vendredi 2 janvier 2015

(blog à finir et à corriger)

Alors, mes chers cinq lecteurs, l'année 2015 sera-t-elle l'année de Poutine, vu de Washington ?

(source : Réseau International)

En 2015, sortir Poutine du Kremlin «les pieds devant…»

En 2015, sortir Poutine du Kremlin «les pieds devant…»
L’Occident espère un renversement du Président Poutine dans un proche avenir. Dans les coulisses des manifestations officielles les politiciens occidentaux et stratèges du bloc de l’OTAN réfléchissent intensément à un scénario préparant une révolte à Moscou ainsi que les détails de l’étape «post-poutinienne» de l’histoire de Russie. Cette information a été publiée le 27 décembre dans le journal allemandBild Zeitung.
Par ailleurs, l’enjeu principal des conspirateurs, dans la meilleure tradition du capitalisme occidental, se joue sur l’avidité des «actionnaires les plus gras», leaders du capital compradore en Russie. Les marionnettistes occidentaux espèrent que «suite aux sanctions et aux dommages occasionnés par les pertes de bénéfices, la pression sur Poutine de la part des puissants oligarques se renforce suffisamment pour qu’il soit obligé de s’en aller à la fin de 2015 », écrit le Bild Zeitung.
Toutefois, il est peu probable qu’on parvienne à faire partir Poutine «tout simplement». L’Occident, Washington en tête, furieux des tentatives de Poutine de faire renaître la puissance russe et de remanier l’équilibre géopolitique global paraît assoiffés du sang du «dictateur du Kremlin» qu’il déteste. Le premier scénario «dur» d’un coup d’État, lié à l’élimination physique du Président de Russie, fut lancé à l’été 2014 par Herbert Meyer, ancien adjoint du directeur de la CIA [à l’époque du Président R.Reagan. NdT]. Dans un article publié dans l’édition du 4 août 2014 du magazine américain The American Thinker, il a déclaré littéralement ceci: «Quand les oligarques russes comprendront enfin que le Président de la République Fédérale, Vladimir Poutine, est leur problème personnel, et que son ambition leur coûtera leur prestigieux yacht et leurs coûteuses maîtresses, les milliardaires s’occuperont eux-même du changement de pouvoir». [Bien que l’auteur écrive qu’il s’agit littéralement des propos repris dans l’article en langue anglaise, on notera que la citation ci-dessus relève d’une réorganisation, plutôt fidèle, mais pas littérale, des termes de l’article paru dans le magazine américain. NdT.]
Meyer, ancien vice-président du National intelligence Council des États-Unis, est convaincu qu’un «lunatique» comme Poutine n’admettra jamais ses erreurs, le punir ne l’arrêtera pas, il ira jusqu’au bout tant que quelqu’un ne lui règle pas son compte par knock-out. C’est pourquoi, selon le vétéran des services de renseignements américains, il appartient à l’Occident de faire comprendre aux milliardaires de Russie que Poutine est leur propre problème, les oligarques se décideront alors à organiser une gentille rencontre au cours de laquelle ils régleront le sort futur de la Russie. Ils pourront convaincre Poutine de quitter le Kremlin «fût-ce avec les honneurs officiels et un salut au son de 21 canons», ou «les pieds devant et une balle dans la nuque, cela nous est indifférent» écrit le chevalier de capes et d’épées américain. Meyer n’a pas non plus exclu la possibilité de l’assassinat du Président de Russie dans un avion, du fait de «rebelles douteux armés de missiles sol-air».
Les collègues européens d’Herbert Meyer préfèrent les expressions plus douces et neutres, mais finalement, quant au fond, rien n’est différent. Ainsi, dans le journal précité, Bild Zeitung il est écrit que des mesures tout à fait nouvelles sont nécessaires, et le journal leur attribue modestement le but de sauver Poutine d’un danger croissant. Selon les informations du Bild Zeitung, la possibilité d’un renversement de Poutine est prise au sérieux jusque dans le milieu gouvernemental à Berlin. Le journal invoque en particulier les propos de l’expert en politique étrangère de la fraction CDU/CSU du Bundestag, Karl-Georg Wellmann, considérant que «la crise économique et sociale en Russie représentent un danger croissant pour l’entourage de Poutine et pour lui-même».
Dans quelle mesure les plans des stratèges européens sont-ils réels? Intervenant à Moscou dans le cadre d’une conférence de presse lourde de conséquences, lors de sa réponse à une question du correspondant de l’agence Reuters, relative à la possibilité d’une révolution de palais, Poutine a répondu sur le mode de la plaisanterie : «Pour ce qui concerne les révolutions de palais, rassurez-vous, nous n’avons pas de palais. Dès lors les révolutions de palais ne sont pas possibles. Nous avons le Kremlin, résidence officielle de la présidence. Il est bien défendu ; voilà également un facteur de la stabilité de notre État. Mais la stabilité est fondée sur ceci : elle est fondée, et il ne peut exister aucune base plus solide, sur le soutien du peuple de Russie». C’est à dire, sur notre soutien et sur le vôtre.
Cela signifie que si nous ne voulons plus de vous, afin que des canailles de tous acabits dans les entrailles des services spéciaux occidentaux ne décident plus à notre place comment la Russie doit vivre et qui doit être à la tête de notre pays, si nous ne voulons pas nous retrouver tel un collectif massif de sans-droits, tel que prévu dans les scénarios conçus par les occupants des hauts-cabinets à Washington et Bruxelles, chacun doit comprendre qu’aujourd’hui même, c’est exactement de lui que dépend le destin de notre pays. Ne serait-ce qu’un peu, un tout petit peu, mais tout de même, réellement de lui. Et de toi, et de moi, et de chacun d’entre nous. De notre audace, de notre diligence, de notre sagesse, de notre courage et de notre endurance, ou au contraire de notre bêtise, de notre couardise, de notre indifférence, de notre manque de volonté et de notre égoïsme.
A chacun de faire son choix. Seigneur, viens à notre aide!
Et, une opinion sur le gaz et l'huile de schiste.

