mercredi 11 décembre 2013

(blog à finir et à corriger)

Bon, une petite nouvelle, mes chers cinq lecteurs, vous en faîtes ce que vous voulez.

(source : Sciences et Avenir)

Une seringue bactérienne en action


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L’inoculation de facteurs de virulence par une bactérie dans une cellule a été observée pour la première fois.

Certaines bactéries peuvent injecter des substances toxiques qui agissent comme un cheval de Troie dans les cellules. Kulcsar/Marlovits (IMBA/IMP)
Certaines bactéries peuvent injecter des substances toxiques qui agissent comme un cheval de Troie dans les cellules. Kulcsar/Marlovits (IMBA/IMP)
INJECTISOME. Certaines bactéries comme les salmonelles ou Yersinia (l’agent pathogène de la peste) peuvent injecter dans les cellules de l'organisme qu'elles infectent des protéines bactériennes spécifiques. Elles le font grâce à une seringue moléculaire, une structure creuse appelée injectisome. Les substances injectées, appelées facteurs de virulence, agissent comme de véritables chevaux de Troie, en altèrant les fonctions cellulaires : la bactérie peut alors se multiplier sans être attaquée.

Observation en temps réel

La structure de la seringue, qui est une véritable nanomachine, de ces bactéries a été décrypté par Thomas Marlovits de l’Institut de biologie moléculaire de Vienne. Pourtant, les biologistes n’avaient pas pu, jusqu’à présent, observer une seringue en pleine action. C’est désormais chose faite ! L'équipe de Thomas Marlovits a réussi à saisir ce moment précis, une prouesse scientifique qui ouvre une nouvelle piste pour lutter contre la propagation de certaines maladies comme le choléra ou le typhus.
Structure d'un injectisome. IMB/IMP.
CONGELATION. Les chercheurs autrichiens ont utilisé un microscope cryo-électronique haute définition avec un logiciel d'imagerie spécialement développé pour observer un injectisome de salmonelle en pleine action. Le microscope permet la congélation ultrarapide des échantillons qui sont figés en situation fonctionnelle. « Nous avons pu observer le transport des substrats bactériens par l’injectisome en temps réel », explique Thomas Marlovits à propos de cette technologie innovante.

Des pistes pour lutter contre certaines infections

Dans la revue Nature Structural & Molecular Biology, les scientifiques expliquent que les molécules bactériennes passent par le l'espace central de l’injectisome mais pour ce faire elles doivent changer de configuration. A l’intérieur de la bactérie, elles sont stockées sous forme de pelotes mais ce n’est qu’entièrement dépliées qu’elles peuvent franchir l’injectisome puis gagner la cellule à infecter. « Nos résultats pourraient contribuer au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques contre un large éventail d'infections microbiennes. On peut imaginer des molécules pharmaceutiques conçues pour venir boucher l’aiguille de la seringue » conclut Thomas Marlovits.

Et, un village sans pesticide, UN !

(source : Midi Libre)

Lédignan village sans pesticide

Midi Libre
08/12/2013, 14 h 00
Lédignan village sans pesticide
Un label mérité qui devrait s'étendre avec l'adhésion conjointe des usagers et des viticulteurs.
C'est avec une certaine fierté que les agents municipaux ont installé aux entrées du village des panneaux « village sans pesticide ».Depuis début 2012 ,les services techniques n'utilisent plus de pesticide (herbicides,insecticides..)pour l'entretien des espaces verts communaux ,des voiries et du cimetière.Le désherbage à la main est un travail beaucoup plus long et pénible qu'avec des produits chimiques.Pourtant le jeu en vaut la chandelle puisqu'il s'agit de protéger la santé des agents et celle des Lédignanais ,de préserver la ressource en eau ,l'environnement et la biodiversité.C'est dès 2011 que Lédignan a rédigé son plan d'amélioration des pratiques phytosanitaires et horticoles (PAPPH) Aujourd'hui 154 communes du Languedoc Roussillon se sont lancées dans la définition de leur PAPPH mais seulement 38 ,dont Lédignan,sont au « zéro phyto ». Les agents peuvent donc être satisfaits de tous leurs efforts et de l'adhésion de la population à cette démarche .

