vendredi 2 août 2013

(blog à finir et à corriger)

Mosanto, suite du feuilleton :


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Europe : Suite aux récents revers essuyés, Monsanto change de stratégie

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Nous ne pouvons que recommander l'excellent livre de William Engdahl « OGM : Les semences de la destruction » qui est une solide étude sur le sujet des OGM et ce qu'il souligne dans cet entretien et ce que nous disons depuis longtemps également : la motivation essentielle des oligarques est le monopole.

Nous vivons depuis disons l'ère Reagan/Thatcher, une ère du capitalisme monopoliste renforcé au moyen des fadaises pseudo-scientifiques de tout poil, notamment celles du dogme du (néo) libéralisme économique, qui ne sont que des outils de contrôle monopolistes.

C'est du reste dans un environnement monopoliste qu'est rendu possible la pire des dictatures. Si nous ne faisons rien, nous y allons tout droit. C'est le but de l'oligarchie, ce à quoi ils rêvent depuis des lustres. Leur problème ? Nous, les peuples, qui s'ils sont éveillés les réduiront en piece. Ils le savent, ils nous ont (r)endormi... Mais ils savent que le réveil s'opère. C'est maintenant un peu une course contre la montre entre eux et nous. Nous vivons une époque dangereuse sans qu'une portion d'entre-nous ne se rende compte de quoi que ce soit... Fascinant !... Résistance 71

Monsanto maintient les cultivateurs dans une nouvelle forme de servage (Entretien de RT avec F. William Engdhal, géopoliticien et auteur de l'ouvrage: « OGM: Semences de destruction », édition française 2008).
 
Monsanto ne va plus rechercher un accord pour que la culture de ses nouvelles inventions biotech soient acceptée en Europe, mais va se concentrer sur l'importation de ses cultures OGM déjà existantes. L'écrivain et analyste politique William Engdhal nous dit que cette approche est purement tactique.

La plus grosse entreprise mondiale de semence a subi une suite de revers, notemment en Inde et au Philippines. A la fin de la semaine dernière, Monsanto a dit que dû à une large opposition le concernant, il abandonnait sa tentative de voir plus de cultures OGM sur le marché européen et ce malgré l'utilisation de manigances pour essayer de sécuriser le soutien politique nécessaire pour le succès de l'opération.

RT : Est-ce que cette décision est une victoire pour le mouvement anti-OGM en Europe ?

WE : En un mot: Non. Si vous lisez entre les lignes de ce qu'a dit le managing director de Monsanto-Europe, Jose Manuel Madero à l'agence Reuters, il a dit qu'ils retiraient leur requête de nouvelles autorisations d'OGM qui avait été placée auprès de la commission européenne ici en Europe, mais qu'en même temps ils allaient augmenter leurs pressions pour augmenter les importations de produits OGM des Etats-Unis et d'autres pays vers l'Europe. Donc ceci est une man?uvre tactique et en aucun cas une défaite stratégique ou un revers définitif pour Monsanto de quelque manière que ce soit...

RT : Quels sont les risques environnementaux et humains ?

WE : Et bien, la maïs Mon810 est essentiellement planté en Espagne en ce moment et les multinationales de l'agro-business ont dominé l'agriculture espagnole depuis 25 ans, elles ont donc réussi à avoir un sérieux pied-à-terre dans ce pays. Dans la plupart des autres pays, il y a un très gros mouvement de résistance populaire à quelque culture OGM que ce soit, ils n'ont donc pas été capables de le faire. En France, il y a des scientifiques indépendants dans des universités, qui ont sortis des études sur le Mon810 montrant des effets collatéraux directs qui ne furent pas rapportés par Monsanto.

Cela a pour effet que la vindicte populaire contre les OGM est telle en France, en Allemagne et d'autres pays, que Monsanto a été incapable de pousser plus avant ses produits. Ainsi, ils se replient sur une porte arrière de faire proliférer leurs OGM en Europe au travers d'une augmentation de leurs importations, parce que là, ils tiennent un vide juridique dans le système légal européen concernant les lois sur l'étiquetage des OGM. La nourriture pour animaux contenant des produits à base de maïs ou de soja génétiquement modifiés de Monsanto ou autres entreprises similaires, n'est pas obligée d'être étiquetée comme contenant des produits OGM...

