(blog à finir et à corriger)
Hélas, mes chers cinq lecteurs, le Gange, fleuve sacré de l'Inde n'est plus qu'un cloaque. Peut-on le sauver ?
(source : Sciences et Avenir)
Eh, oui, l'industrie tue !
Allons-nous connaître bientôt cela en France ?
(source : Bastamag)
Hélas, mes chers cinq lecteurs, le Gange, fleuve sacré de l'Inde n'est plus qu'un cloaque. Peut-on le sauver ?
(source : Sciences et Avenir)
Le fleuve sacré de l'Inde est devenu un immense égout. Que le nouveau Premier ministre indien Modi promet de dépolluer.
Des ouvriers déchargent des peaux de buffle destinés aux tanneries de cuir, premiers responsables de la pollution du Gange, le 26 juin 2014 dans la région de Kanpur, en Inde © SANJAY KANOJIA / AFP
PARI. Alors qu'il venait célébrer son triomphe électoral sur les bords du Gange, le Premier ministre indien Narendra Modi s'est permis une promesse périlleuse : nettoyer le fleuve sacré des hindous, devenu un immense égout. Nombreux avant lui se sont risqués à cette entreprise de dépollution. En vain.
Nulle part le défi ne semble plus insurmontable qu'à Kanpur, à environ 500 km au nord de New Delhi, connue pour son industrie du traitement du cuir.
Poissons mort et odeur pestilentielle
Le fleuve que les Hindous croient capable de purifier des péchés sert de conduit d’égout géant. C'est là qu'échouent les excréments à peine retraités des habitants et les déchets industriels chimiques.
BACTÉRIE. Des pèlerins continuent de braver le danger d'une immersion dans cette eau où le taux de bactéries fécales peut atteindre 200 fois la limité autorisée, selon les autorités locales.
Mais ils sont de plus en plus découragés. Vijay Nishad, qui transporte les pèlerins sur l'eau depuis plus de 15 ans, explique que son activité souffre de cette pollution. "Environ 100 à 200 personnes sont venues pour se baigner ce matin mais elles sont reparties sans mettre un pied dans l'eau à cause des poissons morts et de l'odeur terrible", dit-il à l'AFP.
Allons-nous connaître bientôt cela en France ?
(source : Bastamag)
EXTRACTIVISME
Bientôt des mines près de chez vous ?
Avec la raréfaction des métaux et une demande toujours plus forte, l’extraction minière a le vent en poupe. En France, plusieurs permis de recherches ont été accordés dans la Sarthe, la Mayenne, ou la Creuse. Des demandes de permis sont en cours dans d’autres départements. Une ruée vers les minerais qui ne sera pas sans conséquences sociales et environnementales. Quel impact aura ce soudain intérêt pour les métaux de l’Hexagone ? « C’est maintenant, pendant la phase ’’d’exploration’’, que se décide l’avenir », alerte le collectif Aldeah, spécialiste de l’extractivisme, à quelques jours du festival international contre l’exploitation minière, qui se déroulera à Lussat, dans la Creuse.
Il y a un an, le ministère de l’Économie et du Redressement productif accordait à l’entreprise Variscan, filiale d’une société minière domiciliée en Australie, un premier « permis de recherches de mines » (PER). Ce PER de Tennie couvre 205 km2 entre la Sarthe et la Mayenne. Cinq mois plus tard, le PER de Villaranges, dans la Creuse, est octroyé à Cominor, une autre micro-entreprise au capital social d’à peine 38 125 euros. Sa maison-mère canadienne, La Mancha, est aujourd’hui détenue par un fond d’investissement luxembourgeois [1].
En février dernier, le portefeuille minier de Variscan s’est vu compléter par le permis de Saint-Pierre (Maine-et-Loire). Ceux de Beaulieu (Loire-Atlantique) et de Merléac (Côtes d’Armor), pour lesquels la « consultation du public » est terminée, devront suivre bientôt. Plusieurs autres demandes sont en cours d’instruction. Parmi les métaux convoités, on trouve principalement le cuivre (à Tennie), l’or (à Villeranges et Saint-Pierre) et l’étain (à Beaulieu), mais également de nombreux autres minerais qui peuvent y être associés : zinc, plomb, argent, antimoine, tungstène, niobium, tantale, molybdène, lithium, indium, germanium… Comment s’explique ce nouvel intérêt pour les métaux de l’Hexagone ?
