Salut à tous ces salauds qui nous font bouffer de la merde, respirer de la merde, nous rendent malades et nous font respirer un air pourri et qui nous volent au point de nous jeter à la rue. Salut à ces gens qui organisent les futurs états totalitaires pour nous enlever le droit de nous exprimer, et salut, à nous qui fermons notre gueule !
Alors, mes chers cinq lecteurs, n'auriez-vous pas envie de changer de vie ?
(source : les brindherbes engagés)
Etre paysan plutôt qu’agronome
agro-industriel, c’est le choix qu’ont fait Florent et Sophie : changer
de vie et pratiquer une agriculture écologique et proche des autres. Ils
témoigneront à la Rencontre de Reporterre, demain jeudi, avec Pierre
Rabhi et Charles Piaget.
Dans la Beauce, cette grande région naturelle du bassin parisien qui s’étend sur l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, ainsi qu’une partie du Loiret, de l’Essonne et des Yvelines, l’épi de blé court à perte de vue. Les champs, en rangées monotones, défilent les uns après les autres sur une terre sans arbre. Au cœur de ce traditionnel « grenier de la France », il paraîtrait absurde de se mettre à semer des légumes. Pourtant, c’est bien ce que Sylvie Guillot et Florent Sebban ont décidé de faire ; et depuis 2011 au village de Pussay dans l’Essonne, ils le font !
Avant de penser à devenir maraîcher, Florent n’avait comme vision de l’agriculture que ces immenses productions céréalières destinées à l’exportation, ne laissant à la terre locale et aux habitants que le reste de leurs pesticides. Et pour cause : après des études de commerce et de relations internationales, il travaillait pour des associations de solidarité internationale telles que Coordination Sud ou Eurostep dont la vocation, entre autres, est de limiter les dégâts que les politiques européennes causent dans les pays du Sud. Tout en vivant dans le Thalys entre Paris et Bruxelles, il prêchait le développement d’une agriculture endogène en Afrique, contre une Europe qui investit dans un modèle d’exportation par obsession de l’augmentation du PIB.
Sylvie, elle, cultive une passion pour le végétal depuis toujours. Quand elle étudiait à l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers pour être ingénieur agricole, au début des années 2000, les cours sur la biodiversité étaient perçus par la majorité des étudiants comme plutôt ridicules. Elle a ensuite travaillé chez Arvalis où elle expérimentait sur des pommes de terre pour les préserver du mildiou, un champignon qui les attaque, « sur beaucoup de pommes de terre, en conventionnel ». Selon elle, la logique de la boîte restait dans le « produire plus et mieux, surtout plus. »
Il y a cinq ans, autour de 27 ans, Sylvie et Florent s’écrient « On change de vie ! ». Ils ressentent la nécessité de vivre en cohérence concrète avec leurs idées, de se recentrer. Pour cela, il faut trouver un endroit, une activité, se relocaliser et, ce qui leur importe avant tout, créer du lien social.
Ils gardent chacun leur emploi, Florent se lance dans une formation à distance de production horticole dont les révisions ont souvent lieu dans les allées du magasin Jardiland, et pendant plus de deux ans ils cherchent des terres pour s’installer en maraîchage. Ils essuient un certain nombre de déceptions, d’autant plus qu’ils ne sont pas fils de paysans mais d’intellectuels.
À la Chambre d’agriculture qui les retire d’un projet à cause de l’arrivée de concurrents plus argentés, ils demandent :
« Vous n’avez donc pas un rôle social ?
– Mais Monsieur, leur répond-on, c’est la loi de l’offre et de la demande ! »
Tout au long de leur périple, ils sont heureusement soutenus par le pôle Abiosol – réunion de l’association Terre de liens, du réseau des AMAP d’Ile-de-France (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et du Groupement des agriculteurs bio d’Ile-de-France – qui accompagne les projets et aide à l’installation dans la région.
Enfin, en avril 2011, ils répondent à une annonce de la mairie de Pussay qui cherche des maraîchers pour s’installer sur des terres communales. Le projet d’aménagement du territoire du maire EELV se distingue radicalement de celui de son prédécesseur UMP, qui voulait faire construire des lotissements ou un supermarché sur ces six hectares inoccupés, prêtés aux céréaliers du coin depuis des années, « en attendant ». Cette fois-ci les choses s’organisent très vite, et Sylvie et Florent peuvent semer leurs premières graines au printemps 2012. « On n’a sauté aucune étape administrative, tout s’est fait dans les règles… Donc avec une réelle volonté politique, c’est possible ! » L’opposition est pourtant revenue au combat en alertant la population au nom de la croissance économique de la commune, mais le projet des nouveaux Pussayens a été soutenu par la majorité des familles.
La Ferme Sapousse naît au milieu des champs de blé.
L’installation de Sylvie et Florent a provoqué la création d’une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) sur la commune-même de Pussay, qui compte 1800 habitants, puis une à Méréville, un village de 3000 habitants situé à moins de dix kilomètres. À Pussay désormais, ils fournissent plus d’une famille sur dix. De cette façon, le jeune couple développe véritablement son projet d’« agriculture citoyenne ». L’AMAP est un système dans lequel des paysans et des citoyens, ensemble, décident de se nourrir autrement et d’expérimenter un modèle agricole soutenable et solidaire.
Sylvie et Florent tenaient absolument à travailler sous cette forme-là, qui les met en lien direct avec la population locale. Ils se considèrent, avec les amapiens, former un groupe de co-producteurs – la production nécessitant aussi bien le financement, l’investissement matériel, le travail manuel, l’aide ponctuelle… Et tous les samedis matins pendant la belle saison, ceux qui le souhaitent peuvent venir sur la ferme aux « ateliers récolte », sortir de terre leurs propres légumes. De plus en plus, les adhérents s’investissent et se sentent partie prenante de l’aventure. Ils s’amusent et les liens grandissent. La relation entre villages et terre se tisse à nouveau.
