vendredi 6 décembre 2013

(blog à finir et à corriger)

Allez-y, mes chers cinq lecteurs, si, vous ne faites rien pour changer votre façon d'être pour que le monde au final change, au moins, au minimum, changez de banque !

(source : les jeunes écologistes)

le 29 oct, 2013 dans L'ecologie au quotidien |
Je change de banque

Je change de banque

Impact social et environnemental, présence dans les paradis fiscaux, politique salariale, financement d’activités polluantes, transparence, gestion de la banque, financement de l’économie sociale et solidaire, de la transition écologique : toutes les banques ne se valent pas.
En effet, on l’oublie peut-être trop souvent, l’argent que nous avons sur notre Livret A ou sur notre compte en banque « travaille ». Plus on dépose d’argent dans une banque, plus celle-ci est autorisée à prêter de l’argent ou à investir sur les marchés financiers. Et toutes les banques ne financent pas la même chose…
Même James Bond, aka. Sean Connery, le dit : « Revenons au bon sens, il est temps d’avoir une banque verte » :
Le problème, c’est que si l’on en croit l’enquête des Amis de la Terre et d’Attac, le Crédit Agricole est l’une des pires banques françaises. Elle finance :
  • des Armes controversées comme des mines anti-personnelles;
  • des agrocarburants qui aggravent la faim dans le monde et la déforestation;
  • les industries du nucléaire;
  • les sables bitumineux (gaz de schiste…) au Canada;
  • les mines de Charbon des Appalaches aux États-Unis;
  • deux immenses centrales à charbon en Afrique du Sud;
  • et beaucoup d’autres projets pas franchement écolo-frienly.
Il fait moins le malin James Bond !

L’enquête des amis de la Terre et d’Attac a permis de classer les banques selon leurs pratiques :
classement_banques_pratiques_dans_5domaines-d162a
et leur transparence :
2eme_classement_banques_transparence-0c9c9
Pour connaître tous les détails de leur enquête financeresponsable.org

Que l’on jette un rapide coup d’œil à ces tableaux ou que l’on se lance dans une enquête un peu plus poussée, on voit rapidement que 3 banques se détachent du lot.

1. La NEF (Nouvelle Économie Fraternelle)

C’est sans doute de toutes les banques la plus éthique qui soit mais c’est aussi la plus petite, et donc celle qui offre le moins de services à ces clients. 100% des investissements de la NEF vont vers l’économie locale et le développement durable.
La NEF répond à toutes vos questions sur son site : www.lanef.com

2. Le Crédit Coopératif

Historiquement, le Crédit Coopératif a été la banque des associations et des coopératives. Ils ont développé il y a quelque années des services pour les particuliers. Eux aussi choisissent qui ils financent en fonction de critères sociaux et écologiques, là où les banques traditionnelles ne vont pas.
C’est une banque coopérative, à savoir qu’elle appartient non pas des actionnaires encravatés mais à tous ses clients.
A savoir : le Crédit Coopératif est maintenant membre du groupe Banques populaires Caisse d’Epargne (BPCE). Mais ses décisions d’investissements demeurent autonomes.
Et en plus, c’est la banque des jeunes écolos. Eh oui ! On le dit, on le fait !

3. La banque postale

La banque postale est une véritable banque de service public : elle ne sélectionne pas ses clients, elle n’est présente ni sur les marchés financiers ni dans les paradis fiscaux (sauf une filiale au Luxembourg pour les Assurances-Vie)
Et il y a très peu de frais bancaires, ce qui permet au plus grand nombre d’avoir un compte en banque.


Alors ? Vous attendez quoi ?
Que l’on vous dise que la plupart de ces banques ont des formules spéciales pour vous aider à transférer tous vos prélèvements (électricité, téléphone, eau..) vers votre nouveau compte ? Que l’on vous dise que la banque que vous quittez n’a plus le droit de vous faire payer des sommes faramineuses lorsque vous clôturez votre compte ?
Ba voilà, on l’a dit. Maintenant, vous n’avez plus de bonnes raisons de ne pas changer de banque !
(sauf peut-être James Bond…)

Source : financeresponsable.org, un site des Amis de la Terre.
jechangedebanque.org, un site de nos amis de Sauvons Les Riches

Proposé par Antoine Tifine, novembre 2013.
A part cela, mes chers lecteurs, que pensez-vous de l'esclavage. Vous mêmes, vous y êtes presque, n'est-il pas ?