(source : Jacques Sapir, russo europe)

Schistes, schistes, rage!

1 janvier 2015
Par 

L’exploitation du pétrole (et du gaz) de schiste a ouverte des possibilités considérables quant à la taille des réserves disponibles. Cette exploitation a permis aux Etats-Unis d’atteindre l’objectif d’indépendance énergétique, quoi qu’à un coût énorme, et non encore complètement évalué, dans le domaine de l’environnement. Ceci s’est traduit le 30 décembre par une libéralisation de la législation américaine concernant l’exportation des produits pétroliers. L’essor de l’huile et du gaz de schiste explique une bonne part (sans doute plus de 50%) de la croissance américaine depuis 2011 car l’exploitation des réserves a donné un véritable coup de fouet à l’industrie. Le coût environnemental a d’ailleurs poussé de nombreux états à introduire des réglementations de plus en plus contraignantes[1].
L'exploitation des schistes a eu aussi des conséquences géopolitiques importantes. On prétend très souvent qu'elle pourrait redonner la main aux Etats-Unis face aux pays de l'OPEP mais aussi face à la Russie. Cette question est d'onc d'une particulière importance car elle se situe au croisement de l'écologie, de l'économie, de la finance et de la géopolitique. La dimension financière de cette exploitation est certainement celle qui est la plus ignorée. Pourtant, et comme dans le cas de TOUTES les industries émergentes, l'industrie des hydrocarbures de schistes a eu recours à la finance mais aussi à engendré un "bulle" spéculative importante autour d'elle. Ceci est le résultat d'une très faible capitalisation initiale (situation normale pour une industrie émergente) mais aussi de la financiarisation qui aujourd'hui règne en maître sur l'économie américaine. Cette "bulle" résulte donc du basculement d'une "pseudo-validation" des valeurs engagées vers une "pré-validation" selon le schéma décrit dans le livre de Cédric Durand, Le Capital Fictif.

Les forages ne semblent rentables, pour les derniers, qu’au dessus de $80 le baril. Les forages plus anciens ont eu initialement un seuil de rentabilité plus faible (vers $50-$60) mais l’épuisement de ces forages contraint les compagnies à utiliser des techniques qui sont désormais plus coûteuses. Il convient donc d’examiner attentivement la logique économique de l’huile de Schiste.

Une base saine et une dérive spéculative.

L’exploitation de l’huile de schiste repose sur le percement d’un puits, d’abord vertical puis horizontal, et l’injection de composés chimiques destinés à fracturer la roche et à en dégager l’huile avec des composés pauvres en hydrogènes. Il faut, de plus, un apport externe en chaleur[2]. Ces composés sont en général mélangé à de l’eau, et l’un des premiers problèmes de cette industrie a été sa consommation d’eau et la pollution des nappes phréatiques environnantes[3]. Le rendement du forage baisse fortement dès la première année. On peut considérer que nombre de forages, compte tenu des coûts d’exploitation, cessent d’être rentables dès la quatrième année. Signalons que le seuil de rentabilité, qui était initialement prévu autour de $30 par baril[4], se trouve actuellement plutôt vers $60/$70 par baril, et ceci uniquement pour les coûts directs.
L’intérêt cependant est que la production initiale est forte et les coûts d’investissements relativement réduits. Une petite société peut donc acquérir une concession (permis de 5 à 10 ans) et mettre rapidement cette concession en exploitation. Avec des prix du pétrole élevé, le rendement initial est important. Il permet soit de rembourser les emprunts sollicités au départ soit de revendre la concession à une autre compagnie, qui est moins experte que la première. Dans le cas de chute importante de production dès la fin de la première année, ceci équivaut à une arnaque pure et simple. La première compagnie fait un large bénéfice et la seconde doit alors se débrouiller avec des rendements qui s’effondrent rapidement. En fait, ceci donne à l’industrie de l’huile de schiste une dimension de « schéma Ponzi », terme utilisé en finance pour décrire les pyramides financières où l’on rémunère les premiers déposants avec l’argent des déposants suivants. En effet, les investissements sont fait largement à crédit, parfois jusqu’à 100% des sommes. Il faut que la première société puisse revendre la concession très vite si elle ne veut pas être pénalisée par les taux d’intérêts. D’où la nécessité de produire le plus vite possible des quantités importantes d’huile, mais au détriment des rendements futurs, afin de vendre une concession en apparence très rentable. Ceci explique aussi la montée rapide du volume d’huile produit, ce qui a contribué à déséquilibrer le marché.

La financiarisation de la production d’huile de schiste.