8 millions de kilomètres de câbles de cuivre en Europe
Aujourd’hui, presque tous les objets qui peuplent notre quotidien contiennent des métaux. 8 millions de kilomètres de câbles de cuivre assurent le transport du courant électrique en Europe. Une voiture individuelle en contient en moyenne 2 km (soit 20 kg), mais aussi 780 kg d’acier, 130 kg d’aluminium, 15 kg de zinc et 8 kg de plomb. En France, le bâtiment et les travaux publics consomment près de 4 millions de tonnes d’acier par an. Un avion long-courrier de nouvelle génération (du type A350) est fait d’approximativement 23 tonnes d’aluminium, 17 tonnes d’alliages de titane et 12 tonnes d’aciers et d’alliages spéciaux. Et il faut 240 tonnes de nickel pour construire un réacteur de centrale nucléaire EPR.
Les innovations multiplient sans cesse les composants métalliques des « biens » individuels de consommation, que la publicité se charge de nous faire acheter. La haute technologie « intelligente » (téléphones, ordinateurs, etc.) et les nouvelles technologies « vertes » (voitures hybrides ou électriques, photovoltaïque, éolien, etc.) engloutissent des quantités toujours croissantes non seulement de cuivre et de silicium, métaux par excellence des applications électriques et électroniques, mais également de platine et de palladium, d’or et d’argent, de gallium et d’indium, de germanium, de titane, de tantale (coltan), de lithium, de cobalt et de terres rares.
Voiture, avion, shampoings, encres... Des métaux partout !
Dans le passionnant ouvrage Quel futur pour les métaux [2], auquel cet article emprunte des données, les ingénieurs Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon attirent l’attention sur les « usages dispersifs » des métaux (lire aussi notre article Quand le monde manquera de métaux). C’est-à-dire « l’incorporation de métaux dans des produits chimiques ou des objets de consommation courante » qui, de même que les alliages de plus en plus nombreux et sophistiqués, augmentent la part des minerais définitivement perdus pour le recyclage.
Les métaux se retrouvent ainsi dans les pigments, les encres et les peintures, les fertilisants, les additifs dans les verres et les plastiques, les pesticides ou les feux d’artifice. Mais aussi : dans les shampoings (sulfure de sélénium, strontium ou mercure), les teintures pour cheveux (bismuth, plomb, cobalt), les rouges à lèvres nacrés (bismuth, un métal lourd associé au plomb), les savons désinfectants (arsenic ou sélénium), les déodorants (aluminium, zirconium, sulfate de zinc), les dentifrices (titane pour colorer en blanc, sulfate de zinc, parfois étain), les lames de rasoirs jetables (cobalt), les fleurs coupées (sulfate de nickel ou nitrate d’argent pour garder la fraîcheur !), les colorants alimentaires (aluminium) ! En 2012, la production mondiale des métaux (extraction et traitements pour séparer les minerais) a dépassé les 3 milliards de tonnes [3].
Une croissance métallo-intensive
Nos systèmes de production sont de plus en plus « métallo-intensifs ». Bien sûr, notre recours aux métaux est ancien. Certains – le cuivre, l’or, l’argent – étaient déjà connus au Néolithique. L’étain (et le bronze), le fer (et l’acier), le plomb et le mercure, étaient exploités avant la révolution industrielle. Les métaux ont inspiré des mythes et des sciences – l’astrologie et surtout l’alchimie, la « médecine des métaux ». Ils ont provoqué de nombreux conflits et motivé des conquêtes : Jules César cherchait déjà à accéder aux filons d’or de la Gaule ! La « découverte » des Amériques par l’Occident a signé le début d’une longue histoire de pillage, à commencer par les trésors aztèque et inca et l’extraction des phénoménales quantités d’argent des mines péruviennes et mexicaines dès les premiers siècles de la colonisation.
