La position unificatrice des Républiques de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) n’a de sens que s’il y a une stratégie à long terme ayant l’objectif de libérer toute l’Ukraine. L’intérêt de la Russie est que l’Ukraine reste unie, quoi qu’il arrive, ce qui expliquerait que les deux républiques ne soient toujours pas reconnues officiellement par Moscou. Cela veut dire que, tôt ou tard, les bandits de Kiev seront dégagés, et nous pouvons être sûrs que des plans détaillés pour sceller leur sort sont déjà inscrits quelque part. RI

***

Les propositions seront examinées à la prochaine réunion du groupe dit « de Normandie » qui devrait se tenir à Paris le 10 juin.
Lundi 8 juin, les autorités des républiques populaires autoproclamées de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) ont remis au groupe de contact de Minsk de nouvelles propositions d’amendements à la Constitution ukrainienne qui incluent notamment l’assimilation des DNR et LNR au sein de l’Ukraine.
Le document stipule qu’un certain nombre d’agglomérations et de localités des régions de Donetsk et Lougansk, qui se trouvent sur le territoire des deux républiques populaires, forment certes « des « zones distinctes avec un statut particulier » mais font « partie intégrante de l’Ukraine ».
Le projet d’amendement propose en outre de fixer au niveau législatif le maintien d’Alexandre Zakhartchenko et d’Igor Plotnitski aux postes de dirigeants de la DNR et de la LNR. Le document précise que les républiques décideront elles-mêmes des règles de cessation de pouvoir des hauts dirigeants mentionnés.
Le document, rédigé par les autorités des deux républiques, a d’abord été soumis aux représentants des organisations sociales des DNR et LNR avant d’être remis au coordinateur du groupe de travail pour les questions politiques de l’OSCE Pierre Morel, rapporte Kommersant citant une déclaration commune des représentants plénipotentiaires des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, Denis Pouchiline et Vladislav Deïnego.
Ce dernier a cependant tenu à rappeler que la volonté des républiques de trouver un arrangement avec les autorités de Kiev date de la première rencontre à Minsk en septembre 2014. « A ce moment-là, malgré les victoires remportées par les insurgés, nous étions prêts à faire un énorme compromis et à rester en Ukraine en tant qu’entités indépendantes afin de mettre fin à l’effusion de sang », a-t-il déclaré au Centre d’information de Lougansk, mardi 9 juin.
Les propositions seront examinées à la prochaine réunion du groupe de travail pour les questions politiques, ainsi que, probablement, à la prochaine réunion du groupe dit « de Normandie » [France, Allemagne, Ukraine et Russie] qui devrait se tenir à Paris le 10 juin. Kiev n’a, par ailleurs, pas encore réagi aux propositions des deux républiques.
Rappelons que le 12 février dernier, les dirigeants français, allemand, ukrainien et russe ont signé les accords de Minsk-2 qui prévoyaient notamment un cessez-le-feu complet et le retrait des armes de la ligne de front. Malgré cela, la ville de Donetsk a de nouveau été secouée par les collisions armées entre les insurgés et les forces régulières avec l’utilisation d’armes lourdes interdites, mercredi 3 juin.