mercredi 11 mars 2015

(blog à finir et à corriger)

Alors, mes chers cinq lecteurs, info ou intox, cette histoire de daech en Irak et Syrie créé par les services américains ?

(source : Conspiracy Watch)

Capture d'écran de l'article diffusé sur Algérie1.com le 11 juillet 2014
Comment une pure intox conspirationniste est passée en moins d'un mois d'une officine de désinformation complotiste à un titre emblématique de la gauche altermondialiste italienne proche du Monde diplomatique.

Eté 2014. Les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), rebaptisé Etat islamique (EI), font régner la terreur dans le Nord de l'Irak. Constitués de salafistes et d’anciens officiers baasistes ayant servi sous le régime de Saddam Hussein, ces extrémistes sunnites sont emmenés par un Irakien de 43 ans, Ibrahim al-Badri al-Samarraï alias Abou Bakr al-Baghdadi.

Mais tout le monde ne souscrit pas à cette « version officielle ». Depuis le début du mois de juin, la République islamique d'Iran essaie de faire passer les succès militaires de l'EIIL pour un complot tramé par la CIA. Et circulent désormais sur le Net des textes expliquant que des documents confidentiels provenant de la NSA et diffusés par Edward Snowdenprouveraient que les services secrets américains, britanniques et israéliens auraient travaillé ensemble pour créer l'EIIL.

Mieux : le Mossad aurait dispensé pendant une année entière à Abou Bakr Al-Baghdadi un entraînement militaire intensif ainsi que des cours de théologie et d’expression en public. Cette opération ultra-secrète de manipulation à grande échelle aurait pour nom « Nid de frelons ». Il s’agirait, pour l’Etat hébreu, de créer de toutes pièces un ennemi à ses frontières mais dirigé contre les Etats musulmans qui sont hostiles à sa présence au Moyen-Orient.

Encore plus déconcertant : Abou Bakr al-Baghdadi serait « de père et mère juifs » et s’appellerait en réalité « Simon Elliot » (ou « Elliot Shimon ») !

L'origine de ces intox se perd dans les méandres du Net mais toutes semblent provenir d'officines de désinformation iraniennes. Ainsi, le premier texte en français affirmant qu'Abou Bakr al-Baghdadi a été « formé » par le Mossad est paru le 9 juillet 2014 sur Al-Imane.org, un site musulman qui fait l'apologie du Hezbollah libanais (pro-iranien) et du Hamas palestinien. Lui-même se baserait sur des dépêches émanant d'Al-Manar, le site du Hezbollah, et de l'agence de presse semi-officielle iranienne Fars News, dont la réputation est entachée de manquements répétés à la déontologie journalistique la plus élémentaire. Un article au contenu similaire de celui d'Al-Imane.org est publié le 11 juillet 2014 sur Algérie1.com puis, en version anglophone, le 15 juillet sur le site du journal bahreïni Gulf Daily News, qui abandonne toute mention à Al-Manar ou à Fars News. C'est sur ce dernier texte que s'appuient la plupart des sites conspirationnistes relayant l'intox. Car les fameux documents de la NSA censés contenir ces révélations fracassantes sont - est-il besoin de le préciser ? - introuvables. Quant aux propos douteux attribués à Edward Snowden, ils ne sont accompagnés d'aucune source et il est impossible d'en vérifier l'authenticité. Glenn Greenwald, le journaliste américain qui a publié les révélations de Snowden, a d'ailleurs personnellement démenti ces rumeurs sur Twitter.

A cela, il faut ajouter que l'« information » selon laquelle Abou Bakr al-Baghdadi serait juif provient de l’agence de presse Mashregh News, autre officine iranienne affiliée aux pasdarans, les Gardiens de la Révolution islamique. Mashregh News a notamment diffusé une capture d'écran présentant l'un des participants à une rencontre entre le sénateur américain John McCain et des responsables de l'Armée syrienne libre en 2013, comme étant Abou Bakr al-Baghdadi (1).
Capture d'écran issue du site de Mashregh News et diffusée sur Algérie1.com

Que de telles affabulations se retrouvent dans les colonnes de publications complotistes dénuées de sérieux ou d’extrême droite comme GlobalResearch.ca (le site de Michel Chossudovsky), InfoWars (d’Alex Jones), Croah.fr (de Joe Le Corbeau), AlterInfo (de Zeynel Cekici), UPR.fr (de François Asselineau), Le-Blog-Sam-La-Touch, Wikistrike, Les Moutons Enragés, Allain Jules, Al-Manar, MetaTV, Wikibusterz.com, Liveleak.com, etc., cela n’a rien d’étonnant. Qu’elles s’invitent dans les colonnes d’une publication historique de la gauche dite « critique », voilà qui a tout pour inquiéter.