Néanmoins, c’est avec les révolutions industrielles – à commencer par la première, celle du fer et du charbon – que la consommation des métaux passe elle aussi à l’échelle industrielle. Aux 18ème et 19ème siècles, le développement de la chimie et de la métallurgie (notamment de l’électrolyse) permet de découvrir de nouveaux métaux (zinc, cobalt, nickel, manganèse, molybdène, tungstène, titane, chrome,...) qui ne seront réellement utilisés qu’au 20ème siècle. Résultat ? Entre 1900 et 2000, alors que la population n’a fait que quadrupler, la consommation des métaux a été multipliée par 19 [4] ! Et elle a encore doublé au cours des vingt dernières années. De l’utilisation d’une vingtaine de « grands métaux » il y a 30 ans, nous sommes passés à plus de 60 aujourd’hui [5] ! Selon le World Gold Council, plus de deux tiers de l’or extrait depuis sa découverte, il y a 6000 ans, l’a été lors des cinquante dernières années…
Explosion de la demande et flambée des prix
La demande de métaux des pays émergents, en premier lieu celle de la Chine, poussée par leur croissance industrielle, leur urbanisation et par ce qu’il est convenu d’appeler « l’élévation de leur niveau de vie », est venue s’ajouter à celle des pays « émergés » depuis longtemps. A quelques exceptions près, ces derniers n’ont pas baissé leur consommation de métaux, alors même que beaucoup d’industries fortement consommatrices ont été délocalisées. D’où l’explosion de la demande de métaux ferreux, d’alliages, de cuivre, d’aluminium, de zinc, de nickel et d’autres grands métaux industriels, pendant que l’invasion des marchés par de nouveaux produits technologiques à l’obsolescence croissante booste la consommation des métaux high-tech, déjà relativement rares et surtout inégalement répartis sur la croûte terrestre.
Quant aux métaux précieux, l’or, mais aussi l’argent, en plus de finir en bijoux (67% de l’or extrait) ou dans les coffres forts des banques centrales, ils sont aussi considérés comme des valeurs refuges. Ils attirent les épargnants– surtout au temps des tempêtes financières. Enfin, l’industrie de la défense, grande consommatrice de métaux, continue, par ses achats massifs, à peser sur les marchés de tout son poids. En juin 2013, la Chine, qui modernise son armement, acquiert un sixième des stocks du nickel raffiné du London Metal Exchange, la première bourse des métaux du monde. Avec la financiarisation croissante des marchés (qui favorise les investissements spéculatifs), ces différents facteurs ont provoqué une véritable flambée des prix des principaux métaux au cours des dix dernières années : plus de 400% d’augmentation pour l’or, le cuivre et l’étain entre 2002 et 2012, 150% pour le zinc, 350% pour le plomb, plus de 550% pour l’argent [6] !
Menaces de pénurie et reconstitution des stocks stratégiques
Face à ce boom des prix et à la menace de l’épuisement des réserves, les grandes puissances recommencent à considérer l’approvisionnement en métaux comme un objectif stratégique. Les stocks datant de la guerre froide ont été en grande partie démantelés dans les années 1990, et il était attendu que le marché – dominé par les grands groupes privés – garantisse la disponibilité des métaux à tout moment. Mais aujourd’hui, la « main invisible du marché » est en panne. La libre circulation est loin d’être totale, notamment pour ce qui concerne de nombreux « petits » métaux, dont les nouvelles technologies sont particulièrement gourmandes et pour lesquels les pays à la fois producteurs et consommateurs (comme la Russie ou la Chine) n’hésitent pas à mettre en place des restrictions à l’exportation ou à l’investissement étranger. C’est dans ce contexte que la constitution des stocks stratégiques revient à l’ordre du jour. Plusieurs pays – Japon, Corée du Sud, États-Unis, Chine – ont déjà pris des dispositions en ce sens.
L’Union européenne s’intéresse également de près à la sécurité de ses approvisionnements en métaux stratégiques. En 2008, la Commission européenne publie l’« Initiative Matières premières », étayée plus tard par d’autres communications [7]. La stratégie de l’Union s’y décline en trois axes : le recyclage, mais aussi et surtout, le déploiement d’une « démocratie des matières premières » visant à garantir l’accès à des gisements dans les pays producteurs (un pilier ouvertement néo-colonialiste...) et, enfin, le développement du potentiel local d’extraction. C’est dans ce contexte qu’on assiste à une relance de projets miniers en Europe. Dont beaucoup provoquent de retentissantes résistances populaires, comme en Grèce, en Espagne, en Roumanie, en particulier face aux mégaprojets d’exploitation de métaux précieux à ciel ouvert.
Le nouvel avenir minier de la France
La France, prenant acte des lignes directrices européennes, en janvier 2011, crée le Comité des métaux stratégiques (Comes), une structure de concertation entre l’administration, les organismes publics [8] et les entreprises, censée identifier les besoins industriels en métaux stratégiques et critiques. Puis relancer l’activité minière et sécuriser les approvisionnements, que ce soit en favorisant la prospection, le recyclage, la recherche et développement ou encore la « coopération internationale et [la] diplomatie minière ».