On a fait allusion aux emprunts. En réalité, c’est l’ensemble du cycle d’exploitation qui est largement financiarisé. Tout d’abord, la concession et le capital initial sont couverts par un emprunt, la compagnie engageant en réalité très peu de capitaux. Cela se comprend aisément si l'on considère les risques initiaux élevés dans cette activité. Ces emprunts sont souscrits auprès des petites banques locales américaines. Mais, ces dernières titrisent rapidement ces emprunts, qui se retrouvent dans l’ensemble du secteur bancaire américain. Les taux d’intérêts viennent alors s’ajouter aux frais de forage et d’exploitation. Il semble bien, même si l’on manque d’études systématiques, que cela met le seuil de rentabilité au-delà de $80 (certains auteurs avancent même des sommes de l’ordre de $100) le baril.
Les compagnies ont aussi souscrit des assurances (on appelle cela techniquement des « couvertures de risques ») en cas de baisse des cours. Ici encore, on ne sait pas dans quelle proportion. Mais, ces contrats d’assurance ont rarement plus de 6 mois à un an de durée de vie. Ils ne semblent pas avoir été conclu après septembre 2014 car semble bien que les prix ayant commencé à brutalement baisser à cette époque le tarif de ces couvertures est devenu exorbitant. La plupart des compagnies qui se sont assurées ne le sont donc que jusqu’au mois de juin 2015. Ces contrats d’assurances ont été aussi titrisés sur le modèle des CDS (Credit-Default Swap) qui ont joué un rôle important dans la crise des subprimes. La titrisation tant des emprunts que des assurances a été un facteur important de développement dans la finance américaine. Mais, cette titrisation a aussi aboutit à répandre le risque dès que l’industrie de l’huile de schiste ne sera plus rentable, ce qui est le cas aujourd’hui.
Avec la très forte baisse du prix du baril, il est clair que l’industrie perd de l’argent. On peut en dire de même de l’industrie parente des sables bitumineux du Canada (Alberta). Dès que les assurances cesseront de couvrir les pertes (pour les sociétés qui se sont assurées) la fermeture d’un grand nombre de sociétés va devenir inévitable. La chute de la vente des concessions et la baisse rapide des nouvelles mises en production est un signe très net que l’ensemble de l’industrie de l’huile de schiste est d’ores et déjà entrée dans une crise. Ceci va alors poser un double problème aux autorités américaines (et canadiennes) :
  1. Un problème industriel tout d’abord, car un grand nombre des petites sociétés exploitant des concessions vont faire faillite dans les mois qui viennent. Ceci va entrainer l’arrêt de la production, et le volume de pétrole produit aux Etats-Unis va chuter de manière spectaculaire au second semestre 2015. De plus, les mises au chômage massives des employés vont se répercuter dans le secteur des services. Les Etats-Unis vont donc affronter une « crise industrielle », certes localisée mais de grande ampleur à partir de l’été 2015.
  2. Un problème financier, ensuite, car ces faillites vont transformer en « mauvais dettes » une très grande partie des emprunts « titrisés » dans les banques américaines. Ceci peut être l’équivalent d’une nouvelle « crise des subprimes » dès l’été ou le début de l'automne 2015 .

La géopolitique de la crise de l’industrie de « l’huile non conventionnelle ».

Les conséquences de ceci seront très probablement non seulement économique (et financière) mais aussi géopolitiques. Il est clair que le gouvernement américain s’est appuyé sur l’industrie de l’huile de schiste dans l’espoir de réduire sa dépendance aux importations de pétrole. Il est clair qu’il a, au début, instrumentalisé la baisse des prix du pétrole afin d’affaiblir la position de la Russie, mais aussi celle du Venezuela. Mais, si les prix restent bas au-delà de l’été 2015, il sera à son tour frappé très durement par une double crise, tant industrielle que financière. Le « bébé » huile de schiste, sur lequel pesaient tant d’espoirs, va se transformer en un gros bébé merdeux.
Il serait dès lors logique que les prix remontent d’ici mars 2015. Mais, les marchés ne se pilotent pas comme des avions de combat. S’il est clair que les prix vont remonter au second semestre de cette année, nul ne peut dire si cela sera suffisant pour empêcher la crise ni à quel niveau. En fait, la meilleure stratégie pour la Russie serait de retarder cette remontée. Si le mouvement des prix aboutit à l’éclatement de la double crise indiquée nous aurions :
  • (1) Une chute brutale de la production qui pourrait pousser les prix à la hausse jusqu’à $90 voire $100 le baril (alors que s’ils remontent dès la fin du 1er trimestre 2015 les prix se stabiliseront vers $75 le baril).
  • (2) Un affaiblissement de la position américaine, du fait de la crise industrielle et financière, qui sera sensible dès l’automne 2015..
  • (3) Cette affaiblissement des Etats-Unis se traduira par une baisse relative du dollar et une montée corrélative de l’Euro ce qui – combiné avec la hausse des prix du pétrole - va compromettre le peu de croissance espérée en Europe (et en particulier en France)
La question est donc de savoir si la Russie et les pays de l’OPEP peuvent attendre l’automne 2015. Pour la Russie, cela semble certain. Mais, c’est beaucoup moins sur pour les pays de l’OPEP. Par ailleurs, les grandes compagnies américaines peuvent avoir elles aussi un intérêt à la crise, qui leur permettrait de racheter à vil prix des centaines de concessions. Les espoirs suscités par l’huile de schiste risquent donc de se transformer dans les six prochains mois en cauchemar, et en particulier pour les autorités américaines.
A-CarteFRMod

