samedi 26 octobre 2024

 (Et simplement dire que les deux tours, wall street et la city, veulent simplement changer d'outil de domination pour un plus efficace comme la monnaie électronique, ne vient à l'esprit de personne. Après ce qu'ils brodent autour pour camoufler à leur habitude leur responsabilité et ne pas dévoiler leurs autres outils de domination, c'est leur combat, le combat des riches contre les pauvres comme dit warren buffet, le milliardaire américain. note de rené)


Qui détruira le dollar ?

Face à la crise de plus en plus inévitable du dollar1, les BRICS avancent avec des ruses de sioux. Comme l’explique très bien l’article ci-dessous en nous donnant quelques clés pour comprendre la nature de l’élargissement – à la fois sur le plan de l’énergie et de ressources minérales (et même le lithium bolivien) et celui de poids lourds sur le plan économique comme la Malaisie – l’ouverture à une vingtaine de pays va permettre un mode comparable de monnaies d’échanges à celui de la zone euro avec la régulation d’une banque centrale… Il n’en demeure pas moins que la construction prendra une dizaine d’années et deviendra de plus en plus attractive au fur et à mesure que l’occident global crée lui-même les conditions de sa propre destruction. En tous les cas, Ziouganov a raison : on peut féliciter la présidence russe d’avoir bien mené son affaire en renforçant le pôle fondateur Chine, Russie et Inde, en œuvrant à respecter la stratégie initiale en pratiquant une ouverture qui est prudente et efficace et qui sans être «hostile» à l’occident est politiquement plus déterminée, Cuba est un symbole, un drapeau du non alignement mais la prudence reste de mise… Cet article a le mérite d’expliquer simplement un mécanisme complexe.

Danielle Bleitrach

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par Jim Rickards 

Les BRICS ne cessent de gagner en puissance sur la scène internationale, et pourtant, il semble qu’ils envisagent désormais de franchir un nouveau cap en créant leur propre monnaie. Alors, le dollar est-il menacé ?

L’association originale des BRIC en 2009 comprenait le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. L’Afrique du Sud a été ajoutée au groupe en 2010, puis le nom de l’association a été changé en BRICS. Le groupe s’est considérablement élargi lors du sommet des BRICS 2023 en Afrique du Sud, lorsque l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis (EAU) ont été ajoutés. (L’Argentine et l’Arabie saoudite ont aussi considéré le fait de rejoindre le groupe, mais l’Argentine a retiré sa candidature et l’Arabie saoudite a reporté son adhésion en déclarant qu’elle examinait encore la question.)

Les BRICS sont dans une démarche constante d’institutionnalisation de leurs initiatives. En 2014, ils ont créé la Nouvelle banque de développement (NDB), qui fonctionne en suivant les lignes de la Banque mondiale pour promouvoir le développement d’infrastructures dans les économies émergentes. La NDB a été capitalisée à plus de 100 milliards de dollars par ses membres, et a actuellement 53 projets en cours avec des engagements de plus de 15 milliards de dollars pour ces projets.

En 2015, les BRICS ont établi le Contingent Reserve Arrangement (CRA) («accord de réserve contingente»), qui agit comme un prêteur d’appoint pour les membres rencontrant des difficultés temporaires de balance des paiements. En ce sens, les fonctions du CRA sont similaires à celles du Fonds monétaire international (FMI). Entre la Nouvelle banque de développement et le CRA, il est clair que les BRICS construisent leur propre version des institutions de Bretton Woods, mais avec leurs propres contrôles, et membres.

En plus des neuf membres actuels, environ vingt pays sont sur liste d’attente. Parmi eux se trouvent de véritables puissances économiques telles que le Nigéria, le Venezuela, l’Indonésie, la Malaisie, la Turquie, la Thaïlande et le Vietnam. Certains membres actuels comme la Russie, les EAU et l’Iran font des BRICS un poids lourd de la production pétrolière.

La Russie, la Chine et l’Afrique du Sud figurent également parmi les plus grands producteurs d’or du monde. L’Inde et la Chine, à deux, combinent une population de 2,8 milliards de personnes, soit 35% de la population entière du globe.