Arnaud Montebourg a inscrit volontiers le développement des mines dans les objectifs du « redressement productif » dont il a la charge. Il fait donc son possible pour donner confiance aux potentiels investisseurs, multiplie des déclarations enthousiastes au sujet de l’avenir minier de la France et octroie à tout-va des permis de recherche [9].
Chercher une aiguille dans une botte de foin
Selon l’U.S. Geological Survey, il ne reste plus que 30 à 60 ans de réserves exploitables pour le cuivre, le nickel, le plomb, le mercure, et entre 10 et 30 pour l’argent, l’or, l’antimoine, le zinc ou l’étain. Mais ces chiffres sont deux fois plus importants pour les « réserves base », celles qui ne sont pas, pour l’instant, exploitables techniquement et/ou rentables économiquement, et qui peuvent venir grossir les réserves si la technologie progresse et si les prix montent suffisamment pour rendre les dépenses nécessaires envisageables. Par exemple, les réserves identifiées de cuivre étaient de 100 millions de tonnes en 1950, mais 339 millions de tonnes ont été extraites entre 1950 et 2000, et il en reste autour de 500 millions de tonnes aujourd’hui [10]. Il est vrai que les découvertes de nouveaux gisements se heurtent à un moment donné à des limites géologiques – aujourd’hui, il n’y a presque plus de découvertes. Mais comme pour les hydrocarbures, la notion de « réserve » est aussi liée à la rentabilité économique, et donc aux prix. Elle reste relative.
La flambée des prix des métaux a ainsi rendu économiquement intéressants des gisements autrefois considérés comme trop pauvres, alors que le développement technologique (notamment la lixiviation au cyanure ou à l’acide sulfurique) permet de récupérer les minerais de plus en plus disséminés. Aujourd’hui, l’extractivisme minier étend ses frontières dans des régions de moins en moins accessibles, sur des territoires indigènes, dans des zones naturelles protégées, mais également dans des aires déjà exploitées auparavant (Rouez, Châtelet, Abbaretz …) en espérant qu’il y reste quelque chose à extraire. Même les stériles, ces montagnes de débris des exploitations passées, contiennent encore des minerais en concentrations infimes. Et sont parfois considérés comme présentant un intérêt. Aujourd’hui, pour l’or, deux grammes d’or extrait par tonne de roche « valent » l’effort !
Une contamination de l’environnement
Les technologies minières modernes étendent non seulement le domaine de l’exploitable, mais également les risques de pollution. Elles ont recours à un grand nombre de réactifs chimiques potentiellement toxiques, utilisent d’énormes quantités d’énergie et d’eau et génèrent d’immenses volumes de déchets. L’accumulation de résidus d’exploitation (stériles) provoquent des drainages miniers acides (acidification des eaux pluviales et donc des réseaux hydrographiques par ruissèlement sur ces stériles). Ainsi que la libération, au contact avec l’eau et l’air, des métaux lourds, d’arsenic et/ou de substances radioactives contenus naturellement dans la roche, qui contaminent l’environnement pour plusieurs siècles.
Pour les communautés rurales, au Sud comme au Nord, l’industrie minière implique aussi des modifications profondes des modes de vie. Peu intensive en main d’œuvre, elle rentre souvent en conflit – du fait de l’emprise au sol, des pollutions qu’elle génère et de la concurrence qu’elle implique pour les ressources, notamment pour l’eau – avec les activités économiques préexistantes. Le tourisme et l’agriculture se trouvent parmi les secteurs le plus directement impactés.
Une mine écologique ?
Les éleveurs de poulets fermiers de Loué, qui vivent et qui travaillent sur le périmètre du permis de Tennie, ont par exemple de quoi être inquiets. Certes, l’entreprise Variscan annonce une mine souterraine et « verte », qui ne ressemble (a priori) pas aux méga-exploitations à ciel ouvert dont les conséquences désastreuses sont amplement documentées et dénoncées. Mais certains parallèles ne rassurent pas. Dans le département andin de Cajamarca, au Nord du Pérou, on se souvient encore qu’en 1993, lorsque la multinationale Yanacocha [11] y démarrait son projet de la plus grande mine d’or d’Amérique du Sud, il s’agissait de la première « mine écologique » du pays. A ciel ouvert, certes, mais qui devait être un exemple pour le monde.
