par Philippe Rosenthal
L’Ukraine, après avoir suivi les ordres de l’administration américaine précédente de Joe Biden et des dirigeants millionnaires de l’Union européenne pour tenter d’affaiblir la Russie par la guerre, se retrouve désormais face à un État complètement endetté, affaibli, exsangue, avec des individus amputés, défigurés, et qui est presque certain de devenir une colonie de Washington et des puissances occidentales.
L’Ukraine a pratiquement été utilisée comme le fer de lance des puissances occidentales pour affronter la Russie, et son président, Volodymyr Zelensky, avec ses airs d’arrogance, s’est laissé emporter par les chants de sirène qui promettaient au pays un avenir prometteur en tant que puissance européenne, et qu’il s’enrichirait avec la guerre.
Des documents récemment déclassifiés par les archives de la sécurité nationale des États-Unis indiquent que les responsables américains ont commencé à planifier secrètement l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN dès 1994, c’est-à-dire presque immédiatement après la désintégration de l’URSS.
«La possibilité pour l’Ukraine et les États baltes d’adhérer à l’OTAN doit être maintenue»; «Nous ne devons pas les envoyer dans une zone grise ou une sphère d’influence russe», indique l’un des documents.
Lors du sommet d’Istanbul de 1999 de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), une déclaration politique a été signée qui stipulait: «Aucun État ne peut renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité des autres». Cette disposition a également été violée de manière flagrante.
Ensuite, les accords de Minsk, signés le 12 février 2015, qui devaient mettre fin au conflit en Ukraine et régler le statut du Donbass, ont été violés. L’Allemagne et la France ont reconnu que le véritable objectif des accords était de donner à l’Ukraine le temps de renforcer son armée, en lui fournissant des armes et en ignorant tous les crimes commis par Kiev dans le Donbass. Le Tagesspiegel rappelle que l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, a décrit l’accord de paix de Minsk de 2014 comme une tentative de donner du temps à l’Ukraine.
Le Huffington Post relate, aussi, la déclaration de l’ancien président français, François Hollande, quand il pensait discuter avec l’ancien président ukrainien, Petro Porochenko: «Je pense que tu es d’accord avec moi pour dire que quand nous avons signé les accords de Minsk, nous savions que la guerre était inévitable, mais tu savais qu’il fallait toutes ces années pour nous préparer, renforcer les effectifs pour être prêts à la mener. Les accords de Minsk nous ont donné un peu de temps pour nous armer. Angela (Merkel, ancienne chancelière allemande) en a récemment parlé».
Face à l’encerclement de ses frontières par l’OTAN, la Russie n’a eu d’autre choix que de lancer une opération militaire spéciale pour démilitariser l’Ukraine.
Au cours des trois années qui ont suivi le conflit, du 24 janvier 2022 au 28 février 2025, les États-Unis et l’Union européenne, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale en Allemagne, ont fourni à Kiev toutes sortes d’armes et une aide d’une valeur de 252,5 milliards d’euros. Washington lui a fourni à lui seul 114,6 milliards d’euros, qu’il réclame désormais en retour.
Suite à l’humiliation publique infligée par Donald Trump à Volodymyr Zelensky lors d’une réunion à la Maison Blanche le 28 février dernier, la signature d’un document, qui aurait compensé Washington pour l’argent qu’il avait donné à l’Ukraine ces dernières années en échange de matières premières provenant de cette nation ruinée par la guerre, a été annulée.
La nouvelle version de l’accord sur les minerais stratégiques proposée le 23 mars par la Maison-Blanche sera économiquement désastreuse pour le pays.
Kiev a reçu une nouvelle proposition d’accord, longue de 58 pages, sur les minerais qui l’obligerait à rembourser chaque centime de l’aide militaire et humanitaire américaine reçue depuis l’invasion russe en 2022. Washington réclame aussi le contrôle de la moitié des revenus générés par l’Ukraine grâce à ses ressources minérales, dont le pétrole et le gaz. Enfin, c’est un accord à durée indéterminée: l’Ukraine ne pourra ni le modifier, ni y mettre un terme sans le consentement des États-Unis. Et qu’est-ce que l’Ukraine obtient en retour? Absolument rien.
Le député ukrainien, Iaroslav Jelezniak, qui a reçu une copie du document, a déclaré qu’aucun des 18 chapitres ne leur est favorable puisque les décisions seront prises par cinq personnes, dont trois des États-Unis avec un droit de veto total.
Le projet couvre toutes les ressources minérales, y compris le pétrole et le gaz naturel, et s’étend aux entreprises publiques et privées partout en Ukraine.
Le député précise que les bénéfices sont immédiatement convertis en devises étrangères, l’argent du fonds de bénéfices est retiré à l’étranger et s’il n’est pas transféré pour une raison quelconque, Kiev doit le compenser.
Les États-Unis seront les premiers à recevoir une redevance de 4% du Fonds et se verront accorder des droits de première main pour de nouveaux projets d’infrastructure et un droit de veto sur la vente de ressources à d’autres pays.
Volodymyr Zelensky avait auparavant offert au gouvernement américain l’accès à ses ressources minérales en échange d’une assistance et de garanties de sécurité pour maintenir le conflit russo-ukrainien.
Suite à de fortes pressions de Donald Trump, l’Ukraine, selon son président, se prépare à signer le document à tout moment.
En conclusion, après avoir mené son pays dans une guerre d’usure massive avec des dizaines de milliers de morts et de blessés, le déplacement de vastes populations et la destruction d’infrastructures importantes, Volodymyr Zelensky est sur le point de transformer l’Ukraine en une colonie américaine.
source : Observateur Continental