Et, pour finir, car, je suis fatigué :

(source :

 Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? (…) De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé. »

Raul VANEIGEM : Traité du savoir-vivre à l’usage des jeunes générations.

Euh, je ne sais pas d'où ce truc sort, donc, je recommence.

Derrière le saumon OGM, la start-up de bio-tech d'un milliardaire

Planète \Environnement \OGM

Publié le 09-12-2013

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AquaBounty, le laboratoire producteur du saumon génétiquement modifié en attente de feu vert de la FDA, est détenu depuis 2013 par Intrexon, la start-up de biotechnologie d'un milliardaire de Virginie, Randal Kirk. Kirk rêve d'en faire une star de la biologie de synthèse: une nouvelle industrie qui cherche à produire des médicaments moins chers, des agro-carburants, des matériaux recyclables, en utilisant des cellules programmées par manipulation génétique.

En décembre 2012, AquaBounty, à bout de souffle financièrement après plus de 15 ans à tenter de développer commercialement son saumon génétiquement modifié, s'est trouvé un partenaire financier aux reins solides : Intrexon. Cette start-up de bio-technologie -qui couvre la santé, l’alimentation, l’énergie et l’environnement- a payé 11 millions de dollars pour racheter un peu plus de la moitié de son capital. Intrexon appartient majoritairement à Randal Kirk, un milliardaire de 60 ans qui a fait fortune dans la pharmacie et qui rêve de faire de sa société une star de la biologie de synthèse.
Intrexon est pour lui une nouvelle pépite. « J'investis dans les biotechnologies depuis 27 ans, et Intrexon et de loin le mieux de tout ce que j'ai vu », expliquait-t-il en 2011 au magazine Forbes, dans une interview ou il évoquait le rêve de faire un nouveau « Google des sciences du vivant ». Pour l'instant, Randal Kirk semble sur la bonne voie, au moins en termes de succès financier. Intrexon, basée dans le Maryland, près de Washington DC, a réussi son introduction en Bourse en août 2013, levant 163 millions de dollars auprès des investisseurs.
Le saumon Aquadvantage pour « aider le monde à nourrir la planète »
Pourtant, Intrexon ne peut pas présenter de comptes très brillants: sur les trois premiers trimestres de 2013, l'entreprise a généré 7,3 millions de dollars de chiffre d'affaires... et une perte de nette de 51 millions de dollars. Mais la discrète PME de 200 personnes a su convaincre les investisseurs du caractère prometteur de ses procédés et de ses recherches. Intrexon a la technologie pour  « concevoir et construire des programmes génétiques », autrement dit intervenir sur l'ADN pour programmer des cellules dans un but précis: produire des médicaments ou des agro-carburants, tuer des cellules cancéreuses, créer des matériaux recyclables... Elle loue sa technologie à des laboratoires pharmaceutiques (Oragenics, Ziopharm Oncology) ou au fabricant de pesticides Rentokil par exemple.
Et le saumon génétiquement modifié d'AquaBounty dans tout cela ? « La mission d'AquaBounty est cohérente avec la nôtre » qui est « d'appliquer notre expertise en biologie synthétiques pour aider le monde à satisfaire ses besoins fondamentaux en nourriture, santé, énergie, et pour l'environnement », indique Intrexon. L'entreprise le dit sur son site Internet: pour elle, seules les  nouvelles possibilités offertes par la biologie synthétique et ses manipulations génétiques permettront de faire face aux besoins d'une population mondiale « en croissance exponentielle ».
Bertrand Stocker
© 2013 Novethic - Tous droits réservés
Et, pour re-finir, ce dernier article/

Utiliser la Permaculture pour se libérer de notre société de Consommation

salade-chou-chine-citrouilles-squash

Qu’elle est belle notre Société !