[1] "Chapter 4. Effects of Oil Shale Technologies". Proposed Oil Shale and Tar Sands Resource Management PlanAmendments to Address Land Use Allocations in Colorado, Utah, and Wyoming and Final Programmatic Environmental Impact Statement (http://ostseis.anl.gov/documents/fpeis/vol1/OSTS_FPEIS_Vol1_Ch4.pdf )
Bureau of Land Management. Septembre 2008. pp. 4-3.
[2] Burnham, Alan K.; McConaghy, James R. (2006-10-16). "Comparison of the acceptability of
various oil shale processes" (https://e-reports-ext.llnl.gov/pdf/341283.pdf ). 26th Oil shale symposium. Lawrence Livermore National Laboratory (Golden, Colorado): 2; 17. UCRL-CONF-226717. Smith, M.W.; Shadle, L.J.; Hill, D. (2007). "Oil Shale Development from the Perspective of NETL's
Unconventional Oil Resource Repository" (http://www.osti.gov/scitech/biblio/915351 ). United States Department of Energy. DOE/NETL-IR-2007-022
[3] World Energy Outlook 2010. Paris: OECD. pp. 165–169. Tuvikene, Arvo; Huuskonen, Sirpa; Koponen, Kari; Ritola, Ossi; Mauer, Ülle; Lindström-Seppä, Pirjo (1999). "Oil
Shale Processing as a Source of Aquatic Pollution: Monitoring of the Biologic Effects in Caged and Feral Freshwater Fish" (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1566439 ). Environmental Health Perspectives (National Institute of Environmental Health Sciences) 107 (9): 745–752.
[4] "Fact Sheet: U.S. Oil Shale Economics"

Et, l'histoire d'une femme.

(source : Le Monde)

Une Irakienne contre Daech

M le magazine du Monde |  • Mis à jour le  | Par 
C'était une femme libre devenue chef de guerre pour défendre son peuple, elle est morte les armes à la main. « M » en a fait sa « femme de l'année ».



Omaya Al-Jbara fait le V de la victoire avec des combattants d'Al-Alam.
Omaya Al-Jbara fait le V de la victoire avec des combattants d'Al-Alam. | DR

Elle s'appelait Omaya. Omaya Al-Jbara, de la prestigieuse tribu sunnite des Jubouri, en Irak. Elle était belle, ronde, charismatique. Et pétillante. Elle aimait la poésie et les bijoux sophistiqués, cuisinait, dit-on, de manière exquise et savait tenir en haleine son auditoire par son art du récit. Elle avait de grands rires et de grandes mains qui savaient caresser et étreindreapprécier les belles étoffes et manier la Kalachnikov.

Elle n'avait peur de rien, si ce n'est de perdre la liberté et ce qu'elle appelait l'honneur. On aurait aimé l'interroger sur ce mot si fort qui revenait fréquemment dans ses conversations avec les habitants de la petite ville d'Al-Alam, au nord-est de Tikrit, berceau de Saddam Hussein. On ne le pourra pas. Elle est morte d'une balle en pleine poitrine, le 22 juin. Des snipers de l'Etat islamique (EI) la tenaient en ligne de mire depuis plusieurs jours.
« Elle est devenue légende et source d'inspiration pour toutes les femmes d'Irak. Symbole d'une génération qui, jamais, n'acceptera le joug de Daech. » Qutaiba Al-Jubouri, ministre irakienne de l'environnement
Cela peut paraître étrange d'esquisser le portrait d'un personnage que l'on n'a pas personnellement rencontré, mais Omaya est si souvent évoquée - invoquée - en Irak lorsqu'on parle des femmes ou de la lutte contre Daech qu'elle mérite d'être ici présentée. Car son nom revient dans les chansons, les poèmes, les discours, dans la communauté sunnite dont elle était membre comme parmi les chiites.
A l'annonce de sa mort, le premier ministre d'alors, Nouri Al-Maliki, avait affirmé qu'« elle était de ces femmes qui stupéfient les terroristes ». Il aurait pu ajouter : « et qui leur font peur ». Car elle maniait habilement les armes, et les djihadistes sont convaincus qu'être tué par une femme leur ferme la porte du paradis...

NÉE DANS LA « VILLE DE LA CONNAISSANCE »

Qualifiée de « martyre », d'« héroïne nationale », elle s'est vu décerner par le Bureau irakien des affaires tribales le titre honorifique de chef de clan, Sheikha. Une distinction qui n'avait encore jamais été attribuée à une femme. « Elle est devenue légende et source d'inspiration pour toutes les femmes d'Irak, affirme Qutaiba Al-Jubouri, ministre actuel de l'environnement et membre du clan. Symbole d'une génération qui, jamais, n'acceptera le joug de l'Etat islamique. »
Omaya était née en 1974, dans une famille très renommée. Son père, le cheikh Najir Hussein Al-Jbara, était le chef respecté de la tribu Jubouri d'Al-Alam, la ville dite « de la connaissance », réputée pour son ouverture, ses écoles, sa modernité. Il recevait beaucoup dans un grand salon d'apparat, et Omaya, encore enfant, se glissait entre les fauteuils dorés pour écouter les conversations sérieuses des invités.
« Cette jeune femme me fascinait. Mais quand je suis allé demander sa main, vous croyez que son père me l'a accordée facilement ? J'ai dû persévérer pendant huit ans ! » Hassan Al-Jbara
Cela amusait tout le monde, cette petite fille si vive qui n'avait que faire de rejoindre les femmes en cuisine, et s'arrogeait d'emblée les mêmes droits que ses quatorze frères. Son père la regardait, intrigué puis très fier, se prenant à regretter qu'elle ne soit pas un garçon qu'il aurait pu garder à ses côtés. Il était évident qu'elle fréquenterait l'université et elle choisit d'étudier l'architecture... jusqu'à ce que sa mère tombe grièvement malade, l'obligeant à rentrer à la maison pour aider à l'éducation de la fratrie.
Sa présence, dans le salon des audiences, se fit encore plus remarquable. « Cette jeune femme me fascinait, avoue Hassan Al-Jbara. Mais quand je suis allé demander sa main, vous croyez que son père me l'a accordée facilement ? J'ai dû persévérer pendant huit ans ! Et pourtant, j'étais son cousin. »
Le père, très impliqué dans les affaires publiques, avait applaudi à la chute de Saddam Hussein et s'était rangé très tôt du côté des Américains, d'accord pour collaborer avec les chiites et le gouvernement central de Bagdad, dénonçant sans relâche les violences islamistes et fustigeant publiquement Al-Qaida. Il fut kidnappé en rentrant d'un pèlerinage à La Mecque et, semble-t-il, décapité le 9 janvier 2007. Son fils aîné prit la relève, à la tête d'un front de résistance contre le groupe terroriste. Sa voiture explosa sous une bombe le 10 octobre 2007. Son frère, vice-gouverneur de la province de Salahadin, fut à son tour assassiné en 2011.

