dimanche 17 mars 2019

Zéro Déchet : Comment le Japon est Devenu un Pays Modèle

En matière de collecte et de recyclage, le Japon fait figure d’exemple en parvenant à recycler 1/5 de ses déchets plastiques. Pourtant, avec ses 127 millions d’habitants et ses 43 millions de tonnes de déchets en 2016, le pari n’était pas gagné ! Comment le Japon est-il devenu un modèle à suivre en matière d’écologie ? Entre politiques locales et innovations, focus sur le Zéro Déchet au Pays du Soleil Levant.
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Zéro Déchet : Comment le Japon est Devenu un Pays Modèle
Piétons dans l’arrondissement de Shibuya, à Tokyo, Japon.

Des initiatives Zéro Déchet

En 2000, le Japon vote le Basic Act for Establishing Sound Material-Cycle. Un texte de loi pour une société plus respectueuse de l’environnement, qui vise à favoriser l’optimisation du cycle de vie des biens matériels. Depuis, les opérations de sensibilisation se sont multipliées, à l’échelle locale comme nationale : interventions dans les établissements scolaires, organisation de conférences, mise en place du tri sélectif… Le Mainichi Shimbun, l’un des plus importants quotidiens japonais, a ainsi opté pour une édition papier à replanter après lecture. Faite de papier recyclé, d’eau et de graines, elle fleurit après quelques semaines dans une terre humide. Autre exemple, la fabrication d’objets réutilisables au quotidien, comme les oriculis, qui remplacent les cotons-tiges jetables. Dépassant les frontières japonaises, les éponges Tawashi, faites de bandes de tissus entrecroisées, ou le Furoshiki, le tissu servant à emballer des cadeaux, font désormais des adeptes aux quatre coins du monde.

Une forte implication citoyenne

La dynamique de cette philosophie Zéro Déchet doit aussi beaucoup aux habitants eux-mêmes. À Kamikatsu, village de 1 600 habitants dans la province de Tokushima, 80 % des déchets produits en 2018 ont pu être recyclés. La mise en place d’un système de troc, ainsi que d’ateliers d’up-cycling, permet de limiter l’impact environnemental. Si le village est cité en exemple au Japon, les grandes villes ne sont pas en reste. À Tokyo, vous pourriez croiser Yusuke Otoko et Jidaigumi Basara, deux étranges samouraïs des temps modernes. S’inspirant de la gestuelle des arts martiaux, ils nettoient les rues de leur ville, armés de pinces à déchets. Une idée ludique et folklorique, qui permet d’attirer l’attention des Japonais et des touristes pour la bonne cause. Des idées qui sont loin d’être isolées et témoignent d’une vraie prise de conscience dans la société. Pour preuve, lors de la Coupe du Monde de Football 2018, les fans japonais avaient tenu à nettoyer eux-mêmes leur tribune. Une initiative saluée par bon nombre d’internautes !

Les JO 2020 en ligne de mire

En 2020, Tokyo accueillera les Jeux olympiques. Un événement sportif de grande ampleur, qui a récolté par le passé de sévères critiques en matière d’écologie. Aussi, les Japonais rivalisent d’idées pour limiter la production de déchets à cette occasion ; voire, pour innover en matière de recyclage. Dès 2015, la ville a annoncé la création d’un village olympique qui serait une « vitrine techno-écologique » fonctionnant à l’hydrogène. Une véritable prouesse technologique, qui ferait de l’eau chaude la seule substance rejetée. Quant aux médailles des athlètes, elles seront fabriquées à partir de matériaux recyclés, dans la lignée des JO 2016 de Rio. Cependant, cette fois, il s’agira de vieux objets électroniques, comme des smartphones ! Restent quelques points très sensibles, comme l’origine du bois utilisé pour la construction du futur stade, qui ne proviendrait pas d’exploitations durables…
En modifiant leurs habitudes de consommation, les Japonais ont occasionné des bénéfices certains d’un point de vue écologique, mais aussi économique et social, en permettant notamment aux générations de recréer des liens. Reste encore à diminuer le nombre de déchets produits chaque année…

Sources :

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