mardi 8 avril 2025

 


C’est fini ! encore un choc énergétique

par Patrick Reymond

Nous dit on, pour GIFI. Des magasins vont fermer, victimes souvent de concurrents de plus en plus agressifs, sur des segments en régression.

Moins de pouvoir d’achat, la logique est un triptyque : réduire les surfaces/ Fermer certains magasins/En ouvrir de nouveaux, en bâtiments passifs, ce qui évitera des frais fixes importants, en attendant que le concurrent crève plus vite que toi, pour que tu puisses vivre encore un peu.

Même topo, un peu moins grave pour Intermarché, une trentaine de magasins repris à Casino ne sont tout simplement, pas rentable. Là aussi, zones en régression, le cas de Decazeville est caricatural, la ville et son aire urbaine ont perdus la moitié de leur population, le reste se partage entre cas sociaux et retraités, avec bien entendu, des gens qui essaient de s’en sortir, et avec un zeste de taxes foncières importantes, et un marché immobilier vraiment déséquilibré. Dans le cas de Decazeville, la fermeture est normale. Il faudra que les habitants se débrouillent avec les surfaces de vente restantes, et la ville va perdre encore un peu plus d’emplois et de population.

Mais n’ayez crainte, not’bon président va vous envoyer un manuel de survie, je vous déconseille d’attaquer un char soviétique, pardon russe, à coup de cachets d’aspirine et de bouteilles d’eau (dont la possession est préconisée), mais il donne une précieuse indication : les petits loups, l’abondance, c’est fini, faites des stocks.

Vos 6 litres d’eau et votre boite d’aspirine, ça risque de pas être suffisant.

De fait, on assiste, dans le déclin de la distribution, de la fin de quelque chose. Les grandes surfaces bâties il y a longtemps, sont obsolètes. Elles consomment trop. Les loyers sont trop chers. Mais les propriétaires sont trop gourmands. Et ils n’ont pas compris dans quel monde ils vivaient. Le monde où la route qui montait désormais, redescend. À Decazeville, ou dans les alentours, il y a d’autres grandes surfaces. Mais il y en aura une de moins. Déjà, il y a un an, une chaine de 4 boulangeries y avait fermé.

Pour passer du petit au grand, le mécanisme des droits de douane de Trump sont du même tonneau. La fin de la mondialisation/globalisation. Quelque fut le président US, un déficit commercial devient intenable un jour. Et on s’adapte à une baisse des disponibilités en pétrole.

À vue de nez, la balance commerciale US concernant biens hors pétrole à quasi quintuplé depuis 2009, je dirais, triplé depuis 2005. Seul un fou évadé de l’asile peut considérer que cela puisse continuer et ce n’est pas le ridicule excédent pétrolier et l’excédent des services qui peuvent y faire quoi que ce soit. 100 milliards de déficit d’un côté, 20 milliards d’excédents de l’autre, ça risque de ne pas être suffisant.

En ce qui concerne ce déficit, le mécanisme décrit par Charles Gave est simplement lumineux. Un produit produit en Chine par une firme américaine, le vend 100 à une filière en Irlande, qui le facture 1000 aux USA, on défalque 100 $ de frais de commercialisation, et la filière irlandaise, elle affiche 800 $ de marge, taxé à 4%. Le gouvernement fédéral, lui, peut aller se gratter pour les impôts inexistants.

Le plus marrant, c’est qu’une firme chinoise va produire un produit un peu différent, mais supérieur, qu’ils vont le vendre 200 et même avec une surtaxe de 50 $, le consommateur US va donc assister à une dégringolade des prix.

Le pays parasite, pour les USA et le reste de l’union européenne, c’est l’Irlande qui affiche une balance commerciale excédentaire de 250 milliards de $. C’est une putain de performance pour un pays de 4 millions d’habitants…

Donc, ce qui est à craindre dans ce cas, c’est un krach déflationniste important. La Chine n’a pas besoin de ces multiples intermédiaires qui s’engraissent. Elle peut vendre ses produits en direct et cela donnerait raison à Gail Tverberg, qui pensent fortement à une chute des prix. On verrait donc s’évaporer instantanément ou presque, une économie fictive de marchands et de financiers. Au local le «superprimougéant» ferme. Au global, l’économie s’adapte à la décroissance. Avec une casse impressionnante. Les 41 emplois de l’Intermarché de Decazeville, c’est pas tout à fait 1% de la population touchée, avec l’environnement économique touché dans les alentours, c’est facile 2 ou 3% de la population qui perd son emploi.

source : La Chute

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