UNE « JEANNE D'ARC » CONTRE DAECH




Lorsqu'on lui montre des photos de sa mère au combat (en haut),  la fille d'Omaya refait comme elle  le geste du V  de la victoire. 
            Photo: 
            Laurence Geai pour Le Monde
Lorsqu'on lui montre des photos de sa mère au combat (en haut), la fille d'Omaya refait comme elle le geste du V de la victoire.  Photo:  Laurence Geai pour Le Monde |

Plus de 500 personnes de la tribu des Jubouri ont ainsi trouvé la mort depuis 2003. « Omaya bouillonnait, bouleversée par toutes ces morts, révoltée par la barbarie des précurseurs de l'Etat islamique, raconte son mari. Elle voulait en découdre ! » Elle s'était engagée dans la société civile, conseillère du gouvernorat sur les dossiers sociaux, impliquée dans la tenue de conférences sur les droits de la personne, la violence domestique, l'aide aux réfugiés.
Elle avait repris des études de droit et obtenu son diplôme en 2011. Mais quand soudainement l'Etat islamique, au mois de juin 2014, attaqua sa ville, elle eut tout juste le temps d'exfiltrer ses quatre enfants vers Erbil, où son mari était hospitalisé, avant de se muer en chef de guerre redoutable. « Une véritable Jeanne d'Arc ! », se remémore Mohamed Al-Majid, son compagnon d'armes à l'époque.
Elle commandait les troupes, disposait les snipers, érigeait des murailles de sacs de sable. Elle sillonnait tous les quartiers au volant d'un pick-up, saisissant le micro de la police pour appeler au combat ou galvaniser les troupes avec des hymnes révolutionnaires. Elle tenait informés l'armée et le gouvernement de Bagdad, livrait au front les munitions et se servait elle-même du fusil-mitrailleur et du lance-roquettes. « L'Etat islamiquene pouvait pas croire qu'une petite ville, sous le commandement d'une femme, puisse résister douze jours alors que quatre avaient suffi à conquérir Mossoul ! », assure son mari veuf. Mais le 22 juin, alors qu'elle était allée prêter main-forte sur la barricade 70 prise d'assaut par l'EI, tuant elle-même trois djihadistes, une balle lui fut fatale. Et la belle résistance d'Al-Alam, d'un seul coup, s'écroula.

LES VICTIMES DES DJIHADISTES

Un flot de familles tentèrent de prendre la fuite, cinquante-deux furent d'emblée kidnappées par l'organisation islamiste, qui menaça d'égorger tout le monde, sauf à obtenir la reddition de la ville. Il n'y avait guère le choix. « C'est ainsi que ma femme est entrée dans l'Histoire », conclut Hassan Al-Jbara, affichant sur son téléphone portable vingt photos d'Omaya combattante. « Montre ! », exige sa petite fille de 2 ans en grimpant sur ses genoux pour saisir l'appareil. Et de faire à son tour, devant l'image de sa mère, le V de la victoire.
Daech a étendu son territoire, depuis la mort d'Omaya. Et les nouvelles sur la condition des femmes ne sont rien de moins que terrifiantes. Capturées et triées par âges, les Yézidies sont vendues et utilisées comme esclaves sexuelles. Mais les musulmanes, sunnites et chiites, ne sont pas non plus à l'abri. De nombreuses intellectuelles, avocates, professeures, médecins et anciennes candidates au Parlement ont été assassinées à Mossoul. Et le ministère des droits humains vient d'annoncer le massacre, à Falloujah, de cent cinquante jeunes femmes qui avaient refusé de se marier avec des djihadistes...



Lorsqu'on lui montre des photos de sa mère au combat, la fille d'Omaya refait comme elle le geste du V de la victoire.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2014/12/30/une-irakienne-contre-daech_4544940_4497186.html#71BLgxDybo6ysWvS.99



Mais, passons à une bonne nouvelle.

(source : Mr Mondialisation)