Florent est également administrateur du réseau AMAP Ile-de-France. Il est essentiel pour lui d’appartenir à une organisation collective, qui donne du sens à l’action de chacun. Le modèle qu’ils défendent est pérenne, ses résultats sont immédiats et tangibles. Il peut se reproduire autant que nécessaire, puisqu’il agit au niveau local. C’est un système avec lequel il est possible de transformer la société. Le politique est là, entre les mains.
« - Et la vie, ici ?
– On se sent mieux dans son corps », assurent-ils d’un sourire qui respire la fraîcheur du vent.
Florent et Sylvie témoigneront lors de la première Rencontre de Reporterre, avec Charles Piaget et Pierre Rabhi, jeudi 10 octobre à Paris.
Naturellement, pour changer de vie, il faut parfois du matériel et ce matériel peu coûter chez les fournisseurs.
(source : Bastamag.net)
Le principe est simple : il s’agit de fabriquer artisanalement des machines industrielles, à très bas coût (en moyenne 8 fois moins que celles fabriquées industriellement), et d’expliquer à ceux qui le souhaitent comment les reproduire eux-mêmes. Un guide de construction, le « Global Village Construction Set » offre le mode d’emploi de ces innovations. Sur une ferme de 12 hectares dans le Missouri, Marcin Jakubowski et son équipe travaillent sur la construction de prototypes, et sur la documentation pour diffuser ces innovations. Avec un mode de fabrication assisté par ordinateur et des imprimantes 3D, « les produits peuvent être conçus comme des Legos », explique Marcin Jakubowski. L’objectif est de penser des outils modulables et adaptables, les plus simples possibles pour pouvoir être reproduits facilement. Une sorte de meccano à taille humaine, permettant de construire des maisons (grâce aux machines fabriquant des briques de terre), de créer un système économique et agricole diversifié, des machines pour répondre aux besoins de base, et même offrir tout le confort moderne possible.
Recensement et adaptation des outils, réalisation et diffusion des plans
La démarche s’inscrit dans le courant de l’Open source ecology. Une utopie et des pratiques que veut faire vivre l’association Adabio construction, en Ardèche. En se basant cette fois davantage sur les savoir-faire issus d’un métier, celui d’agriculteur, que sur la co-construction d’outils ex nihilo par des ingénieurs et bricoleurs. Objectif de ce projet : la création d’outils agricoles, à construire soi-même, à partir de plans libres de droits. L’idée est née du constat que des agriculteurs font de nombreuses trouvailles en bricolant, en adaptant des outils pour leur travail quotidien, de manière intuitive. L’association s’est donc donnée pour mission de recenser ces inventions, d’en tracer les plans et de les diffuser. En 2009-2010, une quinzaine d’outils sont répertoriés : planche permanente pour compacter la terre dans la culture de légumes bio, cadre de vélo utilisé pour désherber, dispositif de traction animale, poulaillers mobiles... Une seule exigence : que ces outils soient reproductibles. Et qu’on puisse les construire avec peu de matériel.
Le projet est porté par des maraichers bio et des techniciens de l’ADABio (association des producteurs biologiques). « On part d’une recherche empirique, qui valorise le savoir-faire des paysans, explique Julien Reynier, chargé de développement de l’association. On va à l’inverse du modèle des chambres d’agriculture qui veulent diffuser des savoirs dans une démarche descendante ». L’enjeu est de mutualiser et co-produire des outils, pour renforcer l’autonomie des exploitations agricoles. « Car l’agriculture bio, ce n’est pas celle de nos grands-pères, c’est au contraire quelque chose de très technique », poursuit Julien Reynier. Il faut notamment réussir à s’affranchir des intrants chimiques, engrais, pesticides.
Créer des farm-labs, ateliers ouverts et coopératifs
Après le recensement, vient l’étape de la « recherche et développement » par les salariés d’Adabio [1]. Du « toilettage », pour rendre diffusables les outils bricolés sur le terrain. Ces outils créés sont souvent le fruit de la récup’, il faut donc voir comment les fabriquer avec un matériel accessible à tous, notamment des barres de métal « standard ». A partir de là est rédigé un guide avec les recettes de construction, les côtes, références, plans 3D, plans éclatés... « Comme les modes d’emploi d’Ikea ! », sourit Julien Reynier. 600 exemplaires de ce guide sont vendus. Une centaine de paysans participent à des formations, pour apprendre à construire ces outils « open source ».
Pour les agriculteurs, le jeu en vaut la chandelle. Avec ce système, une planche permanente, utilisée pour le compactage de la terre, coûte environ 2000 euros en matière première, plus une semaine de travail. Dans le commerce, c’est trois fois plus cher. Les commandes groupées de barres de métal de 6 mètres permettent aussi de réduire les coûts. Reste à trouver un lieu pour que chacun puisse venir créer ses outils. « Pour les formations, on loue des ateliers dans des lycées agricoles, on vient avec notre camion plein de matériel pédagogique », explique le chargé de développement. L’association s’est installée dans une ancienne papeterie près de Grenoble et recherche des financements pour y aménager 600 m2 d’ateliers. « Dans l’idéal, il faudrait des ateliers communaux, où chacun peut venir travailler le métal. Des farmlabs, sur le modèle des fablabs qui se développent en ville surtout ».
Une manufacture open source
Les outils créés, les plans et modes d’emploi, sont sous licence Creative Commons By-NC (pas d’utilisation commerciale), pour éviter une « récupération » par le secteur marchand. « Mais le débat est ouvert, précise Julien Reynier. Avons-nous quelque chose à craindre ? Nous souhaitons une diffusion large des pratiques d’auto-construction » [2]. L’association est en lien avec le réseau états-unien FarmHack, qui développe, documente et construit des outils pour une « agriculture résiliente ». Agriculteurs, ingénieurs, architectes ou designers s’allient pour créer des outils libres de droits, dont les modes d’emplois sont répertoriés dans un annuaire sur le site web. Il est possible de prendre conseil ou de suivre les tests effectués avec les prototypes, via un forum (voir la présentation vidéo ci-dessous).
