Europe : Suite aux récents revers essuyés, Monsanto change de stratégie
Nous ne pouvons que recommander l'excellent livre de William Engdahl « OGM : Les semences de la destruction
» qui est une solide étude sur le sujet des OGM et ce qu'il souligne
dans cet entretien et ce que nous disons depuis longtemps également : la
motivation essentielle des oligarques est le monopole.
Nous vivons depuis disons l'ère Reagan/Thatcher,
une ère du capitalisme monopoliste renforcé au moyen des fadaises
pseudo-scientifiques de tout poil, notamment celles du dogme du (néo) libéralisme économique, qui ne sont que des outils de contrôle monopolistes.
C'est
du reste dans un environnement monopoliste qu'est rendu possible la
pire des dictatures. Si nous ne faisons rien, nous y allons tout droit.
C'est le but de l'oligarchie, ce à quoi ils rêvent depuis des lustres.
Leur problème ? Nous, les peuples, qui s'ils sont éveillés les réduiront
en piece. Ils le savent, ils nous ont (r)endormi... Mais ils
savent que le réveil s'opère. C'est maintenant un peu une course contre
la montre entre eux et nous. Nous vivons une époque dangereuse sans
qu'une portion d'entre-nous ne se rende compte de quoi que ce soit...
Fascinant !... Résistance 71
Monsanto maintient les cultivateurs dans une nouvelle forme de servage(Entretien
de RT avec F. William Engdhal, géopoliticien et auteur de l'ouvrage: «
OGM: Semences de destruction », édition française 2008).
Monsanto
ne va plus rechercher un accord pour que la culture de ses nouvelles
inventions biotech soient acceptée en Europe, mais va se concentrer sur
l'importation de ses cultures OGM déjà existantes. L'écrivain et
analyste politique William Engdhal nous dit que cette approche est purement tactique.
La
plus grosse entreprise mondiale de semence a subi une suite de revers,
notemment en Inde et au Philippines. A la fin de la semaine dernière,
Monsanto a dit que dû à une large opposition le concernant, il
abandonnait sa tentative de voir plus de cultures OGM sur le marché
européen et ce malgré l'utilisation de manigances pour essayer de
sécuriser le soutien politique nécessaire pour le succès de l'opération.
RT : Est-ce que cette décision est une victoire pour le mouvement anti-OGM en Europe ?
WE :En
un mot: Non. Si vous lisez entre les lignes de ce qu'a dit le managing
director de Monsanto-Europe, Jose Manuel Madero à l'agence Reuters, il a
dit qu'ils retiraient leur requête de nouvelles autorisations d'OGM qui
avait été placée auprès de la commission européenne ici en Europe, mais
qu'en même temps ils allaient augmenter leurs pressions pour augmenter
les importations de produits OGM des Etats-Unis et d'autres pays vers
l'Europe. Donc ceci est une man?uvre tactique et en aucun cas une
défaite stratégique ou un revers définitif pour Monsanto de quelque
manière que ce soit...
RT : Quels sont les risques environnementaux et humains ?
WE :Et
bien, la maïs Mon810 est essentiellement planté en Espagne en ce moment
et les multinationales de l'agro-business ont dominé l'agriculture
espagnole depuis 25 ans, elles ont donc réussi à avoir un sérieux
pied-à-terre dans ce pays. Dans la plupart des autres pays, il y a un
très gros mouvement de résistance populaire à quelque culture OGM que ce
soit, ils n'ont donc pas été capables de le faire. En France, il y a
des scientifiques indépendants dans des universités, qui ont sortis des
études sur le Mon810 montrant des effets collatéraux directs qui ne
furent pas rapportés par Monsanto.
Cela a pour effet
que la vindicte populaire contre les OGM est telle en France, en
Allemagne et d'autres pays, que Monsanto a été incapable de pousser plus
avant ses produits. Ainsi, ils se replient sur une porte arrière de
faire proliférer leurs OGM en Europe au travers d'une augmentation de
leurs importations, parce que là, ils tiennent un vide juridique dans le
système légal européen concernant les lois sur l'étiquetage des OGM. La
nourriture pour animaux contenant des produits à base de maïs ou de
soja génétiquement modifiés de Monsanto ou autres entreprises
similaires, n'est pas obligée d'être étiquetée comme contenant des
produits OGM...
