Comme aujourd'hui, j'ai été mangé à midi, seulement deux articles des Nouvelles Calédoniennes pour réfléchir. Dont l'un sur le changement climatique.
"Des habitations menacées par les flammes en Australie
Des centaines de personnes ont reçu mardi la consigne d’évacuer leur domicile dans le nord-est de l’Australie, où des incendies font rage.
Des flammes jusqu’à quatre mètres de hauteur se dirigeaient vers la banlieue de Rockhampton, au nord de Brisbane, depuis le parc national du mont Archer, où un incendie fait rage depuis onze jours. « 25 équipes et des avions bombardiers d’eau sont mobilisés pour contenir ce feu mais les pompiers ne seront sans doute pas en mesure de protéger toutes les propriétés et les habitants doivent savoir qu’il n’y aura pas un pompier derrière chaque porte », a averti le service anti-incendie de l’Etat du Queensland. Une dizaine de feux font rage à travers le Queensland depuis plus de trois semaines".
Et, l'autre sur un risque qui naturellement ne menacera pas la France puisque nous avons un président tellement trop intelligent.
"Risque d’inflation en Australie
L’Australie est confrontée à un risque croissant d’inflation après son redressement spectaculaire, a prévenu la banque centrale. L’inflation n’a pas baissé autant que prévu au début de la crise et pourrait repartir d’ici 2011, a affirmé la Banque centrale d’Australie (RBA)".
Et, j'en rajoute un autre pour les fans d'ouragans.
L'été sera chaud
Après deux ans de présence, la Niña laisse la place à El Niño, exceptionnellement synonyme de fortes chaleurs cette saison. Cette hausse de température tire son cortège de risques. Des professionnels, à l’image des éleveurs, imaginent déjà des mesures.
Le climat change de commandant de bord. Après deux ans de présence, la Niña s’est effacée et a confié les manettes à El Niño, déjà repéré sur les ordinateurs des centres météorologiques calédonien, tahitien, tongien, ou encore fidjien et américain... Les indications ne trompent pas, les températures de surface de la mer sont plus élevées qu’à l’ordinaire en certains points du bassin Pacifique, et un affaiblissement des alizés est pointé sur la bande équatoriale. « El Niño persisterait et s’intensifierait pour atteindre un stade modéré », sur une échelle de trois, allant de « faible » à « fort », note Alexandre Peltier, responsable de la division climatologie à Météo France Nouvelle-Calédonie. « L’enfant Jésus » n’est pas, pour autant, un tendre. Si aucun scénario n’est privilégié au chapitre des précipitations pour le dernier trimestre 2009 sur le territoire - les logiciels présentant des avis divers -, les experts sont formels sur une tendance : la saison des pluies pourrait être sensiblement atténuée et différée. En clair, de l’eau, oui, mais bien au-delà de janvier et en moins grande quantité. Problème, « étant donné le déficit pluviométrique actuel sur le Nord et les îles Loyauté, il est raisonnable de s’attendre à la persistance de conditions sèches en moyenne sur le Nord et les îles Loyauté jusqu’au premier trimestre 2010 », souligne le spécialiste de la station au Faubourg-Blanchot. Une perspective bien embêtante pour les tenues maraîchères et autres exploitations d’élevage. Le risque d’un coup d’arrêt sur ces activités est réel.
La température moyenne journalière, établie à 26°C environ, risque d’être dépassée
Contrairement à l’herbe, le mercure va, lui, pousser dans le tube de verre. Fait peu habituel en Nouvelle-Calédonie en phase El Niño, et en raison de combinaisons atmosphériques, la température va être, en moyenne, supérieure à la normale durant la saison 2009-2010 : soit au-dessus de la minimale établie à 22-23°C et de la maximale à 29-30°C classiquement enregistrés en ces mois. Indéniablement, il va faire chaud, plus chaud que d’ordinaire, selon les prévisions. De combien de degrés ? Météo France ne dispose pas visiblement aujourd’hui d’éléments chiffrés fiables. Quoi qu’il en soit, la température moyenne journalière en cette période en Nouvelle-Calédonie, établie à 26°C environ, risque d’être dépassée. Les conséquences seront multiples, tant sur les plans sanitaire, industriel, que de la sécurité incendie.
Qui dit saison chaude, dit activité cyclonique. Les logiciels prévoient une tendance « proche de la normale », le risque moyen dans la région se situant à 2,6 phénomènes - la science a de l’humour -, ou entre deux et trois dépressions tropicales, de décembre à avril. Le phénomène El Niño n’a pas d’incidence reconnue sur la zone calédonienne, déjà fortement exposée à ces formations cycloniques. En revanche, cette fois, le risque est accru « à l’est de la ligne de changement de date », soit des îles Tonga, Tuvalu... L’été sera chaud.