Ce type de projet essaime, notamment aux États-Unis. Près de Denver, d’anciens associés de Marcin Jakubowski ont créé Open Tech Forever, sur un site agricole en permaculture. Leur objectif est de créer une « fabrique open source », sorte de manufacture pour ceux qui veulent créer des outils. Ce qui les anime ? Relocaliser la production. Car c’est « l’une des étapes les plus importantes pour préparer aux effets déstabilisateurs du changement climatique, et pour rendre les communautés locales capables de construire des systèmes économiques résilients et autonomes », expliquent les fondateurs.
Appropriation technologique et révolution du travail
En développant la capacité des communautés locales à créer des machines avec lesquelles il sera possible de fabriquer des produits, la démarche favorise également le recyclage. « Pour le moment, nous achetons les matériaux en magasin. Mais dans le kit de construction, il y a un four à induction et les procédures de roulage à chaud du métal. Donc vous pouvez prendre de l’acier de récupération, le fondre et en sortir de l’acier neuf, explique Marcin Jakubowski. Ce qui fait que chaque décharge de métal est par essence un endroit où l’on peut reconstruire une civilisation. »
Ces démarches s’inscrivent dans l’histoire du « mouvement des technologies appropriées », né dans les années 1960, lié à la contre-culture américaine, et conceptualisé par l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher [3]. Ce mouvement revendique une technologie soucieuse de l’environnement, mieux adaptée aux ressources locales, moins coûteuse. Et surtout facilitant l’appropriation : les outils créés, quel que soit leur degré de complexité, devraient pouvoir être compris, contrôlés et entretenus facilement par les populations locales. Une technologie issue de la demande sociale, en quelque sorte, que l’usager peut contribuer à améliorer, et qui permet aux communautés, notamment dans les pays les moins développés économiquement, d’accroître leur autonomie. Dans cette tradition vient aussi s’inscrire le mouvement de l’open source hardware (« matériel open source »), parallèle du mouvement des logiciels libres (« software ») en ce qui concerne les matériaux « en dur ». Comme avec les logiciels, la conception de l’objet, ses plans, son mode d’emploi sont libres, pour que chaque utilisateur puisse étudier, modifier, diffuser, fabriquer, et vendre la conception de cet objet ou le matériel basé sur cette conception.
Derrière ces nouvelles façons de produire et d’échanger, se dessine aussi pour les promoteurs de l’Open source eology une révolution du travail et des sociétés. « Pour le moment, nous commençons avec des infrastructures simples. Viendra ensuite l’éducation, la santé, un système financier, une gouvernance. Le matériel médical sera probablement le plus dur à obtenir, s’enthousiasme Marcin Jakubowski. Notre but est de montrer qu’avec 12 hectares et 30 personnes, on peut créer ou recréer un standard de vie moderne saine, jusqu’à avoir des semi-conducteurs (utilisés pour les transistors et micro-processeurs) et du métal, le tout à partir des ressources du site. » Et qu’il est possible de créer une société relativement abondante, avec les bases du confort moderne, dans laquelle les gens travailleraient moins de deux heures par jour... Utopie ? Quoi qu’il en soit, la révolution de l’open source ecology est en marche.
Agnès Rousseaux
Eh, oui, mes chers lecteurs, il faut se bouger par commencer par nous changer, nous, avant d'imaginer changer le monde. Ce sont la multiplication de tous ces changements qui finira par nous indiquer où aller sans avoir à charger des justifications qui finissent en "isme".
Autrement, voici, ce qu'il nous attend :
(source : Novopress.info)
Et, pour finir, nos élus politiques ne sont pas pourris !
(source : huffington post)
POLEMIQUE - Payer un homme politique, en échange d'un
service. C'est la définition du clientélisme, voire de la corruption.
C'est aussi ce que Charles Aznavour a fait pendant plusieurs années. Le
chanteur qui aura 90 ans en mai prochain le raconte aujourd'hui
ouvertement même s'il se garde bien de révéler le moindre nom de bénéficiaires de ses largesses.
"Il y a quelques gens de la politique qui pouvaient, paraît-il, arranger mon coup et moi j'avançais un peu d'argent en liquide pour les votes qu'ils devaient avoir, notamment pour les affiches", affirme-t-il sur France Info. En promotion pour la sortie de son live Tant que battra mon cœur (ed. Don Quichotte), l'artiste affirme que cette pratique lui a coûté beaucoup, beaucoup d'argent. Plus que tous les procès qu'il a pu avoir notamment pour fraude fiscale et pour lesquels il dit avoir été blanchi. (écoutez à partir de 2')
Charles Aznavour explique comment il procédait pour donner de l'argent à des partis politiques. "On m'envoyait un 'go between' qui amenait l'argent en liquide quelque part", précise-t-il. Pour qui? "De tous les bords, partout. A gauche, à droite et dans le centre aussi", répond le chanteur qui cherchait ainsi à arranger les problèmes qu'il avait avec le fisc. Il a également confirmé qu'il paye aujourd'hui tous ses impôts dans notre pays. Et ceux-ci se sont chiffrés, l'an dernier, à 1,3 million d'euros.
A bientôt.
Rné.
Alors, mes chers cinq lecteurs, n'auriez-vous pas envie de changer de vie ?
(source : les brindherbes engagés)
Ils ont changé de vie, cultivent les légumes et nourrissent leurs voisins
Dans la Beauce, cette grande région naturelle du bassin parisien qui s’étend sur l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, ainsi qu’une partie du Loiret, de l’Essonne et des Yvelines, l’épi de blé court à perte de vue. Les champs, en rangées monotones, défilent les uns après les autres sur une terre sans arbre. Au cœur de ce traditionnel « grenier de la France », il paraîtrait absurde de se mettre à semer des légumes. Pourtant, c’est bien ce que Sylvie Guillot et Florent Sebban ont décidé de faire ; et depuis 2011 au village de Pussay dans l’Essonne, ils le font !
