâtiment réacteur. Or la photo du tuyau prise par un ouvrier le 2 octobre prouve qu’on l’a envoyé sur place. Tepco ne dit pas quelle dose de radioactivité il a reçue (source : Tepco ; traduction automatique : onlinedoctranslator)

Schéma de l’enquête réalisée : on constate que l’opérateur est mentionné à l’extérieur du bâtiment réacteur. Or la photo du tuyau prise par un ouvrier le 2 octobre prouve qu’on l’a envoyé sur place. Tepco ne dit pas quelle dose de radioactivité il a reçue (source : Tepco ; traduction automatique : onlinedoctranslator)

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