Que devez-vous faire aujourd’hui ? Comme tout le monde vous devez aller travailler pour gagner votre vie. Avec cet argent vous pourrez faire des crédits (des cadeaux), acheter une maison, remplir votre réfrigérateur de fruits et légumes du supermarché ou encore vous offrir le tout dernier smartphone d’Apple qui révolutionne notre petit monde.
Pour subvenir à tous nos besoins, la société a décidé que nous devions échanger de notre temps pour obtenir un salaire et s’en servir pour alimenter cette même société.
La société impose, exige-même, que nous achetions en permanence au prix le plus fort des biens matériels qui ne nous servent bien souvent à rien.
C’est le triste constat de notre société, dite « avancée », où le moindre enfant doit avant toute chose penser à son futur travail afin de choisir soigneusement ces futures chaînes pour consommer de manière approprier (beaucoup et mal, par définition). Ces jeunes bambins participeront activement à valoriser ce système et dès lors qu’ils se poseront des questions sur comment et pourquoi faire changer les choses, un sentiment de résignation naîtra. Personne ne touche au système, la société de consommation fonctionne. Basta.
Vous pouvez tous vous rendre compte à quel point nous sommes les victimes d’une société vicieuse qui est entretenue… par nous-mêmes. Un seul exemple, les toilettes. Chaque jour que Dieu fait, nous allons tous nous cacher pour uriner et déféquer dans de l’eau potable, et nous tirons tous rapidement la chasse d’eau pour faire disparaître ces déchets puants.
Savez-vous combien de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable ? Savez-vous combien de personnes n’ont pas accès à… de l’eau tout simplement ?
Cet exemple, comme il en existe beaucoup d’autres (on jette nos déchets de cuisine, on ne récupère pas l’eau de pluie…), vise à vous montrer les travers de notre société, qui sont admis et suivis par le plus grand nombre.
Le but de cet article est de vous montrer une autre voie, un chemin parsemé d’interrogations et d’embûches afin de remettre en question ce monde dans lequel nous vivons tous.
L’une des voies possibles, et selon moi royale, c’est la permaculture.
Mais que vient faire la permaculture dans cette histoire ? Et puis, c’est quoi la permaculture ? On entend ce terme de plus en plus souvent. Des articles en parlent, la télé même en parle et moi je m’y mets aussi.