Avant de penser à devenir maraîcher, Florent n’avait comme vision de l’agriculture que ces immenses productions céréalières destinées à l’exportation, ne laissant à la terre locale et aux habitants que le reste de leurs pesticides. Et pour cause : après des études de commerce et de relations internationales, il travaillait pour des associations de solidarité internationale telles que Coordination Sud ou Eurostep dont la vocation, entre autres, est de limiter les dégâts que les politiques européennes causent dans les pays du Sud. Tout en vivant dans le Thalys entre Paris et Bruxelles, il prêchait le développement d’une agriculture endogène en Afrique, contre une Europe qui investit dans un modèle d’exportation par obsession de l’augmentation du PIB.
Sylvie, elle, cultive une passion pour le végétal depuis toujours. Quand elle étudiait à l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers pour être ingénieur agricole, au début des années 2000, les cours sur la biodiversité étaient perçus par la majorité des étudiants comme plutôt ridicules. Elle a ensuite travaillé chez Arvalis où elle expérimentait sur des pommes de terre pour les préserver du mildiou, un champignon qui les attaque, « sur beaucoup de pommes de terre, en conventionnel ». Selon elle, la logique de la boîte restait dans le « produire plus et mieux, surtout plus. »
Il y a cinq ans, autour de 27 ans, Sylvie et Florent s’écrient « On change de vie ! ». Ils ressentent la nécessité de vivre en cohérence concrète avec leurs idées, de se recentrer. Pour cela, il faut trouver un endroit, une activité, se relocaliser et, ce qui leur importe avant tout, créer du lien social.
Ils gardent chacun leur emploi, Florent se lance dans une formation à distance de production horticole dont les révisions ont souvent lieu dans les allées du magasin Jardiland, et pendant plus de deux ans ils cherchent des terres pour s’installer en maraîchage. Ils essuient un certain nombre de déceptions, d’autant plus qu’ils ne sont pas fils de paysans mais d’intellectuels.
À la Chambre d’agriculture qui les retire d’un projet à cause de l’arrivée de concurrents plus argentés, ils demandent :
« Vous n’avez donc pas un rôle social ?
– Mais Monsieur, leur répond-on, c’est la loi de l’offre et de la demande ! »
Tout au long de leur périple, ils sont heureusement soutenus par le pôle Abiosol – réunion de l’association Terre de liens, du réseau des AMAP d’Ile-de-France (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et du Groupement des agriculteurs bio d’Ile-de-France – qui accompagne les projets et aide à l’installation dans la région.
Enfin, en avril 2011, ils répondent à une annonce de la mairie de Pussay qui cherche des maraîchers pour s’installer sur des terres communales. Le projet d’aménagement du territoire du maire EELV se distingue radicalement de celui de son prédécesseur UMP, qui voulait faire construire des lotissements ou un supermarché sur ces six hectares inoccupés, prêtés aux céréaliers du coin depuis des années, « en attendant ». Cette fois-ci les choses s’organisent très vite, et Sylvie et Florent peuvent semer leurs premières graines au printemps 2012. « On n’a sauté aucune étape administrative, tout s’est fait dans les règles… Donc avec une réelle volonté politique, c’est possible ! » L’opposition est pourtant revenue au combat en alertant la population au nom de la croissance économique de la commune, mais le projet des nouveaux Pussayens a été soutenu par la majorité des familles.
La Ferme Sapousse naît au milieu des champs de blé.
L’installation de Sylvie et Florent a provoqué la création d’une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) sur la commune-même de Pussay, qui compte 1800 habitants, puis une à Méréville, un village de 3000 habitants situé à moins de dix kilomètres. À Pussay désormais, ils fournissent plus d’une famille sur dix. De cette façon, le jeune couple développe véritablement son projet d’« agriculture citoyenne ». L’AMAP est un système dans lequel des paysans et des citoyens, ensemble, décident de se nourrir autrement et d’expérimenter un modèle agricole soutenable et solidaire.
Sylvie et Florent tenaient absolument à travailler sous cette forme-là, qui les met en lien direct avec la population locale. Ils se considèrent, avec les amapiens, former un groupe de co-producteurs – la production nécessitant aussi bien le financement, l’investissement matériel, le travail manuel, l’aide ponctuelle… Et tous les samedis matins pendant la belle saison, ceux qui le souhaitent peuvent venir sur la ferme aux « ateliers récolte », sortir de terre leurs propres légumes. De plus en plus, les adhérents s’investissent et se sentent partie prenante de l’aventure. Ils s’amusent et les liens grandissent. La relation entre villages et terre se tisse à nouveau.
Florent est également administrateur du réseau AMAP Ile-de-France. Il est essentiel pour lui d’appartenir à une organisation collective, qui donne du sens à l’action de chacun. Le modèle qu’ils défendent est pérenne, ses résultats sont immédiats et tangibles. Il peut se reproduire autant que nécessaire, puisqu’il agit au niveau local. C’est un système avec lequel il est possible de transformer la société. Le politique est là, entre les mains.
« - Et la vie, ici ?
– On se sent mieux dans son corps », assurent-ils d’un sourire qui respire la fraîcheur du vent.
Florent et Sylvie témoigneront lors de la première Rencontre de Reporterre, avec Charles Piaget et Pierre Rabhi, jeudi 10 octobre à Paris.
Naturellement, pour changer de vie, il faut parfois du matériel et ce matériel peu coûter chez les fournisseurs.
(source : Bastamag.net)
Ces agriculteurs et ingénieurs qui veulent libérer les machines
Ils
veulent fabriquer des machines libres de droits, sans brevet. Des
engins à construire soi-même, sorte de meccano géant, écologique et à
moindre coût. Des machines qui permettent de bâtir des maisons, produire
de l’énergie, faire cuire des aliments, extraire des matériaux ou
cultiver la terre. De quoi construire un village. Ou une civilisation.