Ils inventent un bio-plastique qui se dégrade en fertilisant naturel


29 décembre 2014 / Catégories: ArticlesRédaction / Tags:  / 0 Commentaires
Ils inventent un bio-plastique qui se dégrade en fertilisant naturel
Un groupe de chercheurs de l’Université Harvard a créé un bioplastique totalement naturel. Si vous le jetez dans la nature, il se dégrade en quelques semaines dégageant un engrais naturel qui va enrichir les sols, favorisant la croissance des plantes.
Biologique et utile même comme déchet
Plus personne ne peut l’ignorer, les plastiques à base de pétrole envahissent les océans. Ils sont une plaie pour la nature dont il est difficile de se débarrasser. Une fois dans l’environnement, un plastique va prendre des décennies (450 ans pour une bouteille) avant de se dégrader. Mais il en reste très souvent des traces à l’état microscopique qui s’infiltrent dans les organismes vivants.
Parmi les solutions enviables, des chercheurs proposent le « Shrilk », un composant qui ressemble à s’y méprendre à du plastique. Composé d’éléments nutritifs (comme un cadavre organique), il favorise la croissance des plantes en se dégradant naturellementLeursexpériences a ainsi démontré qu’il était possible de faire pousser une plante uniquement avec ces déchets biologiques.
Todaysgr-Shrilk932-82
Le biomimétisme en application
La découverte a été faite par un groupe de chercheurs de l’Institut Wyss pour l’ingénieriebiologique à l’Université de Harvard. Pour se faire, ils vont s’inspirer du vivant. La majorité des animaux sur terre sont des insectes. Ils possèdent naturellement des ailes résistantes et légères, des armures d’une durabilité incroyable pour leur taille, des carapaces flexibles et fines : la base d’un plastique naturel. Par biomimétisme, ils vont créer un plastique aux capacités extraordinaires.
Les scientifiques expliquent que ce matériau durabletransparent et renouvelable peut êtreproduit en masse et sera aussi résistant que le plastique actuellement utilisé. Il serait ainsi possible de fabriquer des jouets, des télévisions et des téléphones biodégradables. On pourrait même envisager de fabriquer des objets en 3D aux formes complexes soit par impression 3D soit par injection classique en industrie.
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Image : aile d’insecte
« Dans de nombreux secteurs, il y a un besoin urgent de matériaux durables qui peuvent êtreproduits en masseNotre méthode de fabrication à grande échelle montre que le chitosane, facilement disponible et peu coûteuxest un bioplastique viable qui pourrait remplacer les plastiques conventionnels dans de nombreuses applications industrielles« a déclaré le directeur du Wyss InstituteDonald E. Ingber.
Valorisation des déchets de crevettes
L’invention appelée « shrilk » est une combinaison de krill et de silk (soie). Il est fabriqué à partir de chitosane (une forme de chitinequi est le deuxième matériau organique le plus abondant sur Terre. C’est aussi la composante principale des carapaces de crustacésCette substance a été ingénieusement combinée avec la protéine de la soieLes coquilles de crevettes, normalement destinées à la poubelle, vont être valorisées pour produire ce bioplastique dégradable et réutilisable comme engrais naturel. Il n’est donc pas question de pécher des crevettes pour leur prendre leur peau, mais d’utiliser les déchets du secteur qui existent en tant que déchet sans valeur. De quoi tenter d’équilibrer un bilan carbone déplorable dans le domaine de la production de crevettes.
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Ce n’est pas le seul plastique biologique en cours d’expérimentation. Mais c’est pour l’instant le seul qui puisse être une nouvelle fois valorisé après utilisation en fertilisant les terres. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Serait-il un jour possible de créer un cercle vertueux dans nos modèles de production ?
« De l’Atlantique au Pacifique, il existe des continents de plastique. Les poissons sont pris en eux et meurent. Nous ne pouvons pas continuer comme ça ! » , ajoute le professeur Ingber« Peut-être que cela ne résoudra pas tous les problèmes, mais nous pensons que c’est une première étape. » conclue-t-il.
(source : bioaguia)

Et, en Grèce, le peuple en a marre, une nouvelle élection législative s'annonce. Le candidat de gauche a la cote. Mais, il n'est pas pour la sortie de l'euro, ni, de l'Europe.

(source : L'humanité)

1 janvier 2015 / Catégories: Articles / Tags:  / 0 Commentaires
Grèce : Parlement dissous, Syriza favori pour les législatives
En Grèce, le troisième tour des élections présidentielles s’est soldé par un nouvel échec pour le candidat conservateur, soutenu par la coalition socialistes – conservateurs au pouvoir, par les marchés financiers, par Bruxelles, par la France et par l’Allemagne. Le Parlement vient d’être dissous et, pour la première fois en Europe, un parti anti-austérité (Syriza) pourrait arriver au pouvoir lors des prochaines législatives.
Le candidat parfait…pour les banques
Le couperet est tombé : malgré un soutien massif du gouvernement grec, des médias dominants, des marchés financiers, de la Commission européenne, de Paris et Berlin, le candidat conservateur Stavros Dimas (lui-même ancien commissaire européen) n’a pas réussit à réunir le nombre de voix nécessaire à son élection aux présidentielles grecques.
Le Parlement vient d’annoncer sa dissolution et la date des législatives est désormais connue : elles auront lieu le 25 janvier, avec comme favori des sondages le parti de gauche antilibéral Syriza, dont la popularité ne cesse de croire auprès de la population, en même temps que les inégalités, les privatisations et la misère ne cessent de s’accroitre dans le pays.
L’austérité tue
Depuis quatre ans, les Grecs subissent une cure d’austérité implacable imposée par la « troïka » (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne) et appliquée par une coalition gouvernementale composée des 2 principaux partis du pays (ND et PASOK).
But initial des réformes : réduire les déficits et la dette du pays. Conséquences réelles : explosion de la dette, de la pauvreté, du chômage, des suicides, des maladies, de la mortalité enfantine,privatisations en série (transport, énergie, littoral, patrimoine…), baisse des salaires, de la couverture maladie, des aides sociales…la liste est longue et fait froid dans le dos. La Grèce est devenue en quelques années le laboratoire de ce que le capitalisme néolibéral peut faire de pire.