La permaculture, principes de base

L’article de Wikipédia sur la permaculture est franchement pas mal du tout pour se faire une idée générale du sujet. Vous y apprendrez que le terme « permaculture » est un mot valise pour « permanent agriculture » qui signifie aujourd’hui « culture permanente ».
La permaculture, au-delà des principes particuliers pour cultiver des fruits et des légumes d’une manière naturelle, engagent les « permaculteurs » dans une philosophie de vie qui fait totalement contrepied à notre société de consommation.
Premièrement, la permaculture impose de prendre soin des Hommes, et de penser aux générations futures (l’énergie nucléaire n’apparaît donc pas comme une méthode permaculturelle, sans blague me direz-vous).
Deuxièmement, la permaculture engage ses adeptes à respecter la Nature, l’environnement, les forêts, les nappes phréatiques et tous les êtres vivants qui existent (les nuisibles également).
Finalement, la permaculture replace le partage des ressources comme une priorité absolue. Les surplus doivent être donnés, le gaspillage évité, tout doit être (dans la mesure du possible) réutilisé. C’est dans cette logique que nous parlerons des toilettes sèches, qui visent à valoriser nos excréments et urines.
Si je devais résumer la permaculture en une seule phrase, avec ma courte expérience et les quelques ouvrages que j’ai pu lire, je dirais que…
La pemaculture, c’est vivre en harmonie ou en symbiose avec son environnement et ses congénères pour combler ses besoins primordiaux, autant sur le plan alimentaire, émotionnel ou psychologique.
Si je devais citer quelques grands noms de la permaculture, je vous parlerais de Bill Mollison et David Holmgren, ces deux australiens ont fortement popularisé le concept de permaculture avec notamment deux ouvrages qui font références en la matière.
Je n’ai pas lu ces deux ouvrages, mais je vous propose les liens d’achats sur Amazon pour ceux qui souhaitent les lire et les encourager avec votre achat.
Ceci étant dit, les livres sont disponibles gratuitement sur le net. Je vous en propose donc le téléchargement gratuit, et je pense surtout aux étudiants comme moi qui n’ont pas trop d’argent mais qui souhaitent tout de même en avoir l’usage.
Un autre grand nom du milieu permaculturel, c’est M. Fukuoka. Bien que l’étiquette de permaculture ne soit pas réellement adaptée à ce grand nom de l’agriculture naturelle, M. Fukuoka propage l’idée d’une agriculture dite « sauvage ».
Cet agriculteur japonais a écrit des livres sur le sujet, dont l’un que je viens de terminer : La révolution d’un seul brin de paille : Une introduction à l’agriculture sauvage.
Je vous recommande chaudement ce livre fabuleux, qui ne vous apprendra pas comment et quand repiquer des salades (tous ce qu’il présente est adapté à sa région), mais qui vous exposera une philosophie de vie exemplaire garnie de quelques astuces pour votre potager.
Par exemple, M. Fukuoka conseille de ne pas tuteurer les pieds de tomates. Les tiges devraient retomber au sol, le pied serait moins fragile surtout au niveau des tiges qui peuvent casser, et de nouvelles racines apparaitrons sur les parties en contact avec la terre.
Au-delà des principes permaculturels qui peuvent s’appliquer dans le potager (associations des légumes avec des plantes à fleur, engrais vert, pas de labourage, beaucoup de paillage, etc.), la permaculture met l’accent sur l’utilisation des énergies renouvelables (solaire, éoliens, etc.), sur la construction de bâtiments écologiques ou bioclimatiques par exemple et sur toutes les idées alternatives qui court-circuitent notre société de consommation.
A titre d’exemple, vous serez surpris d’apprendre que l’on peut chauffer son eau en faisant passer la tuyauterie sous un tas de compost (dont la température peut atteindre les 80°C) ; faire son propre dentifrice ou liquide vaisselle avec des produits naturels, ou bien faire tourner sa machine à laver avec un vélo sont des idées qui rejoignent bien entendu la philosophie de vie de la permaculture.
Tout cela est bien joli, mais quel est le lien entre mon blog et la permaculture ? Et puis comment j’ai découvert ça au juste ?