RT :  Monsanto a aussi dit que cela ne signifiait pas que la firme allait retirer sa demande de renouvellement d'autorisation pour son maïs Mon810 génétiquement modifié. Qu'est-ce que cela nous apprend sur les intentions réelles de Monsanto ?

WE : Et bien c'est une man?uvre tactique et pragmatique de la part de Monsanto. Après que Monsanto ait eu une réunion à huis-clos avec le président de la fondation Rockefeller en 1999, l'entreprise annonça qu'elle n'allait pas commercialiser sa technologie de semence dite « terminatrice », qui implique que les graines commettent un « suicide » après une récolte afin de s'assurer que les fermiers devraient revenir chaque année chez Monsanto pour racheter des graines.

Sept ans plus tard, Monsanto racheta l'entreprise qui avait la patente de ces semences, avec le gouvernement américain, sur la technologie des graines terminator ou GROTS. A ce moment là, l'opposition avait été neutralisée. Ils avaient pensé avoir gagné une grande victoire. Toutes les ONG anti-OGM s'étaient soit endormies au volant ou regardaient ailleurs et il n'y eut pas un mot de protestation. Donc, je pense qu'ils essaient de faire quelque chose de similaire ici. En premier lieu, prenons le refrain habituel de Monsanto et des autres entreprises OGM. Leur credo :

« Les cultures OGM sont la solution contre la faim dans le monde. »
Le fait est qu'il n'y a absolument aucune indication que les cultures GM augmentent les récoltes. Des études à long terme montrent qu'après une ou peut-être deux légères augmentations des récoltes, si cela se produit en tout cas, la récolte par hectare commence ensuite à chuter. Le second refrain usuel est que « les cultures OGM font utiliser moins de pesticides et d'herbicides ». Et fait, cela occasionne une résistance des mauvaises herbes sur trois ou quatre années de cultures où les cultivateurs ont utilisés le Roundup de Monsanto, ce qui veut dire que de super mauvaises herbes résistantes se développent et demandent plus et non pas moins de produits chimiques.

Ainsi on perd des deux côtés. Tout ceci n'est qu'une vaste fraude de marketing. Ceci est fait pour piéger les fermiers dans des contrats à long-terme pour leurs semences. Une fois établi, les fermiers ne peuvent plus cultiver d'autres cultures normales sur une période d'au moins sept ans une fois qu'ils ont planté des cultures OGM et utilisé le roundup. Leurs sols sont devenus hautement toxiques. Ainsi, le fermier devient un « esclave » dans cette nouvele formule de servage, comme je l'explique dans mon livre.

RT : Le maïs MON-810 est la seule culture OGM couramment commercialisée et cultivée en Europe. Néanmoins, la France, l'Allemagne et la Pologne ont imposé une interdiction nationale pour ce maïs. Pourquoi n'y a t'il que quelques gouvernements se tenant aux côtés de la poussée populaire contre la nourriture OGM ?

WE : Je ne pense pas que cela fasse baisser les coûts de la nourriture. Je ne pense pas que la motivation de l'appât du gain soit le nerf de la guerre en ce qui concerne les OGM. C'est en fait l'idée de monopole. Le modèle est développé par la Fondation Rockefeller. Connaître l'histoire est intéressant: Dans les années 1970, ils décidèrent d'essayer, même en remontant jusquà la seconde guerre mondiale, avec Nelson Rockefeller et Norman Borlaug, qui était alors un scientifique à l'université Rockefeller, de développer pour l'agro-business un modèle similaire à celui qu'ils avaient développé pour le pétrole. Nomément, un cartel de contrôle par la mondialisation, un quasi-monopole du marché de la nourriture et ceci représente l'histoire de l'agro-alimentaire ces trente dernières années.