Les BRICS font partie d’un Sud émergent qui défie l’Occident collectif pour la domination économique et géopolitique mondiale.

L’éventualité d’une monnaie commune aux BRICS porte à confusion et inquiète beaucoup d’experts. Par commodité, nous appellerons cette monnaie potentielle le BRIC, bien qu’aucun nom officiel n’ait été annoncé.

Pour commencer, il faut faire la différence entre monnaie de paiement et monnaie de réserve. Une monnaie de paiement est utilisée pour acheter et vendre des biens et services échangeables. Une monnaie de réserve est le nom donné à une monnaie dans laquelle l’épargne nationale est investie, généralement dans des titres du Trésor, ou de l’or.

Certaines monnaies remplissent les deux fonctions de monnaie de réserve et de monnaie de paiement, comme le dollar américain et l’euro. Un ministre des Finances ou un banquier central peut passer de l’une à l’autre : l’argent gagné peut être investi comme réserves, et les réserves peuvent être vendues pour financer des achats.

Pourtant, il est important de garder cette distinction à l’esprit lorsque l’on évalue le cas d’utilisation de chaque monnaie, en particulier pour les BRICS. En d’autres termes, un défaut ou une lacune dans une utilisation n’exclut pas l’autre.

La monnaie des BRICS est très loin de s’imposer comme une monnaie de paiement viable. Les prérequis sont les suivants : une valeur convenue (qui peut être adossée à une autre monnaie, flottante ou liée à un poids d’or), des canaux de paiement sécurisés (essentiellement des canaux numériques cryptés à grande vitesse pour le trafic de messages authentifiés), des registres numériques et un émetteur fiable (la NDB basée à Shanghai pourrait convenir à cet effet, mais une autre institution pourrait être créée).

L’élément le plus important est d’avoir une adhésion suffisamment large à l’union monétaire des BRICS pour qu’un bénéficiaire de paiements en BRIC puisse les utiliser pour des achats dans de nombreuses juridictions pour de nombreux biens et services.

Ce dernier point est là où la plupart des accords de paiement en monnaie alternative tombent à l’eau. La Russie peut vendre du pétrole à la Chine pour des yuans (ce qu’ils font actuellement) mais ils sont limités en termes d’endroits où dépenser leurs yuans (mis à part les entreprises chinoises de biens et de semi-conducteurs). Le même problème se pose lorsque la Russie vend du pétrole à l’Inde (pour des roupies) ou des armes à l’Iran (pour des rials). Le vendeur est limité dans ce qu’il peut acheter avec la monnaie du partenaire commercial.

Cette contrainte disparaît dans une union monétaire de 15 ou 20 membres. Si la Russie obtient des BRIC de la Chine, elle peut acheter des avions Embraer au Brésil ou des semi-conducteurs à la Malaisie. D’ailleurs, l’utilisation d’une monnaie de paiement dans une union monétaire à plusieurs membres n’est pas limitée à ces derniers.

Via l’accès à des canaux de paiements, même les pays qui ne sont pas membres du groupe pourraient accepter de recevoir la monnaie des BRICS en paiement, confiants dans leur capacité à la monnayer au sein des autres pays membres, qui sont des partenaires commerciaux. La preuve de cela est la zone euro, qui se compose actuellement d’une union de 20 membres avec une seule banque centrale et une acceptance mondiale de l’euro.

Passer d’une monnaie de paiement à une monnaie de réserve est plus difficile. Le prérequis ici est la nécessité d’un énorme marché obligataire. Ce marché obligataire doit être entouré par des infrastructures transactionnelles et juridiques comprenant : des titres à toutes les échéances (de 30 jours à 30 ans), un système de souscription (primary dealers aux États-Unis), un système d’enchères pour la vente de nouvelles émissions, un marché des pensions pour financer les stocks, des contrats à terme, des options, d’autres produits dérivés (swaps), des canaux de règlement, des dépositaires (comme la DTCC, société financière qui fournit des services de compensation et de règlement-livraison pour les marchés financiers), etc..