Leur objectif : éditer plans et modes d’emploi, construire des
prototypes, expérimenter, partager et diffuser à tous, pour faire vivre
cette révolution industrielle d’un nouveau genre. Des États-Unis à
l’Ardèche, bienvenue dans l’univers des pionniers de « l’écologie open
source ».
Et
si on créait une civilisation en « open source » ? Un monde sans
brevets. Des objets, des appareils, des machines, reproductibles à
l’infini par tous ceux qui le souhaitent, grâce à la diffusion « libre »
de leurs plans. C’est ce que propose Marcin Jakubowski : ce jeune
diplômé de physique nucléaire, habitant du Missouri (États-Unis), devenu
agriculteur-bricoleur, cherche à constituer et diffuser un kit de 50
machines industrielles – tracteur, bulldozer, moissonneuse-batteuse,
four, éolienne, moteur hydraulique, bétonnière ou machine à compacter
des briques de terre – pour bâtir, en toute autonomie, l’infrastructure
d’un village. Ou les bases d’une civilisation !Le principe est simple : il s’agit de fabriquer artisanalement des machines industrielles, à très bas coût (en moyenne 8 fois moins que celles fabriquées industriellement), et d’expliquer à ceux qui le souhaitent comment les reproduire eux-mêmes. Un guide de construction, le « Global Village Construction Set » offre le mode d’emploi de ces innovations. Sur une ferme de 12 hectares dans le Missouri, Marcin Jakubowski et son équipe travaillent sur la construction de prototypes, et sur la documentation pour diffuser ces innovations. Avec un mode de fabrication assisté par ordinateur et des imprimantes 3D, « les produits peuvent être conçus comme des Legos », explique Marcin Jakubowski. L’objectif est de penser des outils modulables et adaptables, les plus simples possibles pour pouvoir être reproduits facilement. Une sorte de meccano à taille humaine, permettant de construire des maisons (grâce aux machines fabriquant des briques de terre), de créer un système économique et agricole diversifié, des machines pour répondre aux besoins de base, et même offrir tout le confort moderne possible.
Recensement et adaptation des outils, réalisation et diffusion des plans
La démarche s’inscrit dans le courant de l’Open source ecology. Une utopie et des pratiques que veut faire vivre l’association Adabio construction, en Ardèche. En se basant cette fois davantage sur les savoir-faire issus d’un métier, celui d’agriculteur, que sur la co-construction d’outils ex nihilo par des ingénieurs et bricoleurs. Objectif de ce projet : la création d’outils agricoles, à construire soi-même, à partir de plans libres de droits. L’idée est née du constat que des agriculteurs font de nombreuses trouvailles en bricolant, en adaptant des outils pour leur travail quotidien, de manière intuitive. L’association s’est donc donnée pour mission de recenser ces inventions, d’en tracer les plans et de les diffuser. En 2009-2010, une quinzaine d’outils sont répertoriés : planche permanente pour compacter la terre dans la culture de légumes bio, cadre de vélo utilisé pour désherber, dispositif de traction animale, poulaillers mobiles... Une seule exigence : que ces outils soient reproductibles. Et qu’on puisse les construire avec peu de matériel.
Le projet est porté par des maraichers bio et des techniciens de l’ADABio (association des producteurs biologiques). « On part d’une recherche empirique, qui valorise le savoir-faire des paysans, explique Julien Reynier, chargé de développement de l’association. On va à l’inverse du modèle des chambres d’agriculture qui veulent diffuser des savoirs dans une démarche descendante ». L’enjeu est de mutualiser et co-produire des outils, pour renforcer l’autonomie des exploitations agricoles. « Car l’agriculture bio, ce n’est pas celle de nos grands-pères, c’est au contraire quelque chose de très technique », poursuit Julien Reynier. Il faut notamment réussir à s’affranchir des intrants chimiques, engrais, pesticides.
Créer des farm-labs, ateliers ouverts et coopératifs
Après le recensement, vient l’étape de la « recherche et développement » par les salariés d’Adabio [1]. Du « toilettage », pour rendre diffusables les outils bricolés sur le terrain. Ces outils créés sont souvent le fruit de la récup’, il faut donc voir comment les fabriquer avec un matériel accessible à tous, notamment des barres de métal « standard ». A partir de là est rédigé un guide avec les recettes de construction, les côtes, références, plans 3D, plans éclatés... « Comme les modes d’emploi d’Ikea ! », sourit Julien Reynier. 600 exemplaires de ce guide sont vendus. Une centaine de paysans participent à des formations, pour apprendre à construire ces outils « open source ».
Pour les agriculteurs, le jeu en vaut la chandelle. Avec ce système, une planche permanente, utilisée pour le compactage de la terre, coûte environ 2000 euros en matière première, plus une semaine de travail. Dans le commerce, c’est trois fois plus cher. Les commandes groupées de barres de métal de 6 mètres permettent aussi de réduire les coûts. Reste à trouver un lieu pour que chacun puisse venir créer ses outils. « Pour les formations, on loue des ateliers dans des lycées agricoles, on vient avec notre camion plein de matériel pédagogique », explique le chargé de développement. L’association s’est installée dans une ancienne papeterie près de Grenoble et recherche des financements pour y aménager 600 m2 d’ateliers. « Dans l’idéal, il faudrait des ateliers communaux, où chacun peut venir travailler le métal. Des farmlabs, sur le modèle des fablabs qui se développent en ville surtout ».
Une manufacture open source
Les outils créés, les plans et modes d’emploi, sont sous licence Creative Commons By-NC (pas d’utilisation commerciale), pour éviter une « récupération » par le secteur marchand. « Mais le débat est ouvert, précise Julien Reynier. Avons-nous quelque chose à craindre ? Nous souhaitons une diffusion large des pratiques d’auto-construction » [2]. L’association est en lien avec le réseau états-unien FarmHack, qui développe, documente et construit des outils pour une « agriculture résiliente ». Agriculteurs, ingénieurs, architectes ou designers s’allient pour créer des outils libres de droits, dont les modes d’emplois sont répertoriés dans un annuaire sur le site web. Il est possible de prendre conseil ou de suivre les tests effectués avec les prototypes, via un forum (voir la présentation vidéo ci-dessous).