Mes débuts en permaculture et pourquoi en parler

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Illustration: Première butte autofertile sur le terrain, avec mon neveu qui nous soutient moralement ! 
Le lien entre permaculture et Dur à Avaler coule, selon moi, de source. Dans mon blog, je défends d’un côté une alimentation la plus naturelle et traditionnelle possible, et de l’autre côté j’attaque les produits industrialisés et transformés au maximum.
Il est évident que les meilleurs légumes ou fruits seront ceux de votre jardin, exempt de pesticides et d’engrais chimiques. Cultiver ses propres légumes, c’est obtenir un produit 1000 fois plus intéressant que ceux vendus dans les supermarchés et même d’un producteur bio.
Nous on parle d’aliment naturel, du jardin. Au-delà de l’aspect pratique du jardinage (il faut bien manger quelque chose), celui-ci nous apprend la vie, la patience, avec son lot d’erreur ou de surprises tout en apportant un bonheur incroyable et profond.
Personnellement, il y a 3 mois, je n’avais jamais planté quoi que ce soit (ou alors une peau de chagrin). Je n’avais jamais récupéré les graines d’un fruit ou d’un légume, ni même fait de purin végétal et encore moins des buttes autofertiles (l’une des méthodes est détaillées plus bas).
Je pense que cette idée de jardin et de potager est née il y a plusieurs mois quand j’étais encore chez ma compagne en lisière de forêt. Nous avions un gros bout de jardin et on s’était motivé à commencer des cultures, avec des plants déjà grand achetés dans une jardinerie (c’est le mal !).
Nous avions donc nos pieds de poivrons (du piment doux), des choux de chine, des avocatiers, des poireaux et des aromates (je dois en oublier quelqu’un). C’était déjà à l’époque fantastique de voir les jeunes poivrons grandir (surtout que je les adore, et qu’ils sont parfaits pour les apéros crudités).
L’histoire des poivrons s’arrête ici, pour le moment. En parallèle, je me souviens être tombé sur une vidéo incroyable de Jacky Dupéty qui nous présente l’utilisation du Bois Raméal Fragmenté (le fameux BRF) en agriculture. Je vous conseille vivement de regarder cette vidéo qui envoie un coup fouet et qui vous donne tout simplement envie de faire votre BRF dans la minute ! (dont l’utilisation est largement discuté dans la communauté)
Au fur et à mesure que j’accumule des informations sur ce BRF, notre petit potager conjugal est à l’abandon. Le potager est « trop » loin du chemin, loin des yeux loin du cœur comme on dit, les plants dépérissent. D’autres complications arrivent, en bref, la fameuse « main verte » n’était pas au rendez-vous et l’expérience était au final plutôt moyenne.
Ce n’est que quelques mois plus tard que je découvrais pour la première fois la terme « permaculture » et toutes les possibilités qu’elle offrait. C’est dans le cadre d’une future formation en permaculture que j’ai découvert ce monde bien particulier (la formation a été annulée par la suite).
Au sein du groupe pour réaliser cette formation, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes incroyables, avec des compétences et des jardins splendides qui nous donnaient qu’une seule envie : faire notre potager.
Je n’avais pas idée que tout aller se bousculer, et dans toutes les sphères de ma vie. C’est donc au terme d’une histoire d’amour passionnée et fusionnelle que je rentre au bercail, chez mes parents, avec mon baluchon, mon linge et beaucoup de chagrin sous le bras.
Ce retour absolument non prévu dans le terrain familial de deux hectares a été une révélation, l’occasion unique que je cherchais pour me faire mon expérience de permaculture. J’ai en quelque sorte noyé ma tristesse et mon chagrin dans un océan de terre rouge (oui, la terre de part chez moi est de couleur rouge !) avec comme puissant réconfort, des tomates qui jaunissent, des poivrons qui grandissent et des choux qui enflent !
J’en suis donc là. De retour à la maison, on ne s’arrête jamais de travailler avec mes parents pour transformer peu à peu ce magnifique terrain garni d’une petite forêt (un système de maquis paraforestier) en une véritable forêt comestible.
Nous avons donc fait nos premiers semis, monter nos premières buttes autofertiles (selon la méthode de Philippe Forrer, un autre grand nom de la permaculture), dévorer nos premiers radis et tomates, et savouré nos infusions de gros thym, de fleurs de basilic et de menthe du jardin.
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Illustration: 50 jours après la première butte autofertile réalisée chez un ami !
Je nous considère, notre bande de potes qui jardine, comme des « ultra débutant » en agriculture, maraîchage, permaculture (tout ce que tu veux !). On ne connait strictement rien à rien et pourtant. On essaye pratiquement tout :
  • le paillage à la pierre ponce ;
  • les buttes autofertiles ;
  • le marc de café dans le potager et les bac à semis ;
  • les lombri-compost ;
  • du purin de fougères ;
  • des bouturages en tout genre et des nouvelles méthodes de germination pour nos graines…
Cette expérience de vie se poursuit aujourd’hui, et je vous propose de faire un point objectif sur ce véritable projet de vie d’indépendance alimentaire (et énergétique).