J'étais récemment à Moscou. Les supermarchés russes débordent de nourriture importée, alors même que la Russie possède un des meilleurs sols non pollué ou toxique de la planète aujourd'hui. La Russie devrait cultiver une nourriture naturelle pour ses citoyens et éviter d'importer en grande quantité, mais le pouvoir de ces super-entreprises de l'agro-business est tel, qu'elles ont réussi à avoir un solide pied-à-terre en Russie, après l'effondrement de l'URSS il y a plus de 20 ans. Vous entrez dans ces supermarchés et vous y voyez des produits Nestlé, des Kellog's cornflakes, tous utilisant des OGM en provenance des Etats-Unis etc... Donc ce qui est vraiment derrière l'agenda des OGM et du contrôle de la nourriture est la patente sur les semences.

RT : Un sondage récent a montré que 95% des citoyens européens sont contre les culutres OGM, ont-elles donc un futur en Europe ?

WE : Sincèrement, j'espère que non. Je pense qu'il y a fort heureusemet un très fort mouvememt populaire en Europe contre les OGM. Monsanto and Co, les quatre compagnies, ont fait tout ce qui était possible et imaginable, incluant le soutien de leurs propres fonctionnaires à la commission européenne sur l'a sécurité alimentaire, avec des soi-disant scientifiques neutres, supposés ?uvrer pour le bien-être du public. La majorité des personnes appointées à cette commission sont affiliées avec des ONG sous contrôle et financées par Monsanto. Ils obtiennent leurs budgets de recherche des subsides de Monsanto. Les machinations et leurres qui ont été utilisés par Monsanto & Co pour développer les OGM ont été énormes et cela n'a pas réussi.

Je pense qu'ils sont en train de se faire oublier de leur opposition, car la grogne monte de plus en plus. Ceci se passe également aux Etats-Unis, depuis la marche contre Monsanto qui s'est tenue au mois de Mai dans le monde entier, cela a eu des effets aux Etats-Unis ces derniers six mois, d'après les rapports que j'ai pu obtenir. C'est intéressant. Pas tant en Europe que dans le monde, Monsanto semble essuyer pas mal de revers. Ils viennent de perdre en justice en Inde dans une cour d'appel sur les patentes, qui leur a interdit les poursuites judiciaires sur des patentes concernant des modifications de la météo pour toutes leurs semences en Inde. Ils ont perdu un cas similaire de justice aux Philippines après avoir essayé de passer par la porte de derrière...

Dans d'autres pays, dans l'UE, il y a une opposition renforcée. C'est entré dans les m?urs. Le nom de Monsanto représente quelque chose de mauvais. La plupart des gens n'ont pas le temps de rechercher par eux-mêmes toutes ces choses comme vous et moi, mais ils ont capté ce message, et donc avec ceci présent à l'esprit, tout ce qui est OGM devient « verboten » (interdit)...

Traduction par Résistance 71

Et, le feuilleton continue : (source : le Monde)

Le Conseil d'Etat rouvre la porte au maïs transgénique de Monsanto en France

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Un champ de maïs à Godewaersvelde, nord de la France, le 22 août 2012. Monsanto, le géant a déclaré le 18 juillet 2013, qu'il laisserait tomber toutes les demandes d'autorisation à développer de nouveaux aliments modifiés génétiquement dans l'Union européenne.

Début juillet, le rapporteur public du Conseil d'Etat avait jugé "excessif" le moratoire interdisant la culture du maïs transgénique MON810, de la firme Monsanto, en France. Il avait conclu que si des mesures étaient prises – comme l'encerclement du MON810 par des cultures conventionnelles et l'éloignement de toute ruche –, la cohabitation de ce maïs avec le reste de l'environnement était possible.

