mardi 19 mars 2019


L’Italie rejoint la Chine sur les Nouvelles Routes de la soie !

La rédaction source : Solidarité et Progrès
lundi 11 mars 2019

  


À quelques jours de la visite du président chinois Xi Jinping à Rome, les 22 et 23 mars, les élites transatlantistes découvrent avec stupeur que l’Italie s’apprête, sans doute à cette occasion, à signer avec la Chine un protocole d’entente formalisant son adhésion à l’Initiative de la Ceinture et la Route (ICR) – autrement dit les Nouvelles Routes de la soie. Alors que treize pays de l’Union européenne ont déjà signé un tel accord avec la Chine (Pologne, République Tchèque, Slovénie, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie, Croatie, Grèce, Portugal, Malte et pays Baltes), c’est désormais un membre fondateur de l’UE qui sort des clous de la géopolitique anglo-américaine.
« Les négociations ne sont pas encore terminées, explique Michele Geraci, le sous-secrétaire d’État auprès du ministère italien du Développement économique, mais il est possible qu’elles le soient lors de la visite de Xi Jinping. Nous voulons assurer aux produits ‘made in Italy’ davantage de succès en terme de volume d’exportation vers la Chine, dont le marché connaît la croissance la plus rapide au monde ».
Les bénéfices seront grands pour chacune des parties. Les ports de Trieste, Gêne et Palerme ont tous vocation à jouer un rôle important dans la Route de la soie maritime et, comme le souligne Geraci, les ports italiens sont tous à portée de l’Afrique, ce qui implique d’immenses perspectives de développement pour ce continent, pour lequel une intégration dans la dynamique des Nouvelles Routes de la soie ne peut qu’être bénéfique.
Le vieux monde sans dessus dessous
Doit-on s’étonner de voir que l’annonce de l’adhésion de l’Italie à l’ICR n’inspire pas franchement l’enthousiasme en Occident ? Le Financial Times, par exemple, ne cache pas son irritation. Dans un article publié le 6 mars, le porte-voix de l’oligarchie financière logée à la City de Londres constate amèrement que l’Italie va devenir « le premier pays du G7 à adhérer formellement à l’initiative chinoise controversée d’investissements globaux de la Ceinture et la Route, ce qui a suscité une vive réponse de la part de la Maison-Blanche et risque de déclencher l’alarme à Bruxelles ».
En effet, un porte-parole de la Commission européenne a publié le jour-même une déclaration enjoignant le gouvernement italien à ne pas rejoindre l’ICR : « Tous les États membres, individuellement ou dans le cadre des organismes de coopération régionale tel que le ‘16+1’, ont la responsabilité d’assurer le respect des règles et des lois de l’UE et de respecter l’unité de l’Union européenne en mettant en œuvre la politique de l’UE ». La panique est à fleur de peau.
Le Financial Times cite par ailleurs Garrett Marquis, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, qui profère des menaces à peine voilées : « Nous considérons l’ICR comme une initiative ‘faite par et pour la Chine’. Nous sommes sceptiques à l’idée que l’adhésion du gouvernement italien apporte de quelconques bénéfices au peuple italien ; cela pourrait bien finir par porter atteinte à l’image de l’Italie dans le monde ».
Il n’y a qu’à voir les récentes déclarations des néocons anglo-américains, comme le secrétaire d’État Mike Pompeo, pour prendre la mesure du terrible embarras dans lequel l’action de l’Italie plonge tous ceux qui mettent un point d’honneur à maintenir le monde dans un état de division et de conflit. Pompeo, lors d’un discours devant les agriculteurs de l’Iowa, s’est emporté contre « la politique économique dictatoriale » du gouvernement chinois qui viole la sacro-sainte loi du libre-marché, et a usé de la méthode Couet en affirmant que « personne ne se laisse plus duper par la Ceinture et la Route ». Un peu gênant, quand on sait que 156 pays et organisations internationales participent désormais à l’ICR…
Communauté de destin partagé de l’humanité
Selon plusieurs sources médiatiques italiennes, l’ambassade américaine à Rome serait très inquiète d’un passage en particulier du texte du protocole s’apprêtant à être signé entre l’Italie et la Chine, et qui exprime l’idée que l’ICR pose les bases d’une « communauté de destin partagé de l’humanité ». Une source anonyme rapporte : « si un tel contenu est en effet mentionné dans l’accord entre Rome et Beijing, alors les États-Unis seront prêts à faire barrage à l’Italie ».
Dans sa conférence internet hebdomadaire, notre amie Helga Zepp-LaRouche, présidente internationale de l’Institut Schiller, rappelle qu’elle a toujours insisté sur la nécessité de nous battre pour établir un nouveau paradigme de coopération, dans lequel « les intérêts de l’humanité comme un tout doivent passer avant tout, avant les intérêts nationaux ». Nous avons atteint un stade de l’histoire de l’humanité où « nous devons penser dans les termes d’un futur commun pour l’ensemble de la civilisation humaine, unie dans l’exploration et la recherche spatiale, ainsi que dans les percées scientifiques fondamentales, et libérée de la géopolitique ».
Les prochaines semaines, d’ici au second forum international de l’ICR qui se tiendra en avril à Beijing, pourraient bien s’avérer décisives. Xi Jinping, après sa visite en Italie, est attendu à Paris, où nos institutions se trouvent tiraillées entre la soumission à l’ordre transatlantique et l’ouverture vers la Chine. Une rumeur insistante affirme par ailleurs que le président chinois pourrait s’envoler ensuite pour les États-Unis, afin de rencontrer Donald Trump à Mar-a-Lago.
(La finance et les multinationales américaines étaient toutes frétillantes, à l'ouverture économique de la Chine, ils allaient pouvoir piller le pays comme à la belle époque des concessions. A contrario, la Chine s'est érigée comme une redoutable concurrente dans tous les secteurs, maintenant, ils rament pour se protéger d'un impérialisme économique qui jadis fut le leur en s'appuyant sur la politique de la canonnière. Une seule solution, la taxe à la frontière plutôt que l'innovation technologique. C'est cela aussi la mondialisation, ça fait mal lorsqu'il y a un retour de bâton. Et, entre-nous, leur prédation ne sert même pas le peuple américain, au contraire, alors, qu'ils pataugent dans le marécage qu'ils ont créé, on s'en fout ! note de rené)

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