Créée par un graphiste solidaire des femmes de ménage victimes de l’austérité, cette image est devenue le symbole de la résistance aux diktats de la troïka
La « bonne vieille » stratégie de la peur
Mais visiblement, pour les créanciers de la Grèce et les banques, ce n’est pas assez. Les Grecs doivent « continuer leurs efforts », « accentuer les réformes » et « accepter les sacrifices », encore et encore. Logique Shadoks, sauf qu’ici ce sont des vies humaines qui sont en jeu.
Les dirigeants grecs, français, allemands et leurs relais médiatiques et économiques n’ont donc d’autre choix que de recourir à la « stratégie de la peur ». Partout dans les médias « mainstream » proches des milieux financiers (la plupart, me direz-vous), vous pourrez entendre des messages de mise en garde tels quels « la Grèce au bord du chaos », « la confiance des marchés ébranlée », « l’Europe a peur d’une nouvelle crise de l’euro » et autres prophéties apocalyptiques. Les mêmes utilisées depuis des décennies…quid du peuple grec ? quid des habitants, des 99% touchés de plein fouet par l’austérité ? Cela ne semble pas les intéresser. Il faut rassurer les marchés. Point.
Syriza : vers une annulation de la dette ?
Il y a une affirmation qu’on peut leur accorder : la possible arrivée au pouvoir du parti d’Alexis Tsipras fait trembler le monde de la finance. La bourse d’Athènes a chuté de 20 % avant même l’annonce des résultats du vote. Va-t-on les plaindre ? En effet, M. Tsipras entend notamment lancer un moratoire sur les dettes privées aux banques et annuler de près des deux tiers de la dette publique car jugée illégitime.
Comme l’explique le journal l’Humanité : « Lorsque la Troïka a lancé la panique sur la dette souveraine grecque en 2008, celle-ci venait de dépasser le seuil des 200 milliards d’euros. La Commission Européenne et le FMI ont alors imposé au pays des cures d’austérité sur cure d’austérité, ce qui, plutôt que de réduire la dette, la fait exploser : baisse des recettes, hausse vertigineuses des dépenses sociales… Plutôt que de réduire les créances, l’austérité multiplie par 2 la dette en 3 ans.
Cette crise est doublement absurde du fait qu’au total, le FMI a accepté de prêter à la Grèce 240 milliards d’euros à titre d’aide, ce qui aurait été plus que suffisant pour solder l’intégralité de la dette de 2008… Le pays est aujourd’hui plus qu’exsangue, en crise humanitaire, et les grecs sont nombreux à estimer que cette dette, qui a explosée à cause de la Troïka, est illégitime. »
Au programme également : fin des privatisations des biens publics, re-nationalisations des secteurs stratégiques bradés au privé, modification des status de la BCE, re-négociation du pacte de stabilité budgétaire, augmentation du salaire minimum et des allocations chômage, mise en place de plans alimentaires d’urgence et d’un revenu minimum garanti pour les plus démunis, création de nouvelles tranches d’imposition sur les revenus pour les plus riches et d’une taxe sur les transactions financières…
Des mesures qui semblent logiques – pour une bonne partie, elles consistent à « réparer » les acquis sociaux détruits par l’austérité – en tout cas rien de très « extrême », au contraire même : Syriza est accusé par les plus radicaux de ses membres, anticapitalistes, d’avoir versé de l’eau dans son vin et réduit ses ambitions à l’approche des élections.

Alexis Tsipras, leader de Syriza – source : franceinter.fr

Résultats le 25 janvier
Au niveau européen, Syriza est notamment soutenu par Die Lincke (Allemagne), Podemos (Espagne), Izquierda Unida (Espagne) et le Front de Gauche (France), des formations de gauche antilibérales qui ont en commun de contester les mesures d’austérité.
S’il accède au pouvoir, Syriza sera-t-il en mesure de réparer les dégâts colossaux causés par quatre années d’austérité ? Obtiendra-t-il la majorité (35%) ou devra-t-il composer avec une ou plusieurs autres formations, au risque de réduire ses ambitions ? Ses nombreux ennemis (finance, patronat, gouvernement, néo-nazis…) le laisseront-il seulement accéder au pouvoir ou s’abandonneront-ils à la stratégie de la tension (violence, répression…), comme cela s’est si souvent produit dans l’histoire ?
Début de réponse le 25 janvier.

Et, quand la Chine revient sur une pratique douteuse.

(source : RFI)


La Chine interdit le prélèvement d'organe sur des prisonniers exécutés


mediaLes hôpitaux chinois ont reçu l’ordre, à partir du 1er janvier 2015, de cesser les prélèvements d'organes sur des prisonniers exécutés.AFP
Ce 1er janvier 2015, la Chine a officiellement mis fin à une pratique décriée par de nombreuses ONG de défense des droits de l’Homme : les hôpitaux ont reçu l’ordre de cesser les prélèvements d'organe sur des prisonniers exécutés. Jusqu'alors, ils avaient recours aux détenus mis à mort et aux prisonniers décédés pour permettre des greffes.
De notre correspondante à Pékin,
Actuellement lorsqu'on réalise une greffe en Chine, l'organe a été prélevé sur un prisonnier dans deux cas sur trois selon des estimations officielles. Et l’on ne peut pas proprement parler de « dons d’organes » puisque, même si les autorités le nient, la plupart de ces prélèvements se font dans la plus grande opacité, sans l’autorisation de la personne même ou de ses proches.
Selon le quotidien China Daily, l’utilisation des organes de détenus est la règle pour répondre à une très forte demande. 300.000 patients auraient besoin, chaque année, d’un rein ou d’un cœur. Mais seulement 10.000 transplantations peuvent avoir lieu. Cela est notamment dû au manque criant de donateurs, affirme Huang Jiefu, le chef du Comité chinois du don d’organe.
Le don d'organe, contraire aux traditions
Les Chinois rechignent à se porter volontaires pour deux raisons. La première est peut-être la plus importante : la tradition chinoise veut que le corps reste intact avant d’être enterré. Très rares sont alors les familles qui acceptent le prélèvement lorsqu’un proche meurt. Et tous les efforts du gouvernement expliquant qu’un don d’organe peut sauver une vie n’ont pas changé les mœurs.
Mais il y a une autre raison : les Chinois ont peur d’alimenter le marché noir. Une crainte justifiée, car même les journaux officiels comme China Daily affirment que des hôpitaux publics sont impliqués dans le trafic d’organes.
90% des organes prélevés sur des défunts viennent de prisonniers
Ceci explique donc cela : sur 10 millions de Chinois, seulement 6 sont prêts à devenir donneur. Selon le comité chinois du don d’organe, ce ratio est 62 fois plus élevé par exemple en Espagne. Et parmi les organes prélevés sur des défunts (ce qui représente 65% des dons d’organe), 90% viennent des prisonniers condamnés à mort
La Chine est le pays qui exécute le plus de condamnés dans le monde. Mais Pékin ne publie aucun bilan officiel. On dépend donc des organisations non-gouvernementales pour savoir combien d'exécutions ont eu lieu : l’ONG Dui Hua qui est basée aux Etats-Unisestime que la peine de mort a été appliquée à 2.400 prisonniers l’an dernier.
Désormais ces prisonniers ne devraient plus être victimes de prélèvements d’organes forcés mais il faut savoir que ce n’est pas la première fois que les autorités promettent d’abolir cette pratique, pour le moins douteuse."