Yann Mainguet
Le chiffre : 39,1
Le record absolu de la température maximale enregistrée en Nouvelle-Calédonie, est de 39,1°C à Bouraké le 1er janvier 2002.
« El Niño, c’est l’enfant terrible »
Questions à... Guy Monvoisin, président du syndicat des éleveurs.
Les Nouvelles calédoniennes : El Niño succède à la Niña. Quel est aujourd’hui l’état de vos exploitations ?
Guy Monvoisin : Le problème est là : nous avons eu un excès d’eau en début d’année, mais nous n’avons pas plus d’herbe que d’habitude, car nous n’avons pas pu gérer l’excédent, nous ne pouvions pas entretenir nos pâturages jusqu’au mois d’août-septembre, personne ne rentrait dans les champs avec les tracteurs. La sécheresse que nous avons aujourd’hui n’est pas exceptionnelle. Pour l’instant. Mais les six mois d’excédent ne vont pas remplacer six mois sans eau ! Non, ce serait trop réducteur ! Des gens situés sur les bords de mer, près de Poya par exemple, me disent que depuis deux mois-deux mois et demi, ils n’ont plus d’eau. Ils s’interrogent et se demandent s’il ne faut pas faire jouer déjà le réseau d’agriculteurs.
Comment la profession s’organise face à la prévision de sécheresse ?
La plupart font du foin. Nous sommes d’ailleurs en train de finir de le rentrer. Disons que, face à une sécheresse de trois-quatre mois, on sait faire. Chacun a sa petite formule magique. Mais ensuite, au bout de quatre-cinq mois, ça devient difficile : les réserves en eau sont épuisées, et les solutions s’amenuisent. Bref, c’est le sauvetage. Et là, ça risque de cogner. Il faut que les éleveurs prennent leurs dispositions.
Quand un éleveur entend le mot « El Niño », que voit-il ?
Avant, on ne le connaissait pas. Maintenant, c’est l’enfant terrible. C’est celui qui ne nous amène rien de bon, qui peut nous amener des chaleurs et pas de pluies. C’est le vilain petit canard. Aujourd’hui, le problème, c’est que l’on voit des saisons extrêmes, tout d’un côté ou tout de l’autre. La Niña, c’était les excès d’eau, bon... c’est mieux, dans tous les cas, que les « excès de sec ». Le sec, ensuite, c’est une question de capacité. Le problème d’El Niño, c’est qu’il peut ne pas pleuvoir dans le Nord, et pleuvoir dans le Sud. Un système de solidarité et d’échanges peut alors se mettre en place entre agriculteurs. Au niveau du syndicat, nous allons aujourd’hui réfléchir, voir à mettre des mesures en place.
Conséquences
Risque sanitaire
Qui dit hausse de température, dit prolifération des moustiques. Or aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie est déjà concernée par l’infection de dengue 1 et 4 : depuis le 1er janvier dernier, 8 566 cas ont été déclarés, dont en juillet, août et septembre. Le risque est alors présent qu’une saison particulièrement chaude suscite une seconde épidémie. Beaucoup de Calédoniens ne sont d’ailleurs pas protégés, n’ont pas accompli les mesures de précaution d’usage sur les eaux stagnantes autour de leur maison dans un rayon de 200 mètres. Objectif : détruire les gîtes larvaires potentiels, laver, se protéger des piqûres de moustiques.
Humidité et chaleur favorisent, de même, les cas de leptospirose, car les germes survivent dans ces conditions. La Nouvelle-Calédonie a connu depuis le début d’année 2009 une phase épidémique avec 156 cas. À ce jour, un décès est à déplorer. Vigilance.
Électricité
Qui dit hausse de température, dit pic de consommation d’électricité dû à l’utilisation de climatiseurs. Le phénomène est connu. Souci, la cote en eau du barrage de Yaté, système hydroélectrique géré par Enercal, est déjà basse. La société peut alors se tourner vers d’autres systèmes de production, telles la centrale thermique de Népoui ou les turbines à combustion de Ducos, pour subvenir aux besoins de la population.
Incendie
Qui dit hausse de température, dit risque d’incendie. Depuis le 1er octobre, plus de 1 000 hectares ont déjà brulé en province Nord. Cette saison, les pompiers disposent de deux hélicoptères bombardiers d’eau dans le Sud, de deux dans le Nord, à Koné, et d’un cinquième basé à Nandaï, de plus grosse capacité".
Et, souvenez-vous, mes trois chers lecteurs, en Australie, c'est pire. Comme dans toute la zone sahaliéne.
A bientôt.
René.
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