Nos premiers pas vers l’autonomie

Deux hectares, dont un bon tiers composés d’une petite forêt, ça fait de la place pour en faire des choses !
C’est bien dans cette logique que je m’active jour et nuit avec l’aide irremplaçable de mes parents pour transformer le plus harmonieusement possible ce terrain en une « forêt comestible » ou quelque chose qui s’y rapproche fortement.
Nous avons donc commencé par des carrés de potager au bord de la maison avec des plantes très basiques : tomates, gros thym, salades, choux de chine, cerfeuil, œillets d’inde, basilics, et de la menthe (je dois en oublier quelques un).
Au pied de certains grillages dans le terrain, nous avons planté des chouchoutes (christophine ou chayote selon les régions) après les avoir faites germées dans des bacs à l’intérieur de la maison.
Le jardinage a véritablement commencé quand nous avons monté nos premières buttes, des buttes autofertiles. Ces derniers temps tout le monde parle des buttes. La permaculture devenant de plus en plus populaire, elle véhicule avec elle le concept de culture sur butte.
Je ne rentrerais pas dans le détail de comment et pourquoi faire des buttes dans cet article (ce sera l’objet d’un article à part entière) mais sachez que nous suivons le modèle de butte de Philippe Forrer avec un cœur de butte fait de bois pourris, du BRF par-dessus, de la terre et un paillage épais.
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Illustration: Exemple d’une butte autofertile non paillée, avec une base de bois pourris, une couche de BRF, puis de terre. La butte est actuellement paillée et plantée !
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 Illustration: BRF maison obtenu avec une tondeuse à essence. Le résultat est vraiment pas mal. La vie explose peu de temps après son épandage sur les buttes.
A ce jour, 6 buttes ont vu le jour sur notre terrain. La butte « Bambou », « Manguier », « Maël », « Racine », « Paradis » et la dernière-née « Lucky » (en forme de fer à cheval ;)). On peut d’ores et déjà récolter nos premières tomates, nos premiers choux de chine et salades. Quotidiennement, on récupère des feuilles de menthe, de l’aneth, du gros thym, du persil et quelques tomates.
Les buttes sont garnies de citrouilles, de tomates, de melons, de concombres et d’haricots dont les graines ont été jetées avec nonchalance sur la paille. J’ai l’habitude de jeter régulièrement les déchets de cuisine sur le sommet des buttes (afin de fertiliser le sol et d’apporter des semences) et d’observer avec joie, la vingtaine de jeunes pousses de tomates qui se fraient un chemin vers la lumière à travers le paillage.
Au niveau des ravageurs, les légumes sont en excellent état sur les buttes. C’est exactement le même constat chez un ami qui possède également une butte autofertile dont j’ai pu voir les magnifiques choux de chine. Les mêmes choux de chine, plantés en ligne au sol à côté de la butte sans aucune autre plante, ont été dévorés par les ravageurs (des chrysomèles).
Le mélange des plantes, l’association avec de fleurs (œillets d’inde, cosmos, soucis, etc.) et le paillage systématique confère au potager une résistance incroyable aux ravageurs. Les buttes sur le terrain grouillent de vie, des lézards par dizaine, des mille-pattes, des araignées, des fourmis en tout genre…
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Illustration: L’un des nombreux vers de terre qui peuplent la terre du jardin. Le seigneur de la terre !
Attention, il faut tout de même être conscient qu’une partie du potager pourra être dévorée par des prédateurs. J’ai eu l’occasion de voir un chou mizuna dévoré jusqu’à la racine au réveil. Loin d’être triste, j’étais satisfait de voir que son voisin avait été épargné et qu’il grandissait à vue d’œil. Et quel fût ma surprise de voir mon chou mizuna enterrée un peu trop vite repartir de plus belle, et rattraper son compagnon !
Pour résumer, nous avons actuellement une vingtaine d’ambrevades (ou pois d’Angole) qui poussent, également des poivrons, des aubergines, des tomates, des salades, des piments, de l’amarante, de la canne à sucre, des patates douces, des courgettes, des radis, des carottes, des ananas et tellement d’autres.
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Pour planter tous ces légumes, ces aromates et mêmes ces fleurs, il faut soit avoir des plants déjà prêt ou soit avoir des graines. Justement, parlons un peu des graines.