Une conclusion confirmée, jeudi 1er août, par la décision de la plus haute juridiction administrative française de lever ce moratoire. "Il ressort en effet de la jurisprudence de la Cour de justice de l'UE qu'une telle mesure ne peut être prise par un Etat membre qu'en cas d'urgence et en présence d'une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l'environnement", souligne le Conseil d'Etat.
LE GOUVERNEMENT "PAS FAVORABLE AUX OGM"
Les ministres de l'environnement et de l'agriculture, Philippe Martin et Stéphane Le Foll, ont immédiatement réagi après cette décision du Conseil d'Etat – qui suspend pour la deuxième fois une interdiction du MON810 – en rappelant leur engagement de "maintenir le moratoire sur la mise en culture de semences OGM, afin de prévenir les risques environnementaux et économiques pour les autres cultures et l'apiculture". Ils promettent une nouvelle décision avant les prochains semis du printemps 2014.
Jeudi matin, sur Europe 1, M. Le Foll avait déjà souligné que le gouvernement n'était "pas favorable aux OGM", ajoutant que "le Conseil d'Etat n'est pas le décideur, ce n'est pas lui qui dit si on peut ou pas interdire les OGM, il ne s'appuie que sur la base juridique pour dire si elle est valide ou pas".
TOXICITÉ ET BIODIVERSITÉ
Europe écologie-Les Verts s'est dit "consterné et scandalisé", tandis que plusieurs organisations écologistes, paysannes, apicoles et d'agriculture biologique ont appelé jeudi à "des mesures d'interdiction définitive des cultures d'OGM, à l'instar de huit pays européens", arguant que "80 % des Français refusent toujours les OGM". "Les productions OGM contaminent les chaînes alimentaires, par les pollens et les graines transgéniques, mais aussi par les pesticides très liés à ces OGM, pesticides nuisibles à la biodiversité et à la santé", expliquent ces associations.
Comme les autres cultures génétiquement modifiées, le maïs MON810 est en effet suspecté de toxicité, mais aussi de porter atteinte à la biodiversité. Cette culture, qui disperse autour d'elle une toxine Bt (pour Bacillus thuringiensis) destinée à éliminer les insectes ravageurs, pourrait jouer avec d'autres pesticides un rôle dans la forte diminution du nombre d'abeilles.
UNE INTERDICTION DEUX FOIS LEVÉE
La France, comme d'autres pays européens (Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg), avait interdit depuis 2008 la culture du MON810 sur son sol, avant que le Cour de justice de l'Union européenne ne soit saisie, notamment par Monsanto. En 2011, la justice avait déjà suspendu cette interdicion, pour carence de fondement juridique. Le gouvernement Fillon avait alors décidé un nouveau moratoire en mars 2012, en s'appuyant sur des conclusions de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire, plutôt floues.
L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), l'Union française des semenciers (UFS) et la Fédération interprofessionnelle de la production de maïs et de sorgho (FNPSMS) avaient alors déposé un recours au Conseil d'Etat, arguant que cette interdiction "ne repose sur aucun élément scientifique sérieux" et que "les producteurs de maïs impactés par la pyrale et la sésamie [deux insectes ravageurs du maïs] subissent un réel préjudice économique".
LE SEUL OGM CULTIVÉ EN EUROPE
Le maïs MON810 a été l'un des tout premiers autorisés en Europe, dès 1998. Le premier à susciter, aussi, une vive opposition des écologistes. Jusqu'à aujourd'hui, il a été peu cultivé en France : 5 000 hectares en 2006, 22 000 hectares l'année suivante. Lassé des attaques dont il fait l'objet, Monsanto avait annoncé, début 2012, qu'il ne le commercialiserait plus "tant que la France n'aura pas de contexte politique favorable et d'approche réglementaire fondée sur la science".
Mi-juillet, Monsanto, déçu par l'absence de perspectives commerciales dans un continent globalement hostile aux biotechnologies, a aussi décidé de retirer toutes ses demandes d'homologation en cours pour de nouvelles cultures transgéniques dans l'Union européenne. Toutes, sauf sa demande de renouvellement de l'autorisation pour son maïs MON810 – le seul organisme génétiquement modifié actuellement cultivé à des fins commerciales en Europe.
La France ne cultive pas d'OGM, mais importe néanmoins des produits génétiquement modifiés pour l'alimentation animale ou l'industrie agroalimentaire.
Lire : "Monsanto recule sur les OG
ccc

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