RT : Monsanto a aussi dit que cela
ne signifiait pas que la firme allait retirer sa demande de
renouvellement d'autorisation pour son maïs Mon810 génétiquement
modifié. Qu'est-ce que cela nous apprend sur les intentions réelles de
Monsanto ?
WE :Et bien c'est une
man?uvre tactique et pragmatique de la part de Monsanto. Après que
Monsanto ait eu une réunion à huis-clos avec le président de la
fondation Rockefeller en 1999, l'entreprise annonça qu'elle n'allait pas
commercialiser sa technologie de semence dite « terminatrice », qui
implique que les graines commettent un « suicide » après une récolte
afin de s'assurer que les fermiers devraient revenir chaque année chez
Monsanto pour racheter des graines.
Sept ans
plus tard, Monsanto racheta l'entreprise qui avait la patente de ces
semences, avec le gouvernement américain, sur la technologie des graines
terminator ou GROTS. A ce moment là, l'opposition avait été
neutralisée. Ils avaient pensé avoir gagné une grande victoire. Toutes
les ONG anti-OGM s'étaient soit endormies au volant ou regardaient
ailleurs et il n'y eut pas un mot de protestation. Donc, je pense qu'ils
essaient de faire quelque chose de similaire ici. En premier lieu,
prenons le refrain habituel de Monsanto et des autres entreprises OGM.
Leur credo :
« Les cultures OGM sont la solution contre la faim dans le monde. » Le
fait est qu'il n'y a absolument aucune indication que les cultures GM
augmentent les récoltes. Des études à long terme montrent qu'après une
ou peut-être deux légères augmentations des récoltes, si cela se produit
en tout cas, la récolte par hectare commence ensuite à chuter. Le
second refrain usuel est que « les cultures OGM font utiliser moins de
pesticides et d'herbicides ». Et fait, cela occasionne une résistance
des mauvaises herbes sur trois ou quatre années de cultures où les
cultivateurs ont utilisés le Roundup de Monsanto, ce qui veut dire que
de super mauvaises herbes résistantes se développent et demandent plus
et non pas moins de produits chimiques.
Ainsi
on perd des deux côtés. Tout ceci n'est qu'une vaste fraude de
marketing. Ceci est fait pour piéger les fermiers dans des contrats à
long-terme pour leurs semences. Une fois établi, les fermiers ne peuvent
plus cultiver d'autres cultures normales sur une période d'au moins
sept ans une fois qu'ils ont planté des cultures OGM et utilisé le
roundup. Leurs sols sont devenus hautement toxiques. Ainsi, le fermier
devient un « esclave » dans cette nouvele formule de servage, comme je
l'explique dans mon livre.
RT : Le maïs MON-810 est
la seule culture OGM couramment commercialisée et cultivée en Europe.
Néanmoins, la France, l'Allemagne et la Pologne ont imposé une
interdiction nationale pour ce maïs. Pourquoi n'y a t'il que quelques
gouvernements se tenant aux côtés de la poussée populaire contre la
nourriture OGM ?
WE :Je ne pense
pas que cela fasse baisser les coûts de la nourriture. Je ne pense pas
que la motivation de l'appât du gain soit le nerf de la guerre en ce qui
concerne les OGM. C'est en fait l'idée de monopole. Le modèle est
développé par la Fondation Rockefeller. Connaître l'histoire est
intéressant: Dans les années 1970, ils décidèrent d'essayer, même en
remontant jusquà la seconde guerre mondiale, avec Nelson Rockefeller et
Norman Borlaug, qui était alors un scientifique à l'université
Rockefeller, de développer pour l'agro-business un modèle similaire à
celui qu'ils avaient développé pour le pétrole. Nomément, un cartel de
contrôle par la mondialisation, un quasi-monopole du marché de la
nourriture et ceci représente l'histoire de l'agro-alimentaire ces
trente dernières années.