F1, commerce ou Kokopelli ? Le business de la semence

Quand on commence le jardin, on passe inévitablement par la case « je dois faire mes semis, j’ai besoin de graines ».
Dans un premier, et ce fut notre cas, on se rue au supermarché ou dans une jardinerie au hasard et on récupère une dizaine de sachets, des carottes, des tomates cerises, des radis 18 jours, des salades, des laitues ou encore des concombres, et on jette les graines.
Ce n’est en général qu’après avoir fait tout cela qu’on regarde plus attentivement son paquet et qu’on y lit des choses étranges…
« Tomates Heinz ». Ah bon, des tomates au goût de ketchup ?
« Aubergine F1 ». Hein ? Des graines Schumacher ?!
Après quelques recherches, comme j’ai pu le faire, vous allez découvrir que les graines dites « F1 » sont des croisements entre deux variétés différentes qui confèrent aux graines des rendements souvent excellent.
Malheureusement, si vous êtes dans l’optique de récupérer vos semences pour vous en servir ultérieurement (et devenir donc indépendant des firmes qui commercialisent des semences stériles), la prochaine génération de graines F1 n’aura plus les mêmes caractéristiques. Rendement plus faible, probablement une vigueur moins forte, et vous obtiendrez une nouvelle variété issue du croisement d’origine (soit le père ou la mère).
Autrement dit, les graines F1 ne représentent pas la Rolls Royce des semences. On fait mieux, beaucoup mieux.
graines-poivrons-commerces-semences-fertiles
Illustration: Voici un exemple tout à fait frappant. J’ai testé ici la germination de graines de poivron achetées dans le commerce (la ligne de gauche) avec des graines récupérées directement sur le poivron (la ligne de droite). C’est bien simple, pour le moment aucun poivron ne sont sorti des graines du commerce tandis que plus d’une dizaine de graines fraîches ont germé.
Dans le genre un peu mieux, les graines du commerce traditionnel (souvent colorées avec des agents inconnus) représentent les premières alternatives pour faire ses premiers essais, récupérer ses premières semences et commencer à récolter ses premiers légumes.
Ces graines sont généralement des variétés ultra connues du grand public (mais pas forcément) ; elles ne sont pas nécessairement issues d’une agriculture biologique (surement pas même) ; finalement elles ne sont pas idéalement adaptées à votre région et peuvent présenter des faiblesses.
C’est justement ce qui vient d’arriver à un ami, avec qui j’ai commencé l’aventure de permaculture, qui vient de perdre quasiment toutes ces belles courgettes (les pieds, les légumes, tout !) à cause d’une belle sècheresse et ce malgré une bonne humidité dans une butte autofertile (type Forrer)
J’ai également mon unique courgette qui a dépérie. Bref, on peut encore faire mieux dans la recherche du Saint Graal de la semence.
Les variétés anciennes. Si le Panda est l’espèce emblématique du WWF, les graines de l’association Kokopelli sont indéniablement les représentantes officielles des variétés anciennes.
Cette association est la plus connues (mais également celle qui subie le plus de problèmes juridiques), et dès lors que l’on veut parler de graines de variétés anciennes bien souvent inconnues on parle de graines Kokopelli.
Forte heureusement, Kokopelli n’est pas la seule association qui vend des variétés anciennes. Voici par exemple un article de la toile qui recense quelques associations qui commercialisent des variétés anciennes (cela est discuté dans l’article).
Ces graines ont l’avantage d’être fertiles, d’origines biologiques (l’on soutient donc à travers son achat ces modes de productions responsables) et elles participent au maintient primordial de la biodiversité.
Par ailleurs, ces graines procurent un plaisir sans nom lors de la dégustation de vos récoltes… Manger une carotte blanche, violette, avec des tomates jaunes ou zébrées accompagnées de haricots en forme de « bretzel », cela n’a pas de prix pour un jardinier et une famille !
Pour terminer et être complet, le top du top serait de s’équiper de graines locales, celles qui ont toujours poussées dans votre coin de jardin. Ces plantes seront les plus adaptés à vos conditions météorologiques et à la présence des nuisibles.
Plus intéressant encore, ces légumes et fruits locaux font généralement partie d’une plus ou moins longue tradition culinaire et maraîchère, ce qui simplifie énormément la vie de toutes les personnes qui souhaitent les cultiver et les cuisiner.
Il suffit de rencontrer les « vieux », ceux qui savent, ou de consulter les ouvrages locaux pour apprendre rapidement comment repiquer, bouturer, amender et cuisiner ces variétés locales.
Je n’en dirais pas plus sur les graines, si ce n’est que nous avons eu la chance incroyable de découvrir un réseau extraordinaire dans notre île, un réseau qui souhaite l’autonomie alimentaire (mais pas uniquement, je simplifie) et qui partage en son sein de nombreuses variétés locales uniques, et des variétés anciennes avec ses membres !
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Illustration: Bien que cette chouchoute ne soit pas originaire de Nouvelle-Calédonie, elle se plaît particulièrement bien sous nos latitudes !