19 ans plus tard, le résultat est sans appel : plusieurs lacs asséchés, consommation exubérante d’eau, tarissement des rivières, d’innombrables cas de pollution aux substances toxiques, notamment au cyanure, maladies professionnelles liées à la manipulation de mercure, difficultés croissantes pour les éleveurs de la région de vendre leur lait et leur fromage à cause des pollutions désormais formellement attestées [12].
Quant aux vertes promesses de Variscan, une autre interrogation nourrit des doutes à leur égard : quelles sont les chances pour que Variscan exploite elle-même la future mine du permis de Tennie ? Et quid de Cominor ? Comment une entreprise au capital social d’à peine 38 125 euros pourrait-elle exploiter l’or de la Creuse ? Un tiers de la production mondiale est assuré par seulement dix entreprises minières. Dans ce secteur, la concentration ne cesse de s’accroître. Les exploitations, souvent gigantesques et hautement technicisées, exigent des investissements conséquents que les petites sociétés ne pourront jamais assumer. Mais ce n’est pas leur rôle : les sociétés qui exploitent et celles qui explorent sont rarement les mêmes.
Des entreprises « juniors » aux méthodes parfois violentes et anti-démocratiques
Ainsi, l’exploitation des gisements importants est généralement assumée par les « majors », de grandes entreprises transnationales dotées de considérables capacités technologiques et financières. Mais l’exploration est dévolue aux sociétés dites « juniors », aux faibles moyens et pouvant être créées de toute pièce du jour au lendemain. Les gains que génèrent ces entreprises sont entièrement spéculatifs : cotées en bourse – celle de Toronto leur offre des conditions particulièrement avantageuses – elles se consacrent à faire monter le prix de leurs actions, émettent des informations visant à confirmer le potentiel des prétendus gisements jusqu’à pouvoir se vendre à une Major.
Pour cela, elles font parfois effectivement de l’exploration. Parfois, un simple achat d’études déjà conduites par d’autres suffit. Souvent, le résultat est connu d’avance, et ce n’est pas un hasard si la plupart des fondateurs des Juniors sont géologues. Variscan a été créée par d’anciens géologues du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), organisme public de géologie, qui se trouve aux premières loges pour connaître le potentiel du sous-sol français. Parfois, il arrive que les Majors se fassent avoir. Areva a ainsi vécu une amère expérience avec l’achat d’UraMin, une coquille presque vide, aux gisements surévalués [13].
C’est pendant la période d’exploration que se décide l’avenir
Si l’heure de l’exploitation n’a pas encore sonné pour les permis français, les riverains peuvent donc dormir tranquilles ? Depuis deux ans, les prix des principaux métaux baissent. Même celui de l’or ! Recul passager ou retournement de la conjoncture ? Dans tous les cas, un probable répit. Malgré cela, en Sarthe et Mayenne, comme dans la Creuse, en Maine-et-Loire, en Loire Atlantique et dans toute autre région qui se voit promettre un destin aux couleurs de l’industrie minière moderne, c’est maintenant, pendant la phase « d’exploration », que se décide l’avenir.
Si une entreprise comme Barrick Gold, Rio Tinto ou Newmont venait à s’intéresser aux sous-sols français, il serait bien plus difficile de faire entendre ses craintes que tant que ce sont Variscan et autres Cominor qui occupent le terrain. Laisser les Majors arriver, c’est rendre beaucoup plus improbable l’abandon du projet. En attendant, l’une des principales tâches des Juniors, dont beaucoup sont tristement célèbres dans les pays du Sud pour leurs méthodes particulièrement violentes et anti-démocratiques, est justement de rendre les projets miniers « socialement acceptables », tout comme de contenir et d’étouffer l’opposition.
Anna Bednik, Collectif Aldeah
Le site Internet du Collectif Aldeah, « Alternatives au développement extractiviste et anthropocentré », est un espace d’information, de réflexion et d’action autour des problématiques socio-environnementales, de l’extractivisme et des alternatives au développement.
Photo de une : CC Gord McKenna
Finalement, aujourd'hui, je suis fatigué de la vie, je n'ai plus envie de communiquer.
Bien le bonjour chez vous.
René.
Bien le bonjour chez vous.
René.
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