Et, un conseil nutritionnel.

(source : Sciences et Avenir)


Le brocoli, un légume ordinaire gorgé de vitamines

Bien que souvent abhorré des petits, le brocoli, ce légume si commun sur les étals des marchés, possède des bienfaits nutritionnels remarquables.

Les romains furent les premiers à apprivoiser cette plante potagère issue de la famille des Brassicacées à partir du chou sauvage. ©J. Scott Applewhite/AP/SIPALes romains furent les premiers à apprivoiser cette plante potagère issue de la famille des Brassicacées à partir du chou sauvage. ©J. Scott Applewhite/AP/SIPA
Les romains furent les premiers à apprivoiser cette plante potagère issue de la famille des Brassicacées à partir du chou sauvage. En latin, le terme bracchium signifie "branche" ; sa forme de petit arbre lui a ainsi inspiré son nom. Sa famille compte plusieurs variétés de légumes, comme le chou-fleur ou chou romanesco, aussi appelé "brocoli à pomme". Il est cultivé pour la consommation de ses inflorescences charnues.

Lumière sur la nutrition

Le brocoli est constitué à 92% d’eau. Il contient 2,2 g de fibres pour 100 g, ce qui présente un intérêt certain pour le transit intestinal. Ses teneurs en vitamines C, K et B9 atteignent des quantités remarquables et contribuent au bon fonctionnement de l’organisme : 100 g de brocoli couvrent par exemple 51% des valeurs nutritionnelles de référence en vitamine B9 (ou folates). On peut ainsi recommander aux femmes enceintes de consommer régulièrement du brocoli pour ses apports en vitamine B9, qui est essentielle à la bonne formation du tube neural du fœtus.
Pour bénéficier des bienfaits nutritionnels du brocoli, la portion idéale serait d’en consommer une fois par semaine et au minimum 80 g, soitl’équivalent d’une portion journalière de légumes recommandées par le PNNS. Cette portion de brocoli apporte du potassium, du calcium, ainsi que de puissants antioxydants (voir tableau de la composition ci-dessous).

Et pour ma santé ?

Ce légume vert concentre en ses petites branches un cocktail de vitamines, minéraux et autres composés qui interviennent dans la prévention de certains cancers. Le brocoli constitue par exemple une excellente source de β-carotène, un pigment de la famille des caroténoïdes qui se révèle être un bon antioxydant pour lutter contre le stress oxydatif des cellules. Attention toutefois pour les fumeurs, une étude épidémiologique a mis en évidence le risque augmenté de développement du cancer du poumon dans les populations de fumeurs dont le régime alimentaire est riche en β-carotène.
SULFORAPHANE. En outre, lors de sa consommation, le brocoli apporte un composé intéressant, le sulforaphane, qui jouerait un rôle dans la prévention des cancers de l’estomac, du côlon et de la prostate. Par ailleurs, la vitamine K apportée par le brocoli participe à la bonne coagulation sanguine ; son nom "K" fait d’ailleurs référence au mot allemand "koagulation".

En pratique...

A l’achat, il faut bien veiller à sélectionner un brocoli verdoyant, signe de fraîcheur et de qualités nutritionnelles préservées. Les détracteurs du brocoli n’apprécient pas son goût qu’ils considèrent fade. Aussi, la bonne stratégie consiste à intégrer le brocoli à une préparation telle qu’une poêlée, un risotto, une purée ou une soupe de légumes. Le brocoli se marie également très bien aux sauces épicées ou japonaises, telles que la sauce au curry ou la sauce teriyaki. Pour le préparer, préférer si possible une cuisson douce à la vapeur plutôt qu’à l’eau, et veiller à conserver le croquant du légume.
Attention, à chaque mode de cuisson correspond un temps de cuisson : pas plus de 5 minutes à la vapeur dans une cocotte-minute, et entre 7 à 10 minutes pour les cuire immergés dans l’eau. Enfin, selon une étude publiée en 2013, il semblerait préférable d’acheter le brocoli frais et non pas surgelé, et de le consommer cru plutôt que cuit pour profiter pleinement de ses vertus.
Valeurs nutritionnelles pour 100 g de brocoli (source : Ciqual 2013) :

cc

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