Ce type de projet essaime, notamment aux États-Unis. Près de Denver, d’anciens associés de Marcin Jakubowski ont créé Open Tech Forever, sur un site agricole en permaculture. Leur objectif est de créer une « fabrique open source », sorte de manufacture pour ceux qui veulent créer des outils. Ce qui les anime ? Relocaliser la production. Car c’est « l’une des étapes les plus importantes pour préparer aux effets déstabilisateurs du changement climatique, et pour rendre les communautés locales capables de construire des systèmes économiques résilients et autonomes », expliquent les fondateurs.
Appropriation technologique et révolution du travail
En développant la capacité des communautés locales à créer des machines avec lesquelles il sera possible de fabriquer des produits, la démarche favorise également le recyclage. « Pour le moment, nous achetons les matériaux en magasin. Mais dans le kit de construction, il y a un four à induction et les procédures de roulage à chaud du métal. Donc vous pouvez prendre de l’acier de récupération, le fondre et en sortir de l’acier neuf, explique Marcin Jakubowski. Ce qui fait que chaque décharge de métal est par essence un endroit où l’on peut reconstruire une civilisation. »
Ces démarches s’inscrivent dans l’histoire du « mouvement des technologies appropriées », né dans les années 1960, lié à la contre-culture américaine, et conceptualisé par l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher [3]. Ce mouvement revendique une technologie soucieuse de l’environnement, mieux adaptée aux ressources locales, moins coûteuse. Et surtout facilitant l’appropriation : les outils créés, quel que soit leur degré de complexité, devraient pouvoir être compris, contrôlés et entretenus facilement par les populations locales. Une technologie issue de la demande sociale, en quelque sorte, que l’usager peut contribuer à améliorer, et qui permet aux communautés, notamment dans les pays les moins développés économiquement, d’accroître leur autonomie. Dans cette tradition vient aussi s’inscrire le mouvement de l’open source hardware (« matériel open source »), parallèle du mouvement des logiciels libres (« software ») en ce qui concerne les matériaux « en dur ». Comme avec les logiciels, la conception de l’objet, ses plans, son mode d’emploi sont libres, pour que chaque utilisateur puisse étudier, modifier, diffuser, fabriquer, et vendre la conception de cet objet ou le matériel basé sur cette conception.
Derrière ces nouvelles façons de produire et d’échanger, se dessine aussi pour les promoteurs de l’Open source eology une révolution du travail et des sociétés. « Pour le moment, nous commençons avec des infrastructures simples. Viendra ensuite l’éducation, la santé, un système financier, une gouvernance. Le matériel médical sera probablement le plus dur à obtenir, s’enthousiasme Marcin Jakubowski. Notre but est de montrer qu’avec 12 hectares et 30 personnes, on peut créer ou recréer un standard de vie moderne saine, jusqu’à avoir des semi-conducteurs (utilisés pour les transistors et micro-processeurs) et du métal, le tout à partir des ressources du site. » Et qu’il est possible de créer une société relativement abondante, avec les bases du confort moderne, dans laquelle les gens travailleraient moins de deux heures par jour... Utopie ? Quoi qu’il en soit, la révolution de l’open source ecology est en marche.
Agnès Rousseaux
Eh, oui, mes chers lecteurs, il faut se bouger par commencer par nous changer, nous, avant d'imaginer changer le monde. Ce sont la multiplication de tous ces changements qui finira par nous indiquer où aller sans avoir à charger des justifications qui finissent en "isme".
Autrement, voici, ce qu'il nous attend :
(source : Novopress.info)
Santé : Monsanto en Argentine, un bilan accablant
Novopress
a traduit en français une enquête décapante de Micheal Warren et
Natacha Pisarenko (Associated Press) datant du 20 octobre dernier et
portant sur les effets secondaires dévastateurs des produits
agro-chimiques de la firme Monsanto, multinationale spécialisée dans les
pesticides et semences génétiquement modifiées. Source originale et
nombreuses photos : www.concordmonitor.com
Photo ci-dessus : le 31 mars 2013, Camila Veron, 2 ans, née avec de multiples malformations et très malade, se tient devant la maison de sa famille à Avia Terai, dans la province de Chaco, en Argentine. (AP Photo/Natacha Pisarenko)
L’ouvrier agricole Fabian Tomasi n’avait pas l’habitude d’utiliser des vêtements de protection lorsqu’il manipulait des pesticides sous forme pulvérulente. À 47 ans, il n’est plus aujourd’hui qu’un squelette vivant. L’institutrice Andrea Druetta vit dans une ville où il est illégal d’épandre des pesticides à moins de 500 mètres des habitations, et pourtant, il y a du soja planté jusqu’à 30 m de son domicile ; récemment, ses garçons furent arrosés de produits chimiques alors qu’ils se baignaient dans la piscine derrière la maison. Les recherches menées par Sofia Gatica pour comprendre la mort de son nouveau né suite à des troubles rénaux a conduit l’an dernier à la première enquête en Argentine sur les épandages illégaux. Mais 80% des enfants en observation dans son voisinage portent des traces de pesticides dans leur sang.
La biotechnologie américaine a hissé l’Argentine au troisième rang des plus importants producteurs de soja, mais les produits chimiques à l’origine de ce boom ne sont pas circonscrits aux seuls champs de soja, de coton et de blé. L’Associated Press a relevé des dizaines de cas où ces poisons sont utilisés de manière contraire à toutes les règlementations existantes.
Et les médecins avertissent maintenant que l’usage incontrôlé de pesticides pourrait être la cause de plus en plus de problèmes de santé parmi les 12 millions d’habitants de la plus vaste zone agricole du pays.
Dans la province de Santa Fe, cœur de l’industrie du soja, le nombre moyen de cancers est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Dans le Chaco, la province la plus pauvre du pays, les enfants ont quatre fois plus de risques de naître avec de graves troubles congénitaux depuis ces dix dernières années, marquées par l’expansion dramatique d’une industrie agricole liée aux biotechnologies.