Les projets à venir

Dans l’idéal, je souhaite que l’on se rapproche le plus possible de l’autonomie alimentaire. Pour les fruits et les légumes, le travail sera long avant d’obtenir des récoltes constantes, des calendriers de semis solides et des variétés locales résistantes.
Bien entendu, un poulailler est prévu pour assurer une récolte d’œuf quotidienne et éviter ainsi nos producteurs locaux qui adorent le bien-être des animaux ! (c’est ironique oui !)
Nous avons la chance d’avoir une grande superficie pour les poules, j’espère donc qu’elles pourront seules subvenir à leurs besoins alimentaire.
Niveau viande, on s’approvisionne déjà du fruit de nos coups de chasses, que l’on troque à volonté contre des poissons et des fruits de mers avec nos amis pêcheurs ! Au-delà de la chasse, la production de viande en Nouvelle-Calédonie est de bonne qualité, avec une très grande majorité d’élevages extensifs.
Au-delà de l’alimentation, des toilettes sèches seront bientôt installées sur le domaine générant ainsi un compost d’excellente qualité, et éviter ce terrible gaspillage d’eau et de fertilisants surpuissants (et gratuit !)
Des cuves à eau seront installées pour récupérer les eaux de pluies. Cette eau servira au potager, aux poules, pour faire de la vaisselle, et pourquoi pas pour se doucher en extérieur (etc., etc.)
Nous sommes actuellement en train de réaliser un « swales » en amont de nos cultures. Le « swales » est une tranchée censée retenir l’eau de pluie et permettre à cette eau de ruissellement (qui ne s’infiltre donc pas dans le sol) de pénétrer les couches superficielles et profondes du sol et ainsi irriguer les arbres, les potagers en aval.
Pour l’électricité, l’utilisation de l’énergie solaire va devenir incontournable avec des panneaux solaires photovoltaïques mais également avec l’utilisation de l’énergie éolienne qui devient de plus en plus performante et de plus en plus accessible.

Le fruit de mes recherches pour vous : Guides à gogo !

Pour terminer cette longue introduction à la permaculture, avec mon angle de vue forcément subjectif et mes connaissances largement incomplètes (voir parfois erronées), je vous propose de télécharger tous les guides pratiques que j’ai pu accumuler dans cette démarche d’autonomie et d’esprit permaculturel.
Je n’ai pas tous les guides sur tout, mais j’estime qu’il y a beaucoup de travail de recherche derrière ça et que tout le monde devrait en bénéficier rapidement mais surtout gratuitement (de toute manière, tous ces guides sont gratuits sur le web).
- See more at: http://www.dur-a-avaler.com/utiliser-permaculture-kokopelli-liberer-butte-societe-consommation/#sthash.tJ3UiOwH.dpuf

A bientôt.
René.

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