Ces appareils à recharges qui contribuent à tuer l’environnement
Les stratégies du marketing sont parfois très sournoises. Si vous êtes accrocs aux appareils à cartouches, lames de rasoir, capsules de café et autres filtres pour carafes aux coûts exorbitants, vous êtes sans aucun doute victimes de la stratégie du hameçon… Une nouveauté sur le marché ? Pas tant que ça ! Aujourd’hui, la méthode est largement répandue au détriment de votre portefeuille, de l’économie et de la planète…
Il y a plusieurs années, je me souviens de cet engouement soudain pour les machines à café avec dosettes. Facile, rapide, propre, chacun semblait fier de présenter à ses amis cette invention miraculeuse, malgré que le café venait soudainement de couter 5 fois plus cher. Déjà à l’époque, c’était gros comme une montagne, on pouvait se douter de la pollution de masse engendrée par la multiplication de ses appareils. Aujourd’hui, c’est chose faite, et des consommateurs commencent à réaliser qu’ils ont été lésés, eux et la planète.
Cette méthode de vente, c’est celle de l’appât et de l’hameçon. Connaissez-vous ce « business model » ? Il s’est pourtant déjà répandu dans tous les secteurs, des machines à café aux balayettes. La stratégie : vous vendre un appareil breveté à bas prix pour vous obliger ensuite à acheter des pièces de remplacement de manière infinie. Vous en avez probablement au moins un chez vous : cafetière à dosettes, carafe d’eau aux filtres onéreux ou autre rasoir soi-disant ultra-moderne aux lames coûteuses.
Le magazine Slate relève que ce modèle a de nombreux points communs avec la toxicomanie. Une fois accro au produit, vous êtes prêts à payer le prix fort pour des recharges, même si ce geste est totalement incohérent vis à vis du prix au kg. Le mauvais réflexe : se fier uniquement au prix inscrit sur l’étiquette. Il est souvent trompeur par rapport à la consommation que l’objet de départ va engendrer. Avez-vous déjà évalué le coût d’utilisation sur trois ans d’un appareil à recharges acheté au rabais ? C’est voulu, l’addition est salée. Serez-vous capables alors d’assumer ce coût (même relatif) qui, insidieusement, grèvera discrètement votre budget ?
521789_556001197777798_747342601_nImage : Nature to Share
A ce constat purement économique, il faut ajouter la facture écologique. Les gens jettent chaque semaine un nombre incalculable de lames, de capsules, de filtres, de cartouches et bien d’autres… Les fabricants multiplient les petites doses pour s’assurer que les clients ne soient jamais confrontés à une facture trop exorbitante au moment de l’achat, ce qui pourrait être rebutant. Ce faisant, ils perdent toute possibilité d’appréhender l’économie d’échelle sur la matière première utilisée ainsi que la multiplication des déchets.
L’innovation en pâtit également car les entreprises qui utilisent cette stratégie sont – c’est un euphémisme – peu motivées à rendre leurs produits plus efficaces ou durables malgré l’évolution de la société. Slate estime que tout fabricant qui s’y essaierait serait d’office moins concurrentiel vu le coût plus élevé du produit initial pour l’acheteur et les retombées moins nombreuses à long terme. De plus, c’est un secteur où les consommateurs consomment sans véritablement se poser de question. La problématique va malheureusement plus loin. La baisse des prix du pétrole (qui rend le plastique moins cher) et les mesures d’austérité (qui poussent les gens vers les produits « en apparence » meilleurs marchés) encourage les entreprises à multiplier ce type d’offre. Certaines grandes marques affirment que leurs capsules sont plus écologiques que les autres (réutilisable, recyclable,..). Dans les faits, rares sont les consommateurs à trier leurs déchets.
Il est difficile de lutter contre ces procédés qui, tout comme l’obsolescence programmée, sont proprement scandaleux. Mais ne nous décourageons pas, prenons nos bâtons de pèlerin, informons et sensibilisons les consommateurs autour de nous. Les magasins sans emballage fleurissent aux quatre coins du monde. Les solutions alternatives également. Combien de bilans scientifiques sur l’état du monde doit-on attendre pour nous mobiliser ?"