« Les changements dans la manière de cultiver ont clairement modifié les caractéristiques des maladies » affirme le Dr Medardo Avila Vasquez, pédiatre cofondateur de l’association « Doctors of fumigates towns » (médecins des villes sous fumigation). « Nous sommes passés d’une population en excellente santé à une autre avec un taux de cancers, de troubles en néonatalogie et de maladies, rarement observé antérieurement ».
Connue autrefois pour sa viande de bœuf issue de ses vastes prairies, l’Argentine a subi une remarquable mutation de puis 1996, quand la compagnie Monsanto, domicilié à St Louis (USA), vendit la promesse de meilleurs rendements avec moins de pesticides grâce à ses semences et ses produits chimiques.
Aujourd’hui, tout le soja argentin, mais aussi la plus grande partie de son blé et aussi de son coton, sont issus de semences génétiquement modifiées. La culture du soja a triplé pour atteindre 47 millions d’âcres (environ 19 millions d’hectares), et comme aux USA, le bétail est maintenant nourri de soja et de céréales dans des parcs d’engraissage.
Mais lorsque les insectes et les mauvaises herbes devinrent à leur tour résistants, les agriculteurs multiplièrent par neuf la charge en produits chimiques, passant de 9 million de gallons (40 millions de litres) en 1990 à plus de 84 (378 millions de litres) aujourd’hui. Et surtout les agriculteurs argentins épandent aujourd’hui 4,3 livres de concentré de pesticides par âcre (soit environ 5 kg à l’hectare), deux fois plus que les agriculteurs américains, si l’on en croit une enquête d’Associated Press croisant les données gouvernementales et celles de l’industrie des pesticides.
Une étude épidémiologique portant sur 65 000 personnes à Santa Fe, conduite par le Dr Damian Vezenassi de l’Université Nationale de Rosario, a relevé un taux de cancers deux à quatre fois plus élevé que la moyenne nationale, ainsi que des problèmes thyroïdiens, respiratoires et autres affections rarement observées autrefois. « Il pourrait y avoir un lien avec les produits agro-chimiques » pense Verzenassi, « ils [Monsanto] font de nombreuses analyses de toxicité de leurs ingrédients de base, mais n’ont jamais étudié la toxicité due à l’interaction des différents produits chimiques qu’ils utilisent ».
Les registres hospitaliers relèvent un quadruplement des affections congénitales dans le Chaco, passant de 19,1 / 10 000 à 85,3 / 10 000 dans les dix années suivant l’autorisation d’introduction des produits chimiques. Une équipe de médecins a alors suivi 2051 personnes dans six villes, et a découvert un nombre élevé de maladies quand ces personnes vivaient dans un environnement de agricole.
Dans le village rural de Avia Terai, 31% des personnes interrogées ont déclaré avoir un membre de leur famille atteint d’un cancer ; un nombre à comparer aux 3% atteints de la même maladie dans le village de ranchs classique de Charadai. Ils ont également relevé des cas de malformation du squelette, d’atteintes à la moelle épinière, de surdité, de cécité, de dégâts neurologiques et des atteintes dermatologiques atypique. Peut-être est-il impossible de prouver qu’un produit chimique est à l’origine d’une maladie précise. Mais les médecins appellent de leurs vœux la multiplication des études, et des études plus larges, à plus long terme et surtout indépendantes, affirmant que c’est maintenant au gouvernement de prouver que le cumul des charges agricoles ne rend pas les gens malades.
S’agissant d’une traduction depuis l’anglais, Novopress vous prie d’excuser certaines tournures de phrases qui pourraient sonner maladroitement.
Photo ci-dessus : le 31 mars 2013, Camila Veron, 2 ans, née avec de multiples malformations et très malade, se tient devant la maison de sa famille à Avia Terai, dans la province de Chaco, en Argentine. (AP Photo/Natacha Pisarenko)
L’ouvrier agricole Fabian Tomasi n’avait pas l’habitude d’utiliser des vêtements de protection lorsqu’il manipulait des pesticides sous forme pulvérulente. À 47 ans, il n’est plus aujourd’hui qu’un squelette vivant. L’institutrice Andrea Druetta vit dans une ville où il est illégal d’épandre des pesticides à moins de 500 mètres des habitations, et pourtant, il y a du soja planté jusqu’à 30 m de son domicile ; récemment, ses garçons furent arrosés de produits chimiques alors qu’ils se baignaient dans la piscine derrière la maison. Les recherches menées par Sofia Gatica pour comprendre la mort de son nouveau né suite à des troubles rénaux a conduit l’an dernier à la première enquête en Argentine sur les épandages illégaux. Mais 80% des enfants en observation dans son voisinage portent des traces de pesticides dans leur sang.
Dans la province de Santa Fe, cœur de l’industrie du soja, le nombre moyen de cancers est deux fois supérieur à la moyenne nationale.
La biotechnologie américaine a hissé l’Argentine au troisième rang des plus importants producteurs de soja, mais les produits chimiques à l’origine de ce boom ne sont pas circonscrits aux seuls champs de soja, de coton et de blé. L’Associated Press a relevé des dizaines de cas où ces poisons sont utilisés de manière contraire à toutes les règlementations existantes.
Et les médecins avertissent maintenant que l’usage incontrôlé de pesticides pourrait être la cause de plus en plus de problèmes de santé parmi les 12 millions d’habitants de la plus vaste zone agricole du pays.
Dans la province de Santa Fe, cœur de l’industrie du soja, le nombre moyen de cancers est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Dans le Chaco, la province la plus pauvre du pays, les enfants ont quatre fois plus de risques de naître avec de graves troubles congénitaux depuis ces dix dernières années, marquées par l’expansion dramatique d’une industrie agricole liée aux biotechnologies.