(source : Médiapart)

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Le Qatar, ses esclaves et les autres…

Le QatargateUn travail sous un soleil de plomb, l’entassement dans des logements minuscules et insalubres, le retrait des passeports, un salaire misérable voire inexistant, en bref, des conditions de vie révoltantes et inhumaines, tel est le sort des migrants essentiellement népalais, travaillant sur les chantiers mis en place en vue de la Coupe du Monde 2022. The Dark Side of Migration: Spotlight on Qatar’s construction sector ahead of the World Cup, le rapport publié par Amnesty International le 17 novembre, est alarmant. Reprenant les faits révélés par leGuardian en septembreil dénonce la situation des travailleurs étrangers au Qatar, dont le traitement s’apparente à une forme de néo-esclavage. Le nombre de victimes pour l’été 2013 s’élève à 44, et, si aucune mesure n’est prise, il pourrait atteindre 4000 d'ici la Coupe du Monde d’après la Confédération internationale des syndicats (CSI-ITUC). Les réactions occidentales ont été vives mais aucune mesure concrète n’est envisagée. Après la réunion du comité exécutif de la Fifa à Zurich du 3 et 4 octobre, Sepp Blatter a même estimé qu’il restait encore beaucoup de temps pour traiter des problèmes avec le Qatar. Il est clair que la Fifa s’est enferrée dans une situation de plus en plus inextricable, mais somme toute assez prévisible. 
Rétrospective historique. Car, en effet, le non-respect des droits de l’homme au Qatar n’est un secret pour personne, particulièrement en ce qui concerne les droits des migrants. Mais la persistance de l’esclavage ne se limite pas à ce Qatargate, il concerne même une grande partie du monde arabe, et s’ancre dans un passé long de plusieurs siècles. Expliquer ce néo-esclavage en se plongeant dans ses racines historiques, c’est à quoi s’est attelé l’anthropologue Malek Chebel dans son livreL’esclavage en terre d’Islam, par l’analyse d’une question qu’il estime encore taboue, celle des quatorze siècles d’esclavage dans les pays arabes et musulmans. L’auteur souligne les spécificités de la traite des esclaves dans le monde arabe, et les met en perspective avec la situation actuelle. Au contraire de la traite occidentale, celle qui a eu lieu en Orient procèderait d’une intrication plus profonde dans les consciences.  D’abord, du fait de sa durée, quinze siècles pour la traite arabo-berbère, contre deux pour le commerce triangulaire. Ensuite, par sa dimension sociale, que le commerce d’esclaves en Occident - relevant d’un aspect plus économique - ne revêtirait pas. Par ailleurs, les rapports esclavagistes auraient aussi été encouragés par le système très hiérarchisé de la société orientale, hérité de l’Orient ancien. 
Historique et culturelle, la persistance de l'esclavage trouverait aussi ses sources dans une interprétation du Coran. L’absence d’interdiction de l’esclavage dans la doctrine musulmane n’aurait pas permis d'endiguer ce phénomène - existant il faut le rappeler, avant la diffusion de l’Islam. En effet, des vingt-sept versets du Coran évoquant le sort des esclaves, tous acceptent le maintien de la condition d'asservissement aux maîtres, tout en allant cependant dans le sens d’une certaine clémence. Ce flou doctrinal aurait alors été propice à des interprétations erronées et porteuses, selon l’auteur, d’une culture esclavagiste.
Ce à quoi il faudrait enfin ajouter l’importance du contexte économique. Le monde arabe, au contraire de l’Occident, a connu pendant très longtemps un système féodal. Système dont certains pays héritent encore largement, avec en tête la Mauritanie, où entre 10% et 20% de la population serait réduite à l’esclavage selon certaines ONG. Le maintien de rapports de forces encore féodaux, brutalement plongés dans le capitalisme moderne, expliquerait donc aussi ce néo-esclavage.
