Gaz à effet de serre : ce qui était annoncé comme une petite fuite de méthane aux États-Unis se révèle dramatique depuis l’espace
En 2018, dans l’Ohio aux États-Unis, ce qui a été facilement considéré (intérêt financier oblige) par ses exploitants comme une petite fuite de méthane, se révèle depuis l’espace dépassant les émissions du même gaz relâché par l’ensemble des industries pétrolières et gazières de nombreux pays pour l’année 2019.
Image d’entête : une photo d’une vidéo de la patrouille routière de l’État de l’Ohio montre la fuite en février 2018. (Ohio State Highway Patrol)
Le méthane, invisible et inodore, est l’une des sources de gaz à effet de serre les plus importante après le gaz carbonique, il est responsable d’au moins un quart de tout le réchauffement de la planète que les gaz à effet de serre causent en 2019, selon les chercheurs qui ont repéré le panache depuis l’espace.
C’est en étudiant les données d’un nouvel instrument, le détecteur de méthane TROPOMI (TROPOspheric Monitoring Instrument) à bord du satellite Sentinel-5 Precursor de l’Agence spatiale européenne (ESA) qu’ils ont pu estimer que le puits relâchait dans l’atmosphère environ 132 tonnes (120 tonnes métriques) de méthane chaque heure.
La fuite a duré 20 jours, de début février à début mars 2018.
Ce gaz est 80 fois plus puissant pour réchauffer la planète que le dioxyde de carbone au cours de la première décennie suivant la libération de la substance. Le point “positif” de cette mauvaise nouvelle est que les émissions de ce gaz restent dans l’atmosphère pendant seulement 10 ans, alors que le dioxyde de carbone peut perdurer des milliers d’années.
La compagnie propriétaire du puits, Exxon, avait initialement communiqué des chiffres plus modestes concernant la fuite de méthane, mais la société accepte maintenant les chiffres de l’étude. Selon un porte-parole de la compagnie, l’événement fut une “anomalie”, ajoutant que les scientifiques d’Exxon ” s’assiéraient ” avec les chercheurs de la nouvelle étude pour voir comment la société pourrait éviter de sous-déclarer les fuites de méthane à l’avenir…
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Satellite observations reveal extreme methane leakage from a natural gas well blowout et rapportée par le New York Time : A Methane Leak, Seen From Space, Proves to Be Far Larger Than Thought.
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