J'étais récemment à
Moscou. Les supermarchés russes débordent de nourriture importée, alors
même que la Russie possède un des meilleurs sols non pollué ou toxique
de la planète aujourd'hui. La Russie devrait cultiver une nourriture
naturelle pour ses citoyens et éviter d'importer en grande quantité,
mais le pouvoir de ces super-entreprises de l'agro-business est tel,
qu'elles ont réussi à avoir un solide pied-à-terre en Russie, après
l'effondrement de l'URSS il y a plus de 20 ans. Vous entrez dans ces
supermarchés et vous y voyez des produits Nestlé, des Kellog's
cornflakes, tous utilisant des OGM en provenance des Etats-Unis etc...
Donc ce qui est vraiment derrière l'agenda des OGM et du contrôle de la
nourriture est la patente sur les semences.
RT : Un sondage récent a montré que 95% des citoyens européens sont contre les culutres OGM, ont-elles donc un futur en Europe ?
WE :Sincèrement,
j'espère que non. Je pense qu'il y a fort heureusemet un très fort
mouvememt populaire en Europe contre les OGM. Monsanto and Co, les
quatre compagnies, ont fait tout ce qui était possible et imaginable,
incluant le soutien de leurs propres fonctionnaires à la commission
européenne sur l'a sécurité alimentaire, avec des soi-disant
scientifiques neutres, supposés ?uvrer pour le bien-être du public. La
majorité des personnes appointées à cette commission sont affiliées avec
des ONG sous contrôle et financées par Monsanto. Ils obtiennent leurs
budgets de recherche des subsides de Monsanto. Les machinations et
leurres qui ont été utilisés par Monsanto & Co pour développer les
OGM ont été énormes et cela n'a pas réussi.
Je
pense qu'ils sont en train de se faire oublier de leur opposition, car
la grogne monte de plus en plus. Ceci se passe également aux Etats-Unis,
depuis la marche contre Monsanto qui s'est tenue au mois de Mai dans le
monde entier, cela a eu des effets aux Etats-Unis ces derniers six
mois, d'après les rapports que j'ai pu obtenir. C'est intéressant. Pas
tant en Europe que dans le monde, Monsanto semble essuyer pas mal de
revers. Ils viennent de perdre en justice en Inde dans une cour d'appel
sur les patentes, qui leur a interdit les poursuites judiciaires sur des
patentes concernant des modifications de la météo pour toutes leurs
semences en Inde. Ils ont perdu un cas similaire de justice aux
Philippines après avoir essayé de passer par la porte de derrière...
Dans
d'autres pays, dans l'UE, il y a une opposition renforcée. C'est entré
dans les m?urs. Le nom de Monsanto représente quelque chose de mauvais.
La plupart des gens n'ont pas le temps de rechercher par eux-mêmes
toutes ces choses comme vous et moi, mais ils ont capté ce message, et
donc avec ceci présent à l'esprit, tout ce qui est OGM devient «
verboten » (interdit)...
Le Conseil d'Etat rouvre la porte au maïs transgénique de Monsanto en France
Le Monde.fr |
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Début juillet, le rapporteur public du Conseil d'Etatavait jugé "excessif" le moratoire interdisant la culture
du maïs transgénique MON810, de la firme Monsanto, en France. Il avait
conclu que si des mesures étaient prises – comme l'encerclement du
MON810 par des cultures conventionnelles et l'éloignement de toute
ruche –, la cohabitation de ce maïs avec le reste de l'environnement
était possible.
Une conclusion confirmée, jeudi 1er août, par la décision de la plus haute juridiction administrative française de lever ce moratoire. "Il ressort en effet de la jurisprudence de la Cour de justice
de l'UE qu'une telle mesure ne peut être prise par un Etat membre qu'en
cas d'urgence et en présence d'une situation susceptible de présenter
un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé
humaine, la santé animale ou l'environnement", souligne le Conseil d'Etat.