Car l'information controuvée parue successivement dans Al-Imane.org, Algérie1.com et le Gulf Daily News est reprise, mot pour mot (2), en date du 4 août 2014, dans le journal communiste Il Manifesto (3) sous la plume de Geraldina Colotti, la directrice de l’édition italienne du Monde diplomatique. En définitive, il aura fallu moins d'un mois à l'intox complotiste pour investir la presse d'opinion conventionnelle.


Notes :
(1) C'est un procédé classique de la rhétorique conspirationniste. Il a par exemple été utilisé dans la théorie du complot sur l'attentat du marathon de Boston où l'une des victimes ayant perdu ses jambes dans l'attentat a été accusée, photo à l'appui, de jouer la comédie et d'être en réalité un ancien soldat ayant déjà perdu ses jambes en Afghanistan.
(2) Dans l'article d'Il Manifesto, on lit : « Selon les documents de Snowden, actuellement réfugié en Russie, la CIA et le Mossad ont également formé l'actuel leader de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). (…) Al-Baghdadi était emprisonné à Guantanamo Bay entre 2004 et 2009. Au cours de cette période, la CIA et le Mossad l’auraient recruté pour créer un groupe capable d'attirer des djihadistes de différents pays vers un seul endroit et ainsi les tenir éloignés d'Israël. Pour Snowden, "la seule solution pour protéger l'Etat juif est de lui créer un ennemi à ses frontières, mais en le dirigeant contre les Etats islamiques qui sont opposés à sa présence". Une opération secrète appelée "Nid de frelons" ».
(3) Il Manifesto abrite l’édition italienne du Monde diplomatique.

(dernière mise à jour : 17/08/2014)

Ah, là, là, je sais pas pour les services israéliens, mais, les irakiens ont quand même arrêté quatre individus israélo-américains derrière les lignes de daech dans leur dernière offensive sur Tikrit venus livrer des armes.
Mais, passons, les ricains ou plutôt, le camp anglo-saxon, de plus en plus, mènent leur barque en solo. Il est vrai que c'est ce camp qui est à l'origine du nouvel ordre mondial et qui cherche à l'imposer au monde par tout les moyens ou plutôt, dirons-nous, les banquiers de la City et de Walla Street.
Bizarre, ce sont les mêmes !

(source : Cercle des Volontaires)

Escalade : les États-Unis envoient un bataillon de parachutistes en Ukraine (Politis)

Michael Foster, colonel de la 173ème brigade aéroportée
Michael Foster, colonel de la 173ème brigade aéroportée
Il faut croire que ça va sérieusement mal, dans le Donbass, pour les troupes du président Porochenko. Après la Grande-Bretagne, les États-Unis viennent donc de décider officiellement l’envoi de quelques 600 parachutistes appartenant à la 173ème brigade aéroportée.
L’annonce en a été faite lundi par le colonel Michael Foster, commandant de la brigade en question, et confirmée par Ben Hodges, haut commandant des forces américaines en Europe.
L’arrivée des premiers éléments de ce bataillon formé au combat est prévu d’ici le 8 mars. Leur mission ? Non, non, pas combattre, bien sûr ! Mais former ce qui reste des troupes de Kiev aux maniements des armes américaines en voie d’expédition.
En attendant, pour meubler le silence assourdissant des bruits de bottes, le premier ministre italien, Matteo Renzi, se rend à Kiev et à Moscou « pour évoquer le règlement de la crise ukrainienne » (4 et 5 mars). La chancelière allemande, Angela Merkel, invite les principaux protagonistes à un pince-fesses berlinois « format Normandie » pour papoter des avancées du cessez-le-feu. Et pour ne pas être en reste, François Hollande déclare dans un communiqué que malgré des « progrès » dans la résolution du conflit, la situation doit encore être « améliorée ».
Nul doute que les 600 paras de la 173ème brigade US et leurs collègues britanniques vont s’y employer avec zèle sur le terrain. D’ailleurs, sur le sujet, le colonel Michael L. Foster fait dans la fine nuance (vidéo) :
« Si la Russie envahit l’Ukraine, qu’est-ce qui nous dit qu’ils n’envahiront pas les États-Unis après ? »
Auteur : Le Yeti


vvv

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