Il existe bien sûr différentes formes d’esclavages, compte tenu de l’étendue du territoire considéré, mais on peut toutefois en souligner l’ampleur et la durée dans tout le monde arabe avec,pour exemple, ce marché d’esclaves et ce syndicat d’esclavagistes qu’on pouvait trouver au Caire jusqu’à la fin du XIXe siècle. 
Une situation qui perdure. Cette brève rétrospective permet de voir que cette situation s’ancre dans une perspective historique de longue durée. Mais il est nécessaire de définir ce qu’on appelle aujourd’hui le néo-esclavage et en quoi il diffère de l’ancien ; le néo-esclavage n’est plus un statut de droit, c’est un statut de fait. En effet, l’esclavage est aujourd’hui interdit dans tous les pays arabes, le dernier pays en date étant la Mauritanie en 1981. Mais de fait, il persiste toujours une sorte de salariat dévoyé, sans statuts ni droits, qui renvoie de facto à un état d’esclavage.
Malek Chebel estime à 3 millions le nombre de ces esclaves modernes : elles sont un million de bonnes au Maroc, dont un nombre important d’enfants, ils sont encore 100 000 ouvriers d’Inde, du Pakistan ou de Chine travaillant 13 heures de travail par jour à Dubaï pour 200 euros par mois…
Le néo-esclavage revêt toutefois des formes très différentes, du travailleur népalais sur les chantiers du Qatar, à la petite bonne au Maroc, jusqu’aux ventes d’enfants à Bamako. Au Liban, par exemple, il est possible de se procurer une bonne dans une agence spécialisée pour 300 dollars par mois (la moitié revenant à la domestique, l’autre pour la société). En principe, il s’agit donc d’une vente de services, mais dans les faits, le traitement de ces domestiques s’apparente le plus souvent - mais pas toujours bien sûr-, à de l’esclavage. De même, dans les consciences, il semblerait que cette mentalité néo-esclavagiste soit encore prégnante, preuve en est que la communauté sri lankaise, la plus importante communauté étrangère du pays, n’a aucune existence publique, et que les scandales de maltraitance et de viols sont fréquents. Détail révélateur, le mot Sri lankais est devenu une sorte de terme générique pour désigner tout domestique. J’ai d’ailleurs longtemps été persuadée, enfant, qu'il s'agissait d'un synonyme pour femme de ménage. 
Les pratiques évoluent difficilement, et souvent les familles aisées ont même la sensation de faire une bonne action, en donnant un travail à cette bonne qui deviendra certainement riche dans son pays natal, en lui fournissant une petite douche dans son cagibi minuscule, quand même, une douche pour elle ! Mais sans penser que ce minuscule espace donné, c’est le refus du grand espace de la salle de bain familiale et toute la symbolique que cette exclusion du corps du domestique dénonce. Le déni des classes aisées se pare d’une affection condescendante et use de tout un lexique paternaliste, allant jusqu’à considérer le domestique comme un éternel mineur, comme s’il était doté d’une nature d’esclave selon le mot d’Aristote.
Toutefois, des tentatives sont faites aujourd’hui pour lutter contre ces nouvelles formes d’esclavages et pallier le déficit du droit des personnes. Pour continuer sur l’exemple libanais, l’éveil des consciences semble être en marche, en témoigne par exemple ce court-métrage intitulé «  ma sri lankaise est libanaise » jouant sur l’inversion des rôles entre la domestique et la « Madame ». 
Cette persistance de l’esclavage dans les pays du monde arabe amène enfin à poser la question de ce capitalisme post-moderne, qui, dans un mélange d’époques et de genres, intrique ultra-capitalisme et mentalités féodales. 
Les travailleurs du Qatar payant de leur sueur et de leur sang pour des stades de football en sont la plus triste illustration. 
Nada Maucourant 
Sources 
Malek Chebel : L'esclavage en terre d'Islam (Fayard, septembre 2007, 496 pages, 24 euros)

vvvv

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