LE GOUVERNEMENT "PAS FAVORABLE AUX OGM"
Les ministres de l'environnement et de l'agriculture, Philippe Martin
et Stéphane Le Foll, ont immédiatement réagi après cette décision du
Conseil d'Etat – qui suspend pour la deuxième fois une interdiction du
MON810 – en rappelant leur engagement de "maintenir le moratoire sur
la mise en culture de semences OGM, afin de prévenir les risques
environnementaux et économiques pour les autres cultures et
l'apiculture". Ils promettent une nouvelle décision avant les prochains semis du printemps 2014.
Jeudi matin, sur Europe 1, M. Le Foll avait déjà souligné que le gouvernement n'était "pas favorable aux OGM", ajoutant que "le Conseil d'Etat n'est pas le décideur, ce n'est pas lui qui dit si on peut ou pas interdire les OGM, il ne s'appuie que sur la base juridique pour dire si elle est valide ou pas". TOXICITÉ ET BIODIVERSITÉ
Europe écologie-Les Verts s'est dit "consterné et scandalisé", tandis que plusieurs organisations écologistes, paysannes, apicoles et d'agriculture biologique ont appelé jeudi à "des mesures d'interdiction définitive des cultures d'OGM, à l'instar de huit pays européens", arguant que "80 % des Français refusent toujours les OGM". "Les
productions OGM contaminent les chaînes alimentaires, par les pollens
et les graines transgéniques, mais aussi par les pesticides très liés à
ces OGM, pesticides nuisibles à la biodiversité et à la santé", expliquent ces associations.
Comme les autres cultures génétiquement modifiées, le maïs MON810 est en effet suspecté de toxicité, mais aussi de porter atteinte à la biodiversité. Cette culture, qui disperse autour d'elle une toxine Bt (pour Bacillus thuringiensis) destinée à éliminer les insectes ravageurs, pourrait jouer avec d'autres pesticides un rôle dans la forte diminution du nombre d'abeilles.
UNE INTERDICTION DEUX FOIS LEVÉE
La France, comme d'autres pays européens (Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg), avait interdit depuis 2008 la culture du MON810 sur son sol, avant que le Cour de justice de l'Union européenne
ne soit saisie, notamment par Monsanto. En 2011, la justice avait déjà
suspendu cette interdicion, pour carence de fondement juridique. Le
gouvernement Fillon avait alors décidé un nouveau moratoire en mars 2012, en s'appuyant sur des conclusions de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire, plutôt floues.
L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), l'Union
française des semenciers (UFS) et la Fédération interprofessionnelle de
la production de maïs et de sorgho (FNPSMS) avaient alors déposé un
recours au Conseil d'Etat, arguant que cette interdiction "ne repose sur aucun élément scientifique sérieux" et que "les producteurs de maïs impactés par la pyrale et la sésamie [deux insectes ravageurs du maïs] subissent un réel préjudice économique". LE SEUL OGM CULTIVÉ EN EUROPE
Le maïs MON810 a été l'un des tout premiers autorisés en Europe, dès 1998. Le premier à susciter,
aussi, une vive opposition des écologistes. Jusqu'à aujourd'hui, il a
été peu cultivé en France : 5 000 hectares en 2006, 22 000 hectares
l'année suivante. Lassé des attaques dont il fait l'objet, Monsanto
avait annoncé, début 2012, qu'il ne le commercialiserait plus "tant que la France n'aura pas de contexte politique favorable et d'approche réglementaire fondée sur la science".
Mi-juillet, Monsanto, déçu par l'absence de perspectives commerciales
dans un continent globalement hostile aux biotechnologies, a aussi
décidé de retirer
toutes ses demandes d'homologation en cours pour de nouvelles cultures
transgéniques dans l'Union européenne. Toutes, sauf sa demande de
renouvellement de l'autorisation pour son maïs MON810 – le seul
organisme génétiquement modifié actuellement cultivé à des fins
commerciales en Europe.
La France ne cultive pas d'OGM, mais importe néanmoins des produits génétiquement modifiés pour l'alimentation animale ou l'industrie agroalimentaire. Lire : "Monsanto recule sur les OG
ccc
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