« Les changements dans la manière de cultiver ont clairement modifié les caractéristiques des maladies » affirme le Dr Medardo Avila Vasquez, pédiatre cofondateur de l’association « Doctors of fumigates towns » (médecins des villes sous fumigation). « Nous sommes passés d’une population en excellente santé à une autre avec un taux de cancers, de troubles en néonatalogie et de maladies, rarement observé antérieurement ».
Connue autrefois pour sa viande de bœuf issue de ses vastes prairies, l’Argentine a subi une remarquable mutation de puis 1996, quand la compagnie Monsanto, domicilié à St Louis (USA), vendit la promesse de meilleurs rendements avec moins de pesticides grâce à ses semences et ses produits chimiques.
Aujourd’hui, tout le soja argentin, mais aussi la plus grande partie de son blé et aussi de son coton, sont issus de semences génétiquement modifiées. La culture du soja a triplé pour atteindre 47 millions d’âcres (environ 19 millions d’hectares), et comme aux USA, le bétail est maintenant nourri de soja et de céréales dans des parcs d’engraissage.
Mais lorsque les insectes et les mauvaises herbes devinrent à leur tour résistants, les agriculteurs multiplièrent par neuf la charge en produits chimiques, passant de 9 million de gallons (40 millions de litres) en 1990 à plus de 84 (378 millions de litres) aujourd’hui. Et surtout les agriculteurs argentins épandent aujourd’hui 4,3 livres de concentré de pesticides par âcre (soit environ 5 kg à l’hectare), deux fois plus que les agriculteurs américains, si l’on en croit une enquête d’Associated Press croisant les données gouvernementales et celles de l’industrie des pesticides.
Les registres hospitaliers relèvent un quadruplement des affections congénitales dans le Chaco, passant de 19,1 / 10 000 à 85,3 / 10 000 dans les dix années suivant l’autorisation d’introduction des produits chimiques.En réponse à un nombre croissant de plaintes, la présidente Cristina Fernandez créa en 2000 une commission pour étudier l’impact des épandages de produits phytosanitaires sur la santé humaine. Son premier rapport demanda « un contrôle systématique des concentrations d’herbicides et de leurs composants… ainsi que des études approfondies tant en laboratoire que sur le terrain lors de l’usage de formules contenant des glyphosates (herbicide systémique connu sous le nom de Roundup), ainsi que de son interaction avec d’autre produits agro-chimiques utilisés actuellement dans notre pays ». Mais la commission n’a plus siégé depuis 2010 comme le découvrit récemment le vérificateur général. Dans une déclaration écrite, le porte-paroles de Monsanto, Thomas Helscher, assure toutefois que le compagnie « ne ferme pas les yeux sur les mauvais usages de pesticides, ou la violation des lois concernant leur usage ».
Une étude épidémiologique portant sur 65 000 personnes à Santa Fe, conduite par le Dr Damian Vezenassi de l’Université Nationale de Rosario, a relevé un taux de cancers deux à quatre fois plus élevé que la moyenne nationale, ainsi que des problèmes thyroïdiens, respiratoires et autres affections rarement observées autrefois. « Il pourrait y avoir un lien avec les produits agro-chimiques » pense Verzenassi, « ils [Monsanto] font de nombreuses analyses de toxicité de leurs ingrédients de base, mais n’ont jamais étudié la toxicité due à l’interaction des différents produits chimiques qu’ils utilisent ».
Les registres hospitaliers relèvent un quadruplement des affections congénitales dans le Chaco, passant de 19,1 / 10 000 à 85,3 / 10 000 dans les dix années suivant l’autorisation d’introduction des produits chimiques. Une équipe de médecins a alors suivi 2051 personnes dans six villes, et a découvert un nombre élevé de maladies quand ces personnes vivaient dans un environnement de agricole.
Dans le village rural de Avia Terai, 31% des personnes interrogées ont déclaré avoir un membre de leur famille atteint d’un cancer ; un nombre à comparer aux 3% atteints de la même maladie dans le village de ranchs classique de Charadai. Ils ont également relevé des cas de malformation du squelette, d’atteintes à la moelle épinière, de surdité, de cécité, de dégâts neurologiques et des atteintes dermatologiques atypique. Peut-être est-il impossible de prouver qu’un produit chimique est à l’origine d’une maladie précise. Mais les médecins appellent de leurs vœux la multiplication des études, et des études plus larges, à plus long terme et surtout indépendantes, affirmant que c’est maintenant au gouvernement de prouver que le cumul des charges agricoles ne rend pas les gens malades.
S’agissant d’une traduction depuis l’anglais, Novopress vous prie d’excuser certaines tournures de phrases qui pourraient sonner maladroitement.
Et, pour finir, nos élus politiques ne sont pas pourris !
(source : huffington post)
Corruption : Charles Aznavour raconte comment il achetait des hommes politiques pour échapper au fisc
Le HuffPost
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Publication: 12/11/2013 15h30 CET | Mis à jour: 12/11/2013 15h30 CET
"Il y a quelques gens de la politique qui pouvaient, paraît-il, arranger mon coup et moi j'avançais un peu d'argent en liquide pour les votes qu'ils devaient avoir, notamment pour les affiches", affirme-t-il sur France Info. En promotion pour la sortie de son live Tant que battra mon cœur (ed. Don Quichotte), l'artiste affirme que cette pratique lui a coûté beaucoup, beaucoup d'argent. Plus que tous les procès qu'il a pu avoir notamment pour fraude fiscale et pour lesquels il dit avoir été blanchi. (écoutez à partir de 2')
Charles Aznavour explique comment il procédait pour donner de l'argent à des partis politiques. "On m'envoyait un 'go between' qui amenait l'argent en liquide quelque part", précise-t-il. Pour qui? "De tous les bords, partout. A gauche, à droite et dans le centre aussi", répond le chanteur qui cherchait ainsi à arranger les problèmes qu'il avait avec le fisc. Il a également confirmé qu'il paye aujourd'hui tous ses impôts dans notre pays. Et ceux-ci se sont chiffrés, l'an dernier, à 1,3 million d'euros.
A bientôt.
Rné.