Par-dessus tout, les détenteurs ont besoin d’un bon régime juridique sur lequel s’appuyer en cas de litige ou de défaillance. Tous ces éléments existent sur le marché obligataire des monnaies de réserve par excellence, à savoir le marché des titres du Trésor américain. Aucun de ces éléments n’existe sous la forme d’un marché obligataire supposé des BRICS. Il faudrait probablement dix ans ou plus pour créer une infrastructure de monnaie de réserve, le principal obstacle étant l’État de droit.

Cela dit, plusieurs développements intéressants sont en cours. Tout d’abord, les États-Unis mettent en péril leur avantage en matière d’État de droit en imposant des sanctions à la Russie, en gelant les actifs de la Banque centrale de Russie et en s’efforçant de voler ces actifs et de les convertir en un prêt de 50 milliards de dollars à l’Ukraine par le biais d’un financement structuré.

Compte tenu de ce comportement déviant des États-Unis, les pays deviennent plus prudents à l’égard des réserves importantes de bons du Trésor américain. Cela pourrait jouer un rôle dans la récente envolée du prix de l’or.

Le prochain sommet des BRICS, à Kazan, est une autre raison de cette hausse. La Russie va annoncer d’importants progrès concernant la construction de canaux de paiements sécurisés et elle va également admettre de nouveaux membres, ce qui rapprochera un peu plus le groupe de son objectif de créer leur monnaie unique.

Enfin, l’impact des efforts de Janet Yellen – secrétaire du Trésor des États-Unis – pour voler les actifs du Trésor américain à la Russie va bien au-delà de la réunion des BRICS et l’ascension vers une nouvelle monnaie de paiement. Le vol flagrant de Yellen à la Banque centrale de Russie est l’une des raisons pour lesquelles le prix de l’or a récemment atteint de nouveaux sommets.

Les banques centrales achètent de l’or depuis 2010, mais le rythme des achats d’or s’est accéléré à mesure que l’État de droit américain, sous la houlette de responsables politiques tels que Mme Yellen, commence à s’effriter.

L’or est un actif physique non numérique qui ne peut être volé, gelé ou saisi, à condition qu’il soit conservé en lieu sûr. Jusqu’à ce que la monnaie des BRICS soit prête, l’or sera un actif de choix pour ceux qui font face à une secrétaire du Trésor qui les escroque.

Ce qui était à la base une astuce politique (pour battre Trump) s’est transformé en un autre moteur de la chute du dollar et du marché du Trésor américain. Il s’agit là d’un nouvel exemple d’une réflexion à court terme et autodestructrice de la part de la Maison-Blanche et du Trésor américain.

source : La Chronique Agora via Histoire et Société

  1. Tout le monde guette l’effondrement du dollar le krach boursier et la crise qui ne manquera pas de s’abattre sur le monde. Au titre principal des alarmes, il y a l’art et la manière d’activer sans retenue la planche à billet : le Congrès continue d’adopter des budgets déficitaires qui s’ajoutent à la dette. Peu importe quel parti contrôle le Congrès. Au cours de l’année fiscale qui vient de s’achever, le gouvernement fédéral – les républicains contrôlant la Chambre, les démocrates le Sénat – a dépensé 1,83 billion de dollars de plus qu’il n’en a reçu. Cela a porté la dette cumulée à environ 35 000 milliards de dollars. Si les USA avait un produit intérieur brut de l’ordre de 75 000 milliards de dollars, ou même de 50 000 milliards de dollars, une économie de cette taille générerait plus qu’assez d’impôts pour que le gouvernement puisse payer ses intérêts et peut-être même rembourser le capital. Hélas, le PIB américain n’est que de 25 000 milliards de dollars. Donc déjà tout en continuant à creuser le gouffre de l’endettement, les États-Unis, en rajoutent en exerçant un chantage inconsidéré voire en mettant la main sur les avoirs de leurs «adversaires» (l’UE fait pareil en soutien de l’Ukraine), en militarisant